Bonnet (Meuse)
Bonnet est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est.
Pour les articles homonymes, voir Bonnet.
Bonnet | |
Le cimetière et l'Hôtel de ville depuis l'église. | |
Héraldique |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Meuse |
Arrondissement | Commercy |
Intercommunalité | Communauté de communes des Portes de Meuse |
Maire Mandat |
Philippe Andre 2020-2026 |
Code postal | 55130 |
Code commune | 55059 |
Démographie | |
Population municipale |
195 hab. (2018 ) |
Densité | 6,7 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 31′ 23″ nord, 5° 26′ 18″ est |
Altitude | Min. 292 m Max. 408 m |
Superficie | 29,06 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Ligny-en-Barrois |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Géographie
Bonnet est sur la route de Nancy à Orléans, à mi-chemin entre Vaucouleurs sur la Meuse et Joinville sur la Marne.
Urbanisme
Typologie
Bonnet est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (59,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (59,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (43,8 %), forêts (39,4 %), prairies (12,2 %), zones agricoles hétérogènes (3,5 %), zones urbanisées (1 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Histoire
Histoire chrétienne
Sa célébrité lui vient de son antique église qui abrite le tombeau de saint Florentin.
Saint Florentin fit partie de la pléiade d'ascètes qui au VIIe siècle émigra des îles Britanniques sur le continent pour y chercher la perfection chrétienne.
Fils d'un roi d'Écosse, saint Florentin se voit un jour proposer par son père d'être associé au trône. Mû par une aspiration d'En-Haut, il s'enfuit durant la nuit. Trente chevaliers sont envoyés à sa poursuite mais saint Florentin foule aux pieds la couronne qu'ils présentent et les convertit à son propre idéal.
Franchissant alors la mer, dit la légende, sur une immense croix de bois apportée par un ange, les fugitifs abordent la France. « Il nous faut départir (séparer) et Dieu servir », leur dit leur chef. Et les quittant il arrive par monts et par vaux aux confins de l'Austrasie et de la Bourgogne, à Bonnet. Cachant son titre et son nom, il se loue, par humilité, aux gens du lieu comme porcher.
Durant trente deux ans, saint Florentin mènera une vie abjecte, en butte aux méchancetés de ceux qui lui reprocheront de négliger son troupeau pour la prière, mais vengé par les miracles qui disent son application au devoir d'état et vénéré par les humbles qu'il réconforte et guérit.
Vint un jour ou Satan résolu de l'éprouver. Florentin avait un cœur et se souvenait des siens, de son pays, dont volontairement il restait sans nouvelles. Le démon, sous les traits d'une fille de roi se présente à lui, lui dit qui il est, lui parle de son Écosse lointaine et lui propose, en même temps que l'anneau du mariage, d'y retourner enfin.
Trois jours durant, le pâtre lutta contre les séductions de la jeune fille et contre ses propres souvenirs. À la fin pour chasser l'obsession, il leva la massue qui lui servait à diriger les bêtes et frappa la prétendue princesse. aussitôt celle-ci quitta ses traits d'emprunt et Florentin reconnut le diable. Épuisé, il s'endormit sur place. À son réveil une source coulait à l'endroit où il avait fiché sa massue. C'est encore aujourd'hui la fontaine vénérée de Saint-Florentin où nombre de malades furent jadis guéris.
Averti par un ange que le terme de sa vie approchait, saint Florentin fit venir le curé, lui révéla sa royale origine et demanda qu'après sa mort son corps, déposé sur un char attelé de deux taureaux rouges, soit enterré au lieu ou s'arrêteront ces animaux.
Moyen Âge
Entouré bientôt de la vénération populaire, le tombeau de saint Florentin donna naissance à l'église. En 960, saint Gérard, évêque de Toul, développa le culte de saint Florentin et aux XIIe et XIVe siècles, il fallut agrandir l'église en raison de l'affluence des pèlerins venant de toute l'Europe. Les aliénés, les nerveux y imploraient leur guérison. Sous Louis XIV, un soldat, victime de la guerre, y recouvra l'usage de ses membres. Au XVIe siècle, la ville de Bar-le-Duc payait volontiers le pèlerinage à Bonnet aux aliénés qui dépendaient d'elle. De tout temps, saint Florentin fut invoqué contre les diverses formes de crainte en raison de la peur que lui causa Satan.
