Caserne Hamelin

La caserne Hamelin est une ancienne caserne située à Caen, au sud du quartier Saint-Jean. Construite entre 1720 et 1835, elle est détruite lors de la bataille de Caen.

Caserne Hamelin
(anc. caserne de Vaucelles)

La caserne Hamelin depuis la place Alexandre III (actuelle place du 36e R.I).

Lieu Caen, Basse-Normandie
Construction XVIIIe
Matériaux utilisés Pierre de Caen
Démolition 1944-1946
Événements Détruit pendant la bataille de Caen
Coordonnées 49° 10′ 39″ nord, 0° 21′ 22″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Caen
Géolocalisation sur la carte : Basse-Normandie
Géolocalisation sur la carte : France

Histoire

La première pierre de la caserne de Vaucelles est posée par l’intendant de la généralité de Caen, François Guynet, le [1] dans la partie ouest de la petite île au sud de la porte Millet qui prend plus tard le nom d'île des Casernes[N 1]. Mais les travaux sont tout de suite interrompus et, en 1735, Germain Louis Chauvelin, garde des Sceaux, doit intervenir pour que le jardin des plantes de Caen ne soit pas aménagé sur le terrain avoisinant la place Dauphine[2] (actuelle place du 36e régiment d’infanterie)[N 2]. Les travaux reprennent finalement en 1742[3].

En 1785, on décide d'agrandir la caserne sur des terrains achetés à l'Hôpital général[4]. Louis XVI en pose la première pierre le [5]. Guillaume-Martin Couture, architecte du roi, mène les travaux avant que l'adjudication ne soit résiliée par arrêt du Conseil le [3]. Après une période d'interruption, les travaux reprennent en 1833 sur des plans différent de ceux dressés à l'origine[3] et l'extension est achevée en 1835[6].

À la fin du XIXe siècle, la caserne, rebaptisée en l'honneur de Ferdinand Hamelin, pouvait abriter 1 200 hommes d'infanterie[3]. En 1876, le 36e régiment d’infanterie de ligne s'installe dans la caserne. Seul le troisième bataillon y reste, les deux autres étant transférés dans la caserne Lefebvre (château de Caen)[7]. Pendant la Première Guerre mondiale, la caserne est occupée par un hôpital militaire provisoire ; 200 à 300 lits étaient ouverts au HC no 30 Caen qui fonctionne jusqu'au [8].

Après guerre, le bâtiment est sous-utilisé et la ville réclame la cession du bâtiment pour établir un boulevard le long de l'Orne[9]. En 1925, la partie XVIIIe siècle de la caserne[9] est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques[10].

Dans la nuit du , elle est touchée de plein fouet par les bombardements aériens ; dans la soirée du 18 juillet, ce qui restait debout est anéanti par les tirs allemands de bombes SD1 et SD2[11]. Les derniers vestiges sont définitivement abattus en 1946[6].

Architecture

La caserne était composée de trois bâtiments :

  • à l'est, le bâtiment d’entrée, formant le côté occidental de l'actuelle place du 36e R.I. ;
  • perpendiculairement à celui-ci, une longue aile longeant le quai de l'Orne ;
  • dans le prolongement de cette dernière, l’extension à l'ouest, face à la Prairie.

La façade principale à l'est était de style néoclassique : au centre, une porte cochère compris dans un avant-corps encadré par des pilastres accouplés, terminés par des chapiteaux ioniques, et surmonté d'un fronton surbaissé dont le tympan contenait un cartouche ; de chaque côté, trois travées d'ordre colossal avec fenêtres cintrées séparées par des pilastres uniques également terminés par des chapiteaux ioniques[12]. La façade sur le quai était beaucoup plus simple. L'extension à l'ouest était plus large que l'aile sur le quai et rompait donc l'alignement.

Notes

  1. Cette île est rattachée à l'île Saint-Jean au début du XIXe siècle.
  2. Cette place est également appelée place des casernes. Elle est renommée place Alexandre III à la fin du XIXe siècle, puis place du 36e régiment d’infanterie au milieu du XXe siècle.

Références

  1. Journal d’un bourgeois de Caen 1652-1733, p. 267 [(fr) texte intégral (page consultée le 21 septembre 2013)]
  2. Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, Caen, 5e série, 8e volume, 1905, p. 52 [lire en ligne]
  3. Guillaume-Stanislas Trébutien, Caen, son histoire, ses monuments, son commerce et ses environs, Caen, F. Le Blanc-Hardel, 1870 ; Brionne, le Portulan, Manoir de Saint-Pierre-de-Salerne, 1970, p. 206
  4. Paul Dartiguenave,Michel Nicolle,Albert Robert, Les enfants de Saint-Louis, Turquant, Éditions Cheminements, 2009, p. 70 (ISBN 2-844787-85-1)
  5. Mémorial de Philippe Lamare, secrétaire de dom Gouget, bénédictin de l'abbaye de Fontenay, 1774-1788 : la vie provinciale en Normandie au XVIIIe siècle, Caen, L. Jouan, 1905, p. 176 [lire en ligne]
  6. Christophe Collet, Caen, cité médiévale : bilan d'histoire et d'archéologie, Caen, Caen Archéologie, 1996, p. 53
  7. Blog du 36e RI
  8. Forum sur l'histoire du service de santé pendant la guerre 1914-1918
  9. Patrice Gourbin, « La politique municipale du patrimoine à Caen pendant la reconstruction (1940-1970) », Annales de Normandie, vol. 58-1-2, (lire en ligne)
  10. Ministère de la Culture, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Cote conservation 0081/014/0039
  11. Michel Le Querrec, « Les bombardements à partir du D-Day », sur Caen et la Seconde guerre mondiale (consulté le )
  12. Louis Hautecœur, Histoire de l'architecture classique en France

Articles connexes

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