Bosquet du Rond-Vert

Le bosquet du Rond-Vert est un bosquet des jardins de Versailles. Créé sous le nom de Bosquet du Théâtre d'eau, il fut l'un des bosquets préférés de Louis XIV. Fragile et avec un coût d'entretien élevé, il fut largement remanié et simplifié sous les règnes de Louis XV et Louis XVI devenant le bosquet du Rond-Vert. Ravagé par la tempête de 1999, il est depuis fermé au public. En mars 2013, le paysagiste Louis Benech et l’artiste Jean-Michel Othoniel ont été choisis pour y créer un nouveau bosquet qui sera une œuvre originale contemporaine[1]. La réouverture au public est prévue à l'été 2014[1], sous son ancien nom de bosquet du Théâtre d'eau[2].

Bosquet du Rond-Vert
(anciennement Bosquet du Théâtre d'eau)

Vue aérienne depuis le sud-est du bosquet du Rond-Vert en août 2013, avec le parterre de Latone en arrière-plan.
Géographie
Pays France
Commune Versailles
Quartier Jardins de Versailles
Caractéristiques
Type Bosquet
Localisation
Coordonnées 48° 48′ 29″ nord, 2° 07′ 08″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : parc du château de Versailles

Localisation

Ce bosquet, carré de 180 mètres de côté[2], se situe dans la partie Nord du parc, à environ 200 mètres au nord-ouest du corps central du château. Il se trouve entre le bosquet de l'Étoile (à l'ouest, séparé par l'allée de l'Été), le bosquet des Trois-Fontaines (à l'est) et le bosquet des Bains d'Apollon (au sud, séparé par l'allée des Prés).

À son angle sud-ouest, se trouve le bassin de Cérès, au croisement des allées de l'Été et des Près et à son angle sud-est, le rond-point des Philosophes.

Histoire

Plan du bosquet du Théâtre d'eau au temps de Louis XIV.

Ce bosquet, alors nommé bosquet du Théâtre d'eau, fut l'un des plus célèbres de Versailles, l'un de ceux dont Louis XIV tînt jusqu'à la fin de ses jours à le conserver, malgré son coût d'entretien astronomique.

Il écrivit dans l'une des dernières versions de ses Manières de voir les jardins de Versailles: « on ira après Cérès pour aller au théâtre, on verra les changements, et considérera les jets des arcades ».

L'idée de ce jardin en reviendrait au roi lui-même[3], inspiré par le Teatro olimpico et sa patte d'oie, œuvre de Palladio[3] à Vicence, dans le nord de l'Italie. Le bosquet est construit entre 1671 et 1674[2]. Sur une conception de Le Nôtre, et à partir de dessins de Lebrun, c'est le décorateur et machiniste Vigarani[3] qui coordonne le travail des fontainiers Claude Denis et Francine ainsi que des sculpteurs Gros, Tuby et Gaspard Marsy.

Le centre du bosquet est occupé par une scène[2] avec pour décor arrière des fontaines d'eau et avec devant des gradins engazonnés[2].

Rocailles, meulières, coquillages, vases de faïence ou de tôle, sculptures de plomb doré, treillages et topiaires, s'y mêlent étroitement aux multiples effets d'innombrables jets d'eau. Ce foisonnement exubérant caractérise parfaitement la première partie du règne de Louis XIV, ainsi que l'apogée d'une conception baroque à laquelle Mansart finira par mettre fin.

Ce bosquet glorieux est très dispendieux, non seulement en raison de la fragilité de ses décors composites, mais aussi par sa consommation en eau, denrée précieuse à Versailles, et toujours insuffisante.

Louis XV le simplifie, n'en conservant que le tracé. Louis XVI lui donne son dessin actuel sous le nom de bosquet du Rond Vert.

Trois fontaines subsistent encore : deux sont à la National Gallery of Art de Washington, la troisième à Trianon.

Les frais d'entretiens cessent en 1760 et le monument se dégrade. En 1775, les statues du Théâtre d'Eau et le bestiaire des fables d'Ésope du labyrinthe sont détruits. Les statues d'enfants restent toutefois sur leur rocher. Elles sont restaurées en 1940 et en 1980 mais sans retrouver leur éclat d'antan[4].

