Camille de La Croix

Camille de La Croix, né le près de Tournai, et mort le à Poitiers où il s'était installé, est un jésuite ayant consacré sa vie à la musique et à l'archéologie.

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Il est l'inventeur du site gallo-romain de Sanxay, dans le théâtre duquel se déroulent, chaque été, les "Soirées Lyriques de Sanxay".

Biographie

Originaire de Belgique, Camille de La Croix naquit près de Tournai, au château de Rinval à Mont-Saint-Aubert, le 21 juillet 1831. Ses ancêtres, les de La Croix d'Ogimont, appartenaient à la vieille noblesse de Flandre.

Il entama ses études au collège de Brugelette qui avait accueilli de nombreux Jésuites chassés de France. Décidé à entrer en religion, il rejoignit le collège de Vannes, où il avait suivi en 1850 quelques-uns de ses anciens maîtres, rentrés en France. Le 30 janvier 1854, il part faire son noviciat à Issenheim en Alsace. Il y rencontre le Père Tournesac, musicien et architecte auprès de qui il apprend à maîtriser l'art du dessin et de l'architecture.

Depuis lors, ce pays devint sa résidence permanente et sa seconde patrie mais il n'en revendiqua pas moins, d'une façon constante, sa nationalité véritable. C'est au titre étranger, qu'après les nombreuses découvertes archéologiques qui venaient d'illustrer son nom, le gouvernement français lui conféra, sur la proposition de savants éminents et sous la pression de l'opinion publique, la distinction de chevalier de la Légion d'honneur.

Il décède à Poitiers le 13 avril 1911. Un monument commémoratif (objet d'une souscription), surmonté d'un buste réalisé par l'artiste Aimé Octobre, s'élève dans le beau parc, hélas fermé depuis 1998, qui protège le célèbre hypogée mérovingien de Mellebaude découvert par l'archéologue en 1878.

Les travaux du Père Camille de La Croix

Le baptistère Saint-Jean de Poitiers

À Poitiers, le père de La Croix réalisa des travaux de grande importance sur le baptistère Saint-Jean dès 1890. L'ensemble de ses résultats furent publiés dans son Étude sommaire. Le père de La Croix s'intéressa principalement aux vestiges de murs autour de l'édifice qu'il découvrit. Ainsi il établit que certains murs complètent le baptistère à des époques antérieures mais pour d'autres, il eut des difficultés à expliquer leurs fonctions, et plus de cent ans après ses travaux on ne peut toujours établir que des hypothèses. Il projette ainsi qu'il existait avant la salle polygonale actuelle, une salle rectangulaire, dont l'entrée à l'ouest était triple car encadrée de deux secretaria. Il pensait aussi que les absidioles semi-circulaires avaient été précédées par des annexes carrées.

En ce qui concerne ses hypothèses chronologiques, il tendait à penser que les vestiges de murs trouvés à l'extérieur remonteraient au IVe siècle. Les travaux de Camille de La Croix ont été admis en général ensuite. Cependant en 1958 de nouvelles fouilles ont lieu sous la direction de François Eygun, directeur de la circonscription des Antiquités de la région et remettent en question les découvertes du père de La Croix.

On peut quand même affirmer que suite aux premières découvertes de Siauve en 1803 concernant la cuve baptismale, les travaux du père de La Croix auront fait avancer à grands pas la connaissance du bâtiment, présent dans la vie des poitevins depuis l'antiquité tardive mais dont sa fonction originelle se sera perdue dans les mémoires, ainsi au XIXe siècle on l'appelait le temple Saint-Jean car on pensait, depuis le XVIIe siècle et l'épitaphe de dom Mabillon, qu'il renfermait le corps de Claudia Varenilla, épouse d'un légat propréteur de l'Aquitaine, morte en 159. Les tout premiers travaux menés comme ceux de Siauve en 1803 visaient à montrer le caractère principal de l'édifice en tant que baptistère et non mausolée ; le père de La Croix profita lui de la récupération du bâtiment par la Société des antiquaires de l'Ouest en 1834 qui ouvrit une période plus propice à la conservation de l'édifice.

Les temples et théâtre de Canetonum

Les temples et théâtre de Canetonum, à Berthouville (Eure).

Sur la base de la découverte en 1830 du trésor de Berthouville, il dresse, en 1896-1897, à l'instigation du conseiller général brionnais Arthur Join-Lambert [1], le plan des deux temples et du théâtre du site de Canetonum [2].

Articles connexes

Bibliographie

  • Le Baptistère Saint-Jean de Poitiers, Publication de la Société des Antiquaires de l'Ouest, Poitiers, 2004.
  • François Eygun, Art des pays d'Ouest, Paris, Arthaud, 1965.
  • Brigitte Boissavit-Camus, Michel Rérolle, Romains et Barbares entre Loire et Gironde, IVe – Xe siècles Catalogue d'exposition, Poitiers, musée Sainte-Croix, 6 octobre 1989 - 28 février 1990, à l'occasion de la tenue à Poitiers des XIe journées de l'Association mérovingienne du 5 au 8 octobre 1989, dans le cadre de l'Année de l'archéologie 1989-1990, Musée Sainte-Croix, Poitiers,1989.
  • Marianne Delcourt-Vlaeminck, Dominique Simon-Hiernard, Le Révérend Père Camille de La Croix, un Tournaisien archéologue en Poitou, Catalogue d'exposition, Musée d'Archéologie de la Ville de Tournai (Belgique), Tournai, 2016 (En vente aux musées de Tournai et Poitiers).

Références

  1. Camille de La Croix aux archives départementales de la Vienne
  2. Camille de La Croix, Fouilles de Berthouville, par le P. de La Croix - Bulletins de la Société des antiquaires de l’Ouest - année 1895 Pages 538–543 .

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