Blanche Barretta

Lorsque son père, qui tenait un hôtel à Avignon, vint s’établir à Paris avec sa famille, elle fit connaissance de Sarah Bernhardt[2]. Remarquant en elle de précoces dispositions, cette dernière lui conseilla de suivre la carrière théâtrale[2]. Après avoir joué, dès l’âge de neuf ans, le rôle de la petite fille dans le Supplice d’une femme (1865), elle fut admise, à douze ans, au Conservatoire en 1868[2].

À sa sortie, en 1872, avec un second prix, elle débuta à l’Odéon et fut très remarquée, l’année suivante, dans le rôle d’Agnès de l’École des femmes, bien que, selon un critique, elle y montrât « un accent contemporain et personnel[2] ». En 1873, elle passa au Vaudeville[2].

En 1875, Émile Perrin n’hésita pas à lui proposer un engagement à la Comédie-Française, où elle obtint un vif succès dans le personnage de Victorine du Philosophe sans le savoir et dans le Mariage de Victorine, de George Sand[2]. L’année suivante, le 1^er juillet 1876[2], elle fut élue sociétaire.

Cette actrice au talent souple et fin, au charme pénétrant, s’est particulièrement fait applaudir dans Daniel Rochat (dans le rôle d’Esther), Le Fils naturel (dans le rôle d’Hermine), Les Corbeaux, Antigone, Le Gendre de Monsieur Poirier, Le Flibustier, L’Ami Fritz, le Mariage de Figaro (dans le rôle de Suzanne)[2].

Au commencement de l’année 1885, elle épousa Gustave Worms, sociétaire de la Comédie-Française, dont elle eut Jean Worms, devenu lui aussi comédien[2]. Elle a pris sa retraite le 25 janvier 1902[2]. Elle repose au cimetière de Passy[1].