Calanos

Pour le genre de crustacés, voir l'article Calanus.


Calanos (en grec ancien Κάλανος) faisait partie d'un groupe d'ascètes campant près de Taxila au temps de la conquête de l'Inde par Alexandre le Grand. C'est par Calanos qu'Alexandre entendit parler de Dandamis, chef de leur groupe, que plus tard Alexandre alla visiter dans la forêt[1]. À l'invitation d'Alexandre, Calanos le rejoint dans la cité, et le suit ensuite dans son périple et une partie de son retour vers l'Ouest (via la Perse).

Calanos était vraisemblablement un sadhou (les sadhous étaient des ascètes hindous que les Grecs nommaient gymnosophistes[2]) qui suivit l'armée macédonienne depuis le Penjab. Son véritable nom était Kalyana[3],[4] (ce qui signifie vertueux, bénéfique). Parfois appelé aussi Sphinès, Calanos était le nom usité par les Grecs[5].

Épuisé par le voyage de retour (d'Inde) et par le climat perse et âgé de soixante-treize ans, il informa Alexandre de son désir de mourir, plutôt que de devenir invalide. Il avait décidé de finir ses jours par auto-immolation. Alexandre tenta en vain de l'en dissuader, mais devant son insistance, finit par demander à son général Ptolémée de lui faire construire un bûcher[6].

L'immolation eut lieu dans la ville de Suse en l'an 325 av. J.-C. (ou 322 selon Arrien)[4]. Calanos resta impassible au milieu des flammes, à l'étonnement de tous les spectateurs de la scène[7],[8]. La mort de Calanos est mentionnée aussi par le chef de la flotte d'Alexandre, Néarque et par Charès de Mytilène[5].

Avant de mourir, ses derniers mots à Alexandre furent: « Nous nous retrouverons à Babylone »[9],[10]. Alexandre n'avait pourtant aucune intention à ce moment de se rendre dans cette ville. Calanos aurait ainsi prophétisé la mort d'Alexandre à Babylone en 323 av. J.-C.[11],[12].

Références

  1. (en) Richard Stoneman, The Legends of Alexander the Great, Londres, I. B. Tauris, , 192 p. (ISBN 978-1-84885-785-8 et 1-84885-785-3, lire en ligne), p. 43-47
  2. Xavier Pavie, Exercices spirituels : leçons de la philosophie antique, Paris, les Belles lettres, , 282 p. (ISBN 978-2-251-44449-9), p. 43
  3. (en) Ramsay MacMullen, Enemies of the Roman order : treason, unrest, and alienation in the empire, Harvard University Press, (lire en ligne), p. 317
  4. (en) Yādnāmah-ʾi Panjumīn Kungrih-ʾi Bayn al-Milalī-i Bāstānshināsī va Hunar-i Īrān, Ministry of Culture and Arts, Iran. Vizārat-i Farhang va Hunar, (lire en ligne), p. 224
  5. (en) Arthur George Warner et Edmond Warner, The Sháhnáma of Firdausí, (lire en ligne), p. 61
  6. (en) Alexander the Great, Robin Lax Fox, (lire en ligne), p. 416
  7. (en) Ibn Warraq, Defending the West : a critique of Edward Said's Orientalism Front Cover, Prometheus Books, (lire en ligne), p. 108
  8. (en) Keimpe Algra (éditeur), The Cambridge History of Hellenistic Philosophy, (lire en ligne), p. 243
  9. (en) Silvano Borruso, History of Philosophy : for (almost) Everyone, (lire en ligne), p. 50
  10. (en) National Geographic, vol. 133, National Geographic Society, (lire en ligne), p. 64
  11. (en) National Geographic, vol. 133, (lire en ligne), p. 64
  12. (en) Paul Lachlan MacKendrick et Karen Lee Singh, The philosophical books of Cicero, Duckworth, , 429 p. (lire en ligne), p. 186

Voir aussi

  • (en) John Keay, India : a history : from the earliest civilisations to the boom of the twenty-first century, New York, Grove Press Distributed by Publishers Group West, , 658 p. (ISBN 978-0-8021-4558-1)
  • Patrick Carré: son roman Yavana (Phébus, 1991) évoque Calanos et ses échanges (probables mais dont il ne reste rien) avec les philosophes grecs qui accompagnaient Alexandre, en particulier Pyrrhon d'Élis et Anaxarque d'Abdère.

Lien externe

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