Carreau
Le mot carreau désigne divers objets de forme carrée :
- Le carreau, une des quatre couleurs du jeu de cartes (♦), mineure au bridge.
- Ensemble des installations de surface d'une mine, entourant le puits d'extraction.
- Bassin de faible profondeur utilisé pour la production de sel dans les marais salants.
- Carreau en agriculture.
- Carreau dans la construction :
- Bloc de pierre (ou moellon) dont le parement est plus grand que les faces de joint, antonyme : boutisse. Voir Appareil (architecture) ;
- Dalle de plâtre ou de béton cellulaire destinée à la construction des cloisons ;
- Dalle de céramique ou de terre cuite utilisée comme revêtement de sol ou de mur (voir carrelage) ;
- En céramique, les carreaux de Delft, sont une spécialité de faïence, de la ville de Delft, aux Pays-Bas.
- Plaque de verre de petite taille utilisée comme vitrage.
- Bout de planche carrée servant à remplir les feuilles de parquet. On les nomme aussi Panneau de parquet
- En peinture, la mise au carreau est un procédé de reproduction et d'agrandissement de dessins par quadrillage.
- En ichtyologie, le carreau est un des noms communs pour le carassin, poisson de la famille des cyprinidés.
- Trait d'arbalète à pointe de fer pyramidale ayant pour but de perforer, voir carreau d'arbalète.
- En broderie et passementerie, un carreau désigne un métier à dentelle pour la réalisation de la dentelle aux fuseaux.
- En ancien français, un carreau désignait un coussin de tapisserie pour s'asseoir par terre.
- En serrurerie, anciennement, grosse lime de fer carrée, taillée sur les quatre faces; Carrelet - Autre lime qui n'a que la moitié de la force du carreau; Carrelettes - Petites limes.
- En mode, le carreau est un motif utilisé par exemple pour le tissu écossais, le vichy ou le Prince de Galles.
Expressions courantes
- « Se tenir à carreau » : être sur ses gardes, ne pas se manifester, s'efforcer de passer inaperçu, se contrôler, se taire (expression issue d'un dicton des joueurs de cartes) ; l'expression pourrait entre autres aussi provenir du carreau d'arbalète car elle sous-entend qu'on se met hors d’atteinte des projectiles, donc qu'avec cette attitude on ne risque rien[1] ; néanmoins, l'explication la plus probable est qu'elle proviendrait de l'argot où le « carreau » désigne le domicile, tout comme la « carrée » ou la « carre » est la chambre[2], sachant qu'il existe aussi l'expression « se tenir à carre » pour dire « rester caché dans sa chambre », donc ne pas se manifester, chercher à passer inaperçu[1].
- « Être (mis) sur le carreau » :
- être licencié, rejeté - peut venir du « carreau » de mine (mineurs et autres ouvriers licenciés, ou en chômage forcé, ou en grève, qui demeurent en attente sur le carreau) ;
- être malade (en québécois et en français) - peut être une évolution de sens à partir d'une expression plus ancienne : en 1185, Philippe Auguste fait paver les rues (jusqu'alors boueuses) de Paris. Vers 1330, on appelle « carreau » ces surfaces pavées. Les duellistes préfèrent régler leurs comptes sur ces surfaces, qui offrent l'avantage de ne pas se dérober sous les pieds. Vers 1600, l'expression « laisser sur le carreau » signifie donc déjà « laisser quelqu'un à terre comme mort ou blessé ».
- « Rester / être laissé sur le carreau » : être abandonné dans une situation difficile. Semble issu de la signification précédente.
- « faire un carreau » : expression de la pétanque.
- « avoir le carreau » : désigne une maladie infantile caractérisée par un ventre anormalement dur ; « Oui, oui, c'est comme ça, peut-être moins maintenant, mais tu as eu le carreau, mon enfant. » (L'enfant, de Jules Vallès).
Notes et références
- « Expression se tenir à carreau », sur expressio.fr (consulté le ).
- Jacques Arnal, L'Argot de police ou l'Académie Saint-Éloi, Paris, Eurédif, , 186 p. (ISBN 978-2-7167-0310-9 et 2716703108).
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