Politique et administration
Liste des maires
Projet de site de stockage des déchets nucléaires
À la suite de l'adoption en 2006 par le parlement d'une loi sur les déchets nucléaires promulguant l'enfouissement comme solution de référence, l'ANDRA propose au gouvernement d'effectuer des études complémentaires sur une zone de 28 km2, dont la commune de Bonnet fait partie, en vue de créer éventuellement par la suite un centre d'enfouissement dans une zone de 200 km2 autour de Bure.
Le , le conseil municipal prend une délibération contre l'enfouissement des déchets radioactifs HAVL et MAVL dans le sous-sol de la commune par principe de précaution, puis émet le un avis défavorable à la poursuite des travaux menés dans le laboratoire de recherche souterrain exploité par l'ANDRA à Bure lors de la demande de renouvellement de l'autorisation d'exploiter déposée pour la période 2012-2030. Il propose que ce laboratoire devienne une « très grande infrastructure » ouverte à d'autres thématiques de recherche scientifique.
Au premier tour de l'élection présidentielle de 2017, cependant, les électeurs, comme ceux des communes voisines, choisissent en majorité des candidats n'ayant pas mis à leur programme l'arrêt du projet Cigéo et la fermeture du laboratoire[9].
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[11].
En 2018, la commune comptait 195 habitants[Note 2], en diminution de 5,8 % par rapport à 2013 (Meuse : −3,51 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Culture locale et patrimoine
Église Saint Florentin
L'église de Bonnet est classée monument historique depuis 1909[14].
Les principaux épisodes de la vie de saint Florentin sont évoqués dans une suite de 19 peintures murales (classées M.H. 1907). Une inscription sur le dernier panneau rajouté lors de la restauration de 1876, reprend un cartouche ancien, donnant la date de 1500 et le nom du révérend père Mathieu, sans qu'on puisse savoir s'il s'agit de la date d'exécution et du nom du peintre.
Le tombeau de saint Florentin (le gisant, classé M.H. 1907) se trouve à la croisée du transept et date de la fin du XVIe siècle. Lors des pèlerinages, on faisait passer les malades entre les cinq piliers qui supportent le gisant du Saint.
Autres curiosités
- Une typique allée des tilleuls qui mène à la fontaine de Saint-Florentin et à l'aire de détente (extrémité du village, direction Joinville).
- La mairie-école (1852), édifice le plus architecturé du canton.
- L'égayoir, bassin semi-circulaire à pente douce dans lequel on baignait les chevaux (extrémité du village, direction Gondrecourt-le-Château).
- Le verger conservatoire (mémoire des vergers locaux), les fontaines, lavoirs, châteaux, maisons de caractère et l'ancien presbytère à découvrir en se baladant dans le village. Vue panoramique des parcs éoliens installés sur la commune en se rendant près de la « croix du moulin à vent ».
Personnalités liées à la commune
Héraldique
Blason | D'azur à la quinte feuille d'argent au bouton d'or, accostée de deux pointes de flèches du même et soutenue par un agneau pascal d'argent à la tête contournée tenant une croix d'or. |
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Détails | La quintefeuille, fleur d'un arbre fruitier, évoque Florentin (florens) et ainsi saint Florentin patron de la paroisse. Les pointes de flèches représentent les éléments défensifs de l'église fortifiée. L'agneau pascal est celui de l'abbaye Saint-Jean-Baptiste de Laon dont dépendait le prieuré de Richemont fondé à Bonnet. Armoiries composées par R.A. Louis et adoptées par la commune le 17 avril 2013. |
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- Sur 147 suffrages exprimés, 22 se sont portés sur J.-L. Mélenchon, B. Hamon et Ph. Poutou
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Notice n°PA00106500 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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