La tempête de 1999 ravage les plantations vieillissantes[3] du bosquet. Celui-ci a alors servi de base logistique pour les travaux de restauration du bosquet des Trois-Fontaines situé non loin.

Aujourd'hui sans végétation, le bosquet du Rond Vert est fermé au public. L'emplacement est utilisé pour héberger l'été les équipes travaillant aux spectacles des Fêtes de Nuit. Ce bosquet attendait l'aide d'un mécénat pour pouvoir être restauré.

Sous la présidence de Jean-Jacques Aillagon[2], l'Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles lance un concours international pour sa réhabilitation. En mars 2013, le château de Versailles annonce que le projet d'un jardin contemporain original du paysagiste Louis Benech et du plasticien Jean-Michel Othoniel a été retenu. Ce projet est financé grâce au mécénat du photographe et naturaliste coréen Ahae et est organisé dans le cadre de l'année Le Nôtre[1] qui célèbre les 400 ans de la naissance d'André Le Nôtre, le créateur des jardins de Versailles.

Le nouveau bosquet devrait être ouvert au public à l'été 2014[1] et reprendra son nom initial de bosquet du Théâtre d'eau. Jean-Michel Othoniel crée une nouvelle fontaine composée d'arabesques de 1751 grosses perles en verre de Murano[5].

D'un coût de 600 000 euros, financé à moitié par la fondation BNP Paribas, la campagne de restauration commence en 2016[4].

Dernière composition du bosquet du Rond Vert

Dans sa dernière composition (datant de Louis XVI), son tracé représentait une allée en losange accessible par deux allées traversantes reliant chacun des angles opposés du bosquet, ainsi que par deux passages depuis le milieu des allées bordant le bosquet à l'est et à l'ouest. Dans ce losange, les deux allées traversantes amenaient au centre du bosquet de forme circulaire avec en son centre, une pelouse de même forme agrémentée de 4 statues qui sont aujourd'hui à l'intérieur du château. À l'est du bosquet, à une des pointes du losange, se trouvait le bassin de l'Île des Enfants qui est une sculpture en plomb de Hardy[6]. Elle représente une île avec dessus six enfants nus jouant avec des fleurs, deux autres sculptures représentent chacune un enfant qui s'ébat dans l'eau. Aujourd'hui ce bassin est en attente d'une restauration.

Future composition du bosquet contemporain

L'aménagement de la végétation sera l'œuvre du paysagiste Louis Benech. Les arbres qui seront plantés seront principalement des chênes verts, des hêtres et des filaires à large feuille qui ne dépasseront pas les dix-sept mètres avant de conserver la hauteur souhaitée par Le Nôtre[1], de conserver l'harmonie avec les autres bosquets et de maintenir le futur bosquet invisible depuis le château[1].

Une promenade mènera à une clairière où se trouveront trois « sculptures-fontaines » réalisées par Jean-Michel Othoniel et composées d'arabesques et d'entrelacs dorés en perles de Murano, marque de cet artiste. Le plasticien indique s'être inspiré pour leur conception des ballets donnés par Louis XIV et de l'Art de décrire la danse du chorégraphe Raoul-Auger Feuillet (c. 1660 -1710)[1]. Des calligraphies dynamiques rappelleront les dessins des parterres du parc de Versailles[1].

Cette création a été conçue pour être réversible. Les ouvrages maçonnés et hydrauliques actuels seront conservés et la création future sera réalisée sur ceux-ci[1].

Annexes

Articles connexes

Notes et références

  1. Château de Versailles, « Bosquet du Théâtre d'Eau », sur http://www.chateauversailles.fr, (consulté le )
  2. Edouard Launet, « Versailles redébusque son bosquet », Libération, (lire en ligne).
  3. ref>Pierre Arizolli-Clémentel, Les Jardins de Louis XIV à Versailles : Le chef d'œuvre de Le Nôtre, Montreuil, éditions Gourcuff-Gradenigo, , 157 p. (ISBN 978-2-35340-065-2), p. 125
  4. Hubert Fanthomme, « Versailles s'offre un bain de jouvence », Paris Match, semaine du 3 au 9 août 2017, p. 14-15.
  5. « Des arabesques d'or au Château de Versailles », sur La Presse, (consulté le )
  6. Les Bosquets sur le site du château de Versailles]

Liens externes

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