Bernes

Bernes est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.

Pour l’article ayant un titre homophone, voir Berne.

Bernes

La mairie, avec le monument aux morts,
dans la cour.

Blason
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Péronne
Intercommunalité CC de la Haute Somme
Maire
Mandat
Jean Trujillo
2020-2026
Code postal 80240
Code commune 80088
Démographie
Gentilé Bernois
Population
municipale
352 hab. (2018 )
Densité 46 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 54′ 35″ nord, 3° 05′ 58″ est
Altitude Min. 77 m
Max. 114 m
Superficie 7,61 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Saint-Quentin
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Péronne
Législatives 5e circonscription de la Somme
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Bernes
Géolocalisation sur la carte : Somme
Bernes
Géolocalisation sur la carte : France
Bernes
Géolocalisation sur la carte : France
Bernes
Liens
Site web http://www.mairie-bernes.fr

    Géographie

    Limitrophe du département de l'Aisne, ce village du Vermandois, tourné vers l'agriculture, est desservi par la route départementale 15 (RD 15). Il comporte le hameau de Fléchin.

    Le territoire s'étale sur un plateau argileux très favorable aux exploitations agricoles, entre les vallées de la Cologne et de l'Omignon[1].

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de Bernes
    Roisel Hervilly
    Hancourt Vendelles (Aisne)
    Pœuilly Vermand

    Transports en commun routiers

    La localité est desservie par les autocars du réseau inter-urbain Trans'80, chaque jour de la semaine, sauf le dimanche et les jours fériés (ligne no 49, Péronne - Roisel - Saint-Quentin)[2].

    Lieux-dits, hameaux et écarts

    Le hameau de Fléchin, composé de 2 fermes et d'une quinzaine de maisons, est situé à 1 km au sud sur la route de Pœuilly.

    Urbanisme

    Typologie

    Bernes est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Quentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 120 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[6],[7].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (95,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (95,2 %), zones urbanisées (4,8 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].

    Toponymie

    Les noms de Bagerna en 820, de Baierna en 1100 et celui de Baerne sont relevés au fil du temps[10].

    Sa signification pourrait se rapprocher de Bernil, avec le sens de fort, puissant à l'époque romane[10],[1].

    Histoire

    Moyen Âge

    Carte de Cassini du secteur
    (vers 1750).

    Mathieu de Béthencourt, chanoine de Saint-Quentin donne son fief seigneurial de Bernes au chapitre de son établissement religieux en 1204.

    La famille primitive de Bernes en conserve la partie restante[10].

    Le château se trouvait en face de l'église, il n'en subsiste que des traces de souterrains[10]. Sur la Carte de Cassini ci-contre (vers 1750], les deux symboles situés à droite de Berne signifient que le village est une paroisse et qu'il possède un château. Au sud du village, il existait un moulin à vent en bois et deux hameaux Fleschin comportant une ferme et une dizaine de maisons de nos jours et Aix , hameau aujourd'hui disparu et dont la présence est rappelée sur le cadastre par "le Chemin d'Aix", la "Vallée d'Aix"", le "Fossé d'Aix'.'

    En 1898, le village compte une sucrerie de moyenne importance, quelques ouvriers tissent encore la toile et le rideau[1].

    Première Guerre mondiale

    Comme d'autres villages de la région, Bernes est sorti meurtri de la Grande Guerre car le village a été entièrement rasé en 1917 par les Allemands. Des 23 communes qui composaient le canton de Roisel, seules 2 ont échappé à la destruction : Vraignes-en-Vermandois et Tincourt-Boucly qui ont servi à héberger la population évacuée des autres villages avant leur destruction[11].

