Canal de Chimay

Le canal de Chimay est un projet abandonné de canal en Belgique, datant de 1831.

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Le projet de canal

Cette mention d’un canal apparaît dans un mémoire anonyme publié à Mons en 1831[1] sur des "Projets de canaux pour le bassin de la Meuse ",

c’est-à-dire pour désenclaver l’Entre-Sambre-et-Meuse.

Ce document fait suite à une requête que la Chambre de Commerce de Charleroi avait adressée au roi des Pays-Bas. En voici d’ailleurs les termes exacts : « Une société qui était en demande de concession de minerai de fer, pour plusieurs communes de l’entre Sambre et Meuse, a présenté au gouvernement hollandais un avant projet de cette communication sous le titre de canal de Chimay ; les détails suivans sont extraits du mémoire où étaient développés les résultats des reconnaissances et opérations préliminaires faites sur le terrain en 1829 et 1830.

Destiné à communiquer avec le canal de Charleroi à Bruxelles, qui débouche dans la Sambre, le canal projeté, sans avoir la même profondeur, aurait des dimensions qui permettraient aux bateaux partant de Chimay et Couvin, de transporter le fer fabriqué, la fonte et les ardoises, etc. jusqu’à l’Escaut».

Mais le projet de 1831 signale tout de suite « que la ligne principale a son origine à l’embouchure de l’Heure, dans la Sambre, à l’aval de Marchienne-au-Pont ; (qu’) elle suivra le vallon en remontant par Bommerée, Jamioulx, Ham-sur-Heure, Cour-sur-Heure, Berzée, Prit, Walcourt, Slenrieux et Cerfontaine.

De là, elle traversera le coteau de partage entre les eaux de l’Heure et celles des affluens de l’Eau Blanche, vers la maison Mirgaux, sur la Brouffe ; partie à ciel ouvert, en deux tranchées, partie en souterrain.

Du bief de partage, elle se dirigera par le coteau entre la Brouffe et l’Eau Blanche, vers Bossus, où le canal franchira le vallon au moyen d’un aqueduc et traversera ensuite le coteau entre l’Eau Blanche et Couvin, en se portant par la gauche de cette ville jusques aux forges qui se trouvent à 2000 mètres en amont ; là, finira cette navigation.

Il sera fait une rigole de prise d’eau à l’Eau Blanche, de Chimay ; cette rigole sera navigable et joindra le bief de partage par le coteau entre Aublain et Lagrange. »

Si la première mouture du projet du temps de l’Amalgame a pu se porter sur Chimay, il n’en est plus de même en 1831 où le tracé à partir « de Thuin en remontant l’entre Sambre et Meuse » est juste cité pour la forme.

Pourquoi avoir gardé alors le titre Canal de Chimay ?

Vraisemblablement pour rendre hommage au prince de Chimay, qui pouvait en être un des instigateurs en 1829-1830 et désormais, un pion central, particulièrement intéressant pour son influence déterminante... C’est plausible mais nous n’en avons pas la preuve …

Un chemin de fer

Ce projet de canal ne verra pas le jour et une douzaine d’années plus tard, une société aux capitaux anglais et belges se forme, la Société du chemin de fer de l'Entre-Sambre-et-Meuse, dans le but de construire le chemin de fer de l’Entre-Sambre-et-Meuse ; deux ingénieurs anglais, MM. William Cubitt et Sopwith, viennent vérifier, sur les lieux, les possibilités, qu’ils vont consigner dans deux mémoires publiés en avril 1844.

La première section de la nouvelle ligne — Marchienne-Walcourt — avec des embranchements vers Fraire et Morialmé, sera inaugurée le par Eugène Gremez, de Cerfontaine, contrôleur des Services du Transport, placé sous les ordres de George Sheward, dont l’adresse est "Jardinet-lez-Walcourt" (c-à-d dans l’ancienne abbaye du lieu, aux abords immédiats de la gare). Après un intervalle de quatre années, la ligne est prolongée vers le sud : inauguration à Silenrieux le , à Cerfontaine le , à Mariembourg le et une semaine plus tard à Couvin et à la frontière avant Vireux.

Bibliographie

  • André Lépine, Le canal de Chimay (1831) & le chemin de fer de l’Entre-Sambre-et-Meuse (De Moor, 1844) : deux projets de désenclavement ambitieux. Cahier du Musée de Cerfontaine n° 468, avec une carte de la ligne de l’ESM (1844) & le rapport sur l’ouverture de la 1ère partie de la ligne, Marchienne-Walcourt (1848), 18 pages A4, 2021.

Notes et références

  1. ***, Mémoire sur le Canal de Meuse et Moselle, par un Ingénieur. Projets de canaux pour le bassin de la Meuse, pp 13-24., Mons, 1831, Typographie de Hoyois-Derely, libraire, Rue des Clercs, n° 10.
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