Ca' Barbaro

Le ca' Barbaro ou palazzo Barbaro est un ensemble de deux palais situés à Venise donnant sur le Grand Canal, dans le quartier de San Marco, contre le palazzo Cavalli-Franchetti et non loin du pont de l'Académie. Le palais de gauche est l'un des palais gothiques vénitiens les moins altérés de la ville[1].

Histoire

Le premier des deux palais (à gauche), appelé aujourd'hui palais Barbaro-Curtis, est construit en style gothique vénitien en 1425 par le maître d'œuvre Bartolomeo Bon le Jeune (dit Pietro Bon). Il appartient d'abord à Piero Spera, puis à d'autres propriétaires, avant d'être acquis par Zaccaria Barbaro, procurateur de Saint-Marc en 1465. L'édifice de droite, construit par Antonio Gaspari en 1694, est appelé simplement palais Barbaro. Il abrite une magnifique salle de bal soigneusement préservée au décor de stucs baroques avec des fresques de Ricci (L'Enlèvement des Sabines) et de Piazzetta.

Glorification de la famille Barbaro
v. 1750, Giambattista Tiepolo
Metropolitan Museum of Art, New York

Les fresques de Tiepolo des autres salles du palais ont malheureusement disparu au XIXe siècle.

En 1797, l'ensemble des palais appartient au sénateur Zuanne Barbaro. Lorsque la famille Barbaro s'éteint au milieu du XIXe siècle, les deux palais sont vendus à différents spéculateurs qui vendent aux enchères le mobilier et les éléments du décor intérieur. Ainsi la fresque de plafond (qui se trouvait dans la bibliothèque), chef-d'œuvre de Tiepolo réalisée vers 1750 et intitulé La Glorification de la famille Barbaro, appartient aujourd'hui au Metropolitan Museum of Art de New York[2].

Daniel et Ariana Curtis dans le grand salon du palais Barbaro-Curtis, vers 1888.

Le palais de gauche est loué en 1881, puis acheté en 1885 par un riche Américain de Boston, Daniel Curtis (père du peintre Ralph Wormeley Curtis), dont les descendants sont toujours propriétaires au début du XXIe siècle. La façade a été entièrement restaurée entre l'an 2000 et 2001. À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, les Curtis y recevaient l'élite cultivée anglophone de l'époque, comme John Singer Sargent, Whistler, Henry James (qui y a écrit Les Papiers d'Aspern publiés en 1888[3]), Robert Browning, Edith Wharton, etc. et aussi le Français Claude Monet. En 1898, John Singer Sargent y a peint An Interior in Venice, représentant la famille Curtis.

Notes et références

  1. (en) Encyclopedia of Italian Renaissance and Mannerist Art, volume I, 2000, Jane Turner, New York, p. 112
  2. Notice du Metropolitan
  3. Son bureau est encore visible.
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