    Le 28 août 1914, soit moins d'un mois après la déclaration de guerre, l'armée française bat en retraite vers l'ouest et les Allemands arrivent à Bernes[12]. Dès lors commença l'occupation allemande qui dura jusqu'en mars 1917. Le front se situant à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Péronne, l'activité des occupants consistait principalement à assurer le logement des combattants et l'approvisionnement en nourriture. Des arrêtés de la kommandantur obligeaient, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal, sous peine de sanctions, la population à fournir : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides devaient effectuer des travaux agricoles ou d'entretien. En février 1917, le général Hindenburg décida de la création d'une ligne défense à l'arrière du front ; lors du retrait des troupes allemandes, tous les villages seraient détruits pour ne pas servir d'abri aux troupes franco-anglaises. Dès le 15 février les habitants furent évacués, emmenés à Vraignes. En mars 1917, avant le retrait des troupes allemandes sur la ligne Hindenburg, le long du canal de Saint-Quentin, les maisons sont pillées et incendiées, le village est systématiquement détruit. L'église, la mairie, les écoles et toutes les maisons sont dynamitées et les arbres sciés à 1 m de hauteur[13].

    Bernes, où près de 600 habitants vivaient paisiblement avant la guerre, est totalement détruit. L'église n'est plus qu'un amas de ruines; Les maisons, les granges ont été minées, dynamitées , incendiées. Près du cimetière civil,reposent plus de 250 soldats allemands [14]".

    Le village, vidé de ses habitants, reste occupé par les Allemands ; il sera le théâtre de nombreux combats en mars-avril 1917. Les ruines du village seront plusieurs fois reprises par chaque camp et ce n'est qu'aux alentours du 10 septembre 1918, lors de la bataille de la ligne Hindenburg que Bernes et Fléchin seront définitivement libérés par les britanniques[15].

    Les habitants revinrent s'installer dans le village et alors démarra une phase de reconstruction, qui durera presque une décennie, menée par une coopérative de reconstruction, administrant la perception des droits de guerre. De 590 habitants avant la guerre en 1911, Bernes n'en comptait plus que 336 en 1921.
    Les noms des 24 soldats bernois morts durant ce conflit figurent sur le Monument aux Morts[16].
    Vu les souffrances endurées par la population pendant les quatre années d'occupation et les dégâts aux constructions[17], la commune s'est vu décerner la Croix de guerre 1914-1918 (France) le 27 octobre 1920[18].

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs[19]
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1845 1848 Alexis Thurotte    
    1848 1857 Jean-Baptiste Durosoy    
    1857 1871 Pierre Lenain    
    1871 1888 Léon Dehaussy    
    1888 1904 Clément Carpeza    
    1904 1920 Charles François    
    1920 1940 Gaston Boinet    
    1940 1944 Ciani Duflot    
    1944 1945 Gaston Boinet    
    1945 1947 Charles François    
    1947 1954 Maurice Isebe    
    1954 1956 Pierre Brugneaux    
    1956 1968 Georges Carpeza    
    1968 1989 Jean Carpeza    
    1989 2005 Robert Leroy    
    2005 2008 Daniel Canel    
    mars 2008[20] En cours
    (au 25 juillet 2020)
    Jean Trujillo   Vice-président de la CC de la Haute-Somme (2020 → )
    Réélu pour le mandat 2020-2026[21]

    Distinctions et labels

    La commune a été primée à plusieurs reprises[Quand ?] au concours des villes et villages fleuris.

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[23].

    En 2018, la commune comptait 352 habitants[Note 3], en augmentation de 1,73 % par rapport à 2013 (Somme : −0,18 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    688589651668670686683691703
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    707691712709735680640586598
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    614665590336356363375318338
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    315321277306349331302298294
    2013 2018 - - - - - - -
    346352-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    Pour l'année scolaire 2016-2017, la commune gère une école maternelle et élémentaire de 46 élèves, située en zone B[26].

    Les communes de Villers-Faucon, Roisel et Bernes se sont organisées en regroupement pédagogique intercommunal (RPI) pour la gestion de l'enseignement primaire local. À la rentrée de septembre 2019, l'école de Villers-Faucon n'accueille plus d'élèves[27].

