Carl Gottlieb Svarez

Carl Gottlieb Svarez, de son vrai nom Schwartz (né le à Schweidnitz; † à Berlin), est un juriste et réformateur prussien.

Statue de Svarez en façade du Reichsgericht de Leipzig.

Biographie

Il est le fils d'un avocat et conseiller princier qui avait déguisé son nom de famille « en l'habillant, nous dit le juriste allemand Thieme[1], du manteau savant d'une graphie espagnole » – passant ainsi de « Schwarz » à « Svarez. » Après avoir étudié le droit jusqu'en 1762 à l'Université brandebourgeoise de Francfort, il passa avec succès les épreuves du concours de juge en 1766 à Breslau. En 1771, il était, en tant que premier conseiller régional, le plus proche collaborateur du ministre de la justice de Silésie et futur chancelier de Prusse, Johann Heinrich von Carmer. En 1779, les difficultés juridiques apparues pour la Couronne avec le procès du meunier Arnold le firent appeler au Ministère de la Justice à Berlin.

À ce poste, il prit une part considérable, non seulement à la préparation du Décret sur la Censure, adopté le 19 décembre 1788, mais aussi au Corpus Juris Fridericianum et à l’Allgemeines Landrecht, à la base de la réforme judiciaire. Ce dernier code de loi marqua de son empreinte la tradition juridique de Prusse pour des décennies. Lorsqu'il entra en application en 1794, les limitations fixées à l'arbitraire royal que Svarez avait proposées furent supprimées sur ordre de Frédéric-Guillaume II.

Toutefois son activité ne se bornait pas à ces missions de haut fonctionnaire : il était le précepteur du futur roi Frédéric-Guillaume III (ses leçons nous ont été conservées dans un recueil : Kronprinzenvorträge), et fit œuvre de vulgarisateur de la science juridique de son temps avec son livre : Unterricht über die Gesetze, ou son essai « Correspondance (fictive) sur la réforme judiciaire actuelle dans les états prussiens[2]. » C'est ainsi qu'il s'imposa comme le juriste le plus éminent de son époque, âge d'or du droit naturel. Au mois d'avril 1798, le roi le nomma à l'Académie royale des sciences de Prusse, mais il n'y siégea jamais car il mourut le 14 mai 1798 d'une maladie de l'abdomen[3].

Carl Gottlieb Svarez avait épousé la sœur de l'historien Gottfried August Arndt (1748–1819), Johanna Dorothea (1755–1827), mais leur union resta stérile[4].

Hommages

Voir également

Notes

  1. D'après Eberhard G. Schulz (dir.) et Hans Thieme, Leistung und Schicksal : Abhandlungen und Berichte über die Deutschen im Osten, Cologne, Böhlau, , « Carl Gottlieb Svarez aus Schweidnitz (1746–1798). Der „grösste preussische Gesetzgeber », p. 158–163. Texte original : ...mit dem gelehrten Mäntelchen spanischer Schreibweise bekleidet hatte
  2. Briefwechsel über die heutige Justiz-Reform in den Preußischen Staaten.
  3. D'après (de) Gerd Kleinheyer et Jan Schröder, Deutsche und europäische Juristen aus neun Jahrhunderten, Heidelberg, C. F. Müller Verlag, (réimpr. 4e), 415 p. (ISBN 3-8252-0578-9), « Carl Gottlieb Svarez », p. 416.
  4. Märkische Oderzeitung/Frankfurter Stadtbote, 21. April 2006, S. 14
  5. Cf. « Bezirksamt Charlottenburg-Wilmersdorf », sur Berlin.de (consulté le ).

Bibliographie

  • Françoise Knopper et Jean Mondot, L'Allemagne face au modèle français de 1789 à 1815, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, , 317 p. (ISBN 978-2-85816-963-4, lire en ligne), « Droit naturel, Lumières et absolutisme »
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