Carlo Guasco

Carlo Guasco () est un ténor italien d'opéra. Il a chanté dans les grands opéras européens de 1837 à 1853. Bien qu'il ait chanté dans de nombreuses premières mondiales, il est surtout connu pour avoir créé les rôles principaux de ténor dans les opéras I Lombardi alla prima crociata, Ernani et Attila de Verdi.

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Carlo Guasco
Naissance
Solero
Décès (à 63 ans)
Solero
Activité principale Chanteur d'opéra
ténor
Activités annexes géomètre
Années d'activité 1837 à 1853
Maîtres Giacomo Panizza
Élèves Giovanni De Negri

Répertoire

Biographie

Carlo Guasco naît en 1813 à Solero, une petite ville dans le Piémont en Italie. Il montre un talent précoce pour le chant et la musique, ainsi que pour les mathématiques, et il suit d'abord une formation de géomètre à l'Université de Turin[1]. Il étudie également le piano avec son cousin Giuseppe Guasco. Quand le professeur de chant et compositeur Giacomo Panizza entend la voix de Guasco, il le convainc de laisser tomber son travail de géomètre et d'étudier avec lui à Milan. Guasco met de côté les objections de sa famille au sujet d'une carrière sur scène et commence à étudier avec Panizza en septembre 1836. Après seulement quelques mois, il fait ses débuts à La Scala en chantant le rôle relativement mineur de Ruodi dans la production de 1837 de Guillaume Tell de Rossini. Son début est un grand succès et il vient rapidement à créer des rôles majeurs de ténor dans plusieurs opéras, particulièrement dans Maria di Rohan de Donizetti (1843) et dans I Lombardi alla prima crociata (1843), Ernani (1844) et Attila (1846) de Verdi. Pendant cette partie de sa carrière, il chante à travers l'Italie ainsi qu'à Paris, Londres, Madrid, Saint-Pétersbourg et Vienne.

La voix de Guasco, décrite par ses contemporains comme « douce plutôt que robuste[2], » est bien adaptée aux opéras de Rossini, Donizetti, Pacini et Mercadante, qui constituent la plus grande partie de son répertoire au début de sa carrière. Cependant, sa voix n’est ni douce ni robuste lors de la nuit de la première d'Ernani. Verdi, mécontent, écrit « Hier nous avons entendu Ernani avec Guasco sans voix et terriblement rauque[3]. » Guasco est rauque pour avoir crié tout l’après-midi après la direction de La Fenice[4] où l'opéra est créé le 9 mars 1844. Les coulisses sont dans le chaos, avec les décors pas prêts et des costumes manquant. Des témoins rapportent qu'une de ses tirades a duré plus d'une heure[5]. Il était également nerveux de tenir un rôle dont il pensait que sa voix n'était pas adaptée, et trois semaines avant la première, il avait essayé de se retirer de la production[6]. La première est malgré tout un succès pour Verdi et une fois Guasco installé dans le rôle, Giovanni Barezzi, l'ami de Verdi, rapporte que les représentations suivantes de Guasco sont bien meilleures[4]. Guasco chante encore Ernani lors de la première représentation de cet opéra à La Scala en septembre 1844. Cette fois, le critique pour Il Bazar écrit :

Le Théâtre Bolchoï Kamenny à
Saint-Pétersbourg où Carlo Guasco chante de 1846 à 1848

« Le premier ténor toujours excellent Carlo Guasco, doté d'une voix talentueuse, a chanté et joué le rôle de protagoniste avec un art exquis […] il a persuadé tout le monde qu'il est toujours un chanteur de premier rang et qu'il n'a pas de rival quand il s'agit de chanter avec grâce, douceur et émotion[7]. »

Après avoir chanté à Ferrare durant le printemps 1846, Guasco va à Saint-Pétersbourg pour un contrat avec l'Opéra Italien Royal. Il y chante avec succès Ernani, Maria di Rohan, Norma, I due Foscari, I Lombardi alla prima crociata et Linda di Chamounix. À la fin de la saison 1848, il repousse le renouvellement de contrat et retourne dans sa ville natale de Solero en Italie. Il fait une pause dans sa carrière, se consacrant à des activités qu'il appréciait durant sa jeunesse, en particulier la chasse. Il se marie en août 1851, et à la demande de sa femme, il reprend sa carrière. Il accepte un contra pour la saison 1852 au Théâtre-Italien à Paris, où il rencontre une nouvelle fois le succès dans Ernani. Cependant les évènements politiques avec le Coup d'État du 2 décembre 1851 vident les théâtres. Il signe un contrat pour deux représentations à Vienne en 1853 à la suite de quoi il prend sa retraite de la scène[8].

Il retourne à Solero où il prend à l'administration de la ville. Il enseigne aussi le chant. Son élève le plus connu est le ténor Giovanni De Negri.

Carlo Guasco meurt à Solero le 13 décembre 1876 à 63 ans.

Rôles

Eugenia Tadolini, Carlo Guasco et Giorgio Ronconi dans la scène finale de Maria di Rohan de Donizetti lors de la création mondiale à Vienne le 5 juin 1843

Notes et références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Carlo Guasco » (voir la liste des auteurs).
  • (it) Giorgio Appolonia, Carlo Guasco, un tenore per Verdi, Turin, EDA,
  • (it) Gherardo Casaglia, « Guasco », sur Almanacco Amadeus (consulté le ).
  • (en) M. Conati, « Observations on the early reviews of Verdi's Ernani », Bollettino of the Istituto nazionale di studi verdiani, srl, vol. 10, (ISBN 88-85065-06-6, lire en ligne)
  • (en) David R. Kimbell, Verdi in the Age of Italian Romanticism, Cambridge University Press Archive, , 720 p. (ISBN 0-521-31678-2, lire en ligne)
  • (en) M. Modugno, « The discography of Ernani, 1899-1985 », Bollettino of the Istituto nazionale di studi verdiani, srl, vol. 10, (ISBN 88-85065-06-6, lire en ligne)
  • (en) Mary Jane Phillips-Matz, Verdi : A Biography, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-313204-7)
  • (it) Francesco Regli, Dizionario biografico dei più celebri poeti ed artisti melodrammatici, tragici e comici, maestri, concertisti, coreografi, mimi, ballerini, scenografi, giornalisti, impresarii, ecc. ecc. che fiorirono in Italia dal 1800 al 1860, Dalmazzo, (lire en ligne), p. 253–256
  • (it) Carlo Romagnoli, Solero : vita quotidiana nei secoli, Edizioni dell'Orso,
  1. Regli (1860) p. 253
  2. cité dans Modugno (1989) p.281
  3. Giuseppe Verdi cité dans Kimbell (1985) p. 135
  4. Kimbell (1985) p. 135
  5. Phillips-Matz (1993) p. 158
  6. Kimbell (1985) p. 132
  7. Il Bazar, 7 septembre 1844 cité par Conati (1989) p. 247
  8. Regli (1860) pp. 255-256

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