    En 2020, l'aspect financier est géré par le syndicat scolaire de la Haute Somme (Sisco) concernant huit communes : Bernes, Pœuilly, Hancourt, Hervilly-Montigny, Hesbécourt, Vraignes-en-Vermandois, Villers-Faucon et Roisel. Le syndicat a la responsabilité de deux sites, avec deux classes maternelles à Bernes, et surtout neuf classes à Roisel, trois en maternelle et six en primaire[28].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Église Saint-Martin. L'église primitive se trouvait dans le cimetière. Elle a été détruite en 1917 et reconstruite à l'identique après les hostilités, dans le centre du village[29].
    • La Vierge du souvenir. À la mémoire de deux habitants du village[30].
    • Monument aux morts. Il se trouve devant la mairie, dans la cour qui, fermée par une grille, est aussi la cour de récréation de l'école.

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Les armes de la commune se blasonnent ainsi :

    d'azur à la tête de lion d'or, arrachée de gueules[31].

    La commune ne porte, ni n'a porté officiellement ces armes, qui ne sont pas davantage celles d'une famille suzeraine du lieu. Mais elles sont avérées par l'usage, et conservent le mystère de leurs origines.

    Pour approfondir

    Bibliographie

    • Échos de Bernes, bulletin municipal, Jean-Paul Prévot, conseiller municipal.
    • Ech'Bernois, gazette municipale (remplaçant Les Echos de Bernes depuis décembre 2020), commission communication, mairie de Bernes.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Notice historique et géographique rélisée par l'instituteur, M. Brieux, 1898, Archives départementales de la Somme, Amiens. Lire la notice en ligne sur le site des archives départementales.
    2. « Les horaires des lignes » Lignes du réseau Trans'80 », sur trans80.hautsdefrance.fr).
    3. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Saint-Quentin », sur insee.fr (consulté le ).
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    9. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    10. Site communal.
    11. « La guerre en 1917 : les crimes allemands : dans la Picardie dévastée / Maurice Thiéry ; préface de S. Pichon,... », sur Gallica, (consulté le ).
    12. http://www.carto1418.fr/19140828.php
    13. http://www.carto1418.fr/target/19170316.html
    14. « La Somme sous l'occupation allemande, 27 août 1914-19 mars 1917 / abbé Charles Calippe ; préface de S. G. Mgr de La Villerabel,... », sur Gallica, (consulté le ).
    15. « Le Populaire : journal-revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste ["puis" socialiste-internationaliste] », sur Gallica, (consulté le ).
    16. https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&id=3454061&individu_filter=LESAGE&rubrique=monuments
    17. « Carte spéciale des régions dévastées. 13 SO, Cambrai [Sud-Ouest] / [Service géographique de l'armée] », sur Gallica, (consulté le ).
    18. http://memorialdormans.free.fr/CommunesCroixDeGuerre14-18.pdf
    19. « Les différents Maires qui ont administré la commune de Bernes depuis 1845 à aujourd'hui », Mairie, sur http://www.bernes-80.fr (consulté le ).
    20. « Liste des maires de la Somme », sur http://www.somme.pref.gouv.fr, (consulté le ).
    21. « Bernes: 3e mandat pour Jean Trujillo », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ) « Élu au sein d’une équipe renouvelée à 50 % avec cinq nouvelles têtes, Jean Trujillo débute un 3e mandat ».
    22. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    23. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    24. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    26. L'école sur le site de l'Éducation nationale.
    27. Gaël Rivallain, Anne Kanaan, « Une ultime classe sauvée : L'académie est revenue mardi sur la suppression à Bouchoir, de nouveaux postes sont prévus à Abbeville. », Courrier picard, éditiion Picardie maritime, , p. 11.
    28. « Roisel claque la porte du syndicat scolaire », Courrier pixcard, , p. 20.
    29. Des éléments Art Déco dans l'église.
    30. André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 259 (ASIN B000WR15W8).
    31. « La banque du blason2 - Tous vos sujets en décoration ! », sur La banque du blason2 (consulté le ).
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