Bernard Salomon

Bernard Salomon (né au début du XVIe siècle - décédé après 1561)[1] est un peintre, dessinateur et graveur français du XVIe siècle.

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Historiographie et dénomination

Le premier catalogue de bonne qualité de ces œuvres est composé par Natalis Rondot en 1897[2],[1].

Biographie

Gravure de Bernard Salomon dans : Claude Paradin, Quadrins historiques de la Bible, Lyon, Jean de Tournes, 1555.

La connaissance de la vie de Bernard Salomon (dit aussi le Petit Bernard, B. Gallus ou Gallo) est à ce jour très lacunaire[1].

Origine et formation

Son lieu de naissance n'est pas connu, il est possible que ce soit Lyon. Des auteurs l'ont rapproché d'une famille de ceinturiers lyonnais présent dans la ville depuis le XVe siècle[1].

De même, il n'existe aucune certitude sur son lieu de formation, et les hypothèses le faisant aller à Paris pour apprendre son métier semblent être superflues, la cité rhodanienne étant riche en graveur sur bois capable de lui enseigner les bases de son art[1].

Vie lyonnaise

Les chroniques l'évoquent pour la première fois pour l'entrée du cardinal d'Este à Lyon en 1540[1].

Il est marié deux fois, sa première épouse étant Anne Marmot, avec qui il a une fille, Antoinette Salomon, qui épouse l'imprimeur Robert Granjon et un fils : Jean Salomon. Sa deuxième épouse est Louise Missilieu[1].

On lui connait trois domicile, le dernier étant situé vers les rues Pizay et de l'Arbre-Sec[1].

L'art de Bernard Salomon

« Le Campement d'Hébreux à Elim (en) » ( Houghton Library).

Peinture

Bernard Salomon a une activité de peintre que ce soit pour exécuter des façades à la manière italienne ou pour réaliser des décors d'entrées solennelles. Il dirige la réalisation des peintures pour l'entrée de Henri II en 1548, pour celle du gouverneur Jacques d'Albon, pour les fêtes qui célèbrent le traité de Cateau-Cambrésis en 1559. Il est également mandaté pour diriger les peintures de l'entrée du cardinal Alexandre Farnèse à Carpentras en 1553[1].

Pour la réalisation des entrées lyonnaises, il travaille en coordination avec Maurice Scève ou Barthélémy Aneau. Cela indique bien la place importante qu'il avait au sein du milieu humaniste lyonnais[1].

Gravure

Il est toutefois bien plus connu comme graveur. Il nous reste en effet très peu de ses peintures, le plus souvent sous la forme de gravure dans des livres consacrés à des festivités. En revanche, plus de mille six cents gravures nous sont parvenues. Il semble qu'il ait travaillé en atelier, où d'autres graveurs l'aidaient sans atteindre sa qualité artistique[1]. Les catégories d’ouvrages qu'il illustre sont : la Bible, les livres d’emblèmes, les œuvres scientifiques, les œuvres littéraires, les livres de fête.

Le plus ancien livre où figure des illustrations lui étant attribuées est un ouvrage d'emblèmes écrit par Guillaume de la Perrière réédité par Jean Ier de Tournes en 1545. Bernard Salomon réalise pour cela une centaine de gravures de petits formats[1].

Antoine du Verdier, en 1585, le signale comme étant un « très excellent tailleur d’histoires »[3].

Il travaille en étroite collaboration avec l'imprimeur Jean Ier de Tournes et est son principal illustrateur. Ensemble, ils ont composé plusieurs chefs d'œuvre de l'édition lyonnaise, dont la bible de 1557[4] et les Métamorphoses d’Ovide, de la même année[1].

Catalogue de ses œuvres

Les principaux catalogues des œuvres de Bernard Salomon sont fournis dans les ouvrages de Natalis Rondot et de Peter Sharratt.

Ouvrages imprimés

Cette édition présente la célèbre vue de Lyon avec les deux bergers et la Saône en premier plan.
  • Il Petrarca, Jean de Tournes, 1547 et 1550
Dans cet ouvrage il grave les portraits de Pétrarque et de Laure.
Salomon illustre de vingt saynètes le conte la Coche.
Il s'agit du dernier ouvrage illustré par Salomon connu.

Galerie

Bibliographie

Ouvrages

  • Natalis Rondot, Bernard Salomon, peintre et tailleur d'histoire à Lyon, au XVIe siècle, Lyon, Imprimerie de Moulins-Rusand, .
  • Émile Grangette, Bernard Salomon (diplôme dactylographié ; exemplaire conservé à la bibliothèque municipale de Lyon), Lyon, Faculté des Lettres, .
  • Alfred Cartier, Bibliographie des éditions des de Tournes : imprimeurs lyonnais ; mise en ordre avec une introduction et des appendices par Marius Audin; et une notice biographique par E. Vial, Paris, Éditions des Bibliothèques nationales de France, (1re éd. 1937).
  • Ghislaine Amielle, Recherches sur des traductions françaises des Métamorphoses d'Ovide, illustrées et publiées en France à la fin du XVe siècle au XVIe siècle, Paris, Jean Touzot, .
  • Estelle Leutrat, « Bernard salomon et la majolique : une circulation de formes au XVIe siècle », dans Majoliques européennes, Reflets de l'estampe lyonnaise, Faton, (ISBN 978-2-87844-056-0), p. 68-83.
  • Estelle Leutrat, « L’image gravée de la ville au XVIe siècle : notes sur la vue de Lyon attribuée à Bernard Salomon », dans Costa, Sandra (dir), Représentations et formes de la ville européenne : le patrimoine et la mémoire, Paris, L’Harmattan, 2005, p. 63-83.
  • Peter Sharratt, Bernard Salomon : illustrateur lyonnais, Genève, Droz, coll. « Travaux d’Humanisme et de Renaissance » (no CD), , 534 p. (ISBN 2-600-01000-9, présentation en ligne).
  • Patrice Béghain, Bruno Benoit, Gérard Corneloup et Bruno Thévenon (coord.), Dictionnaire historique de Lyon, Lyon, Stéphane Bachès, , 1054 p. (ISBN 978-2-915266-65-8, notice BnF no FRBNF42001687).

Articles

  • Ghislaine Amielle, « Io, une métamorphose d'Ovide illustrée au XVIe siècle en France », Revue française d'Histoire du Livre, nos 64-65, , p. 245-259
  • F. Rolle, « Bernard Salomon (le petit Bernard), peintre et graveur sur bois », Archives de l'Art français, 2ème, t. 1, , p. 413-436
  • Philippe Hoch, « Bernard Salomon, illustrateur lyonnais », BBF, no 2, , p. 108-109
  • Lejeune Maud, « Preparatory Drawings for Woodcuts by Renaissance Lyonnais Artist Bernard Salomon », Master Drawings, nos 52-02, , p. 147-180

Notes et références

  1. Dict. hist. L., p. 1201.
  2. Rondot 1897.
  3. Antoine du Verdier, La Bibliothèque, Lyon, Honorat, 1585.
  4. consulter en ligne sur Gallica.bnf.fr.
  5. visible en ligne sur gallica.bnf.fr.

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