Bernard De Noter

Bernard De Noter, né Simon De Noter, né le à Malines (Belgique), mort le à Gand, fut le premier supérieur général des Frères de la charité.

Biographie

De Noter était un fils de petite bourgeoisie, originaire de Duffel et de Walem, dans la province d'Anvers. Il avait projeté d'entrer dans la Compagnie de Jésus, mais la suppression de la Société en 1773 l'en empêcha. Il emménagea à Gand et y habita une maison appartenant aux Chartreux. Eut-il l'intention de se joindre à eux? De toute façon la suppression de l'ordre en 1783 l'en empêcha.

À partir de 1779 il fut le comptable de l'abbaye et hôpital des cisterciennes de la Bijloke. Après 1783, il y élut domicile. Lorsqu'en 1797 les religieuses sont expulsées, la dernière abbesse, Sabine Bruggheman, le nomma fondé de pouvoir pour l'hôpital de la Bijloke. Il déménagea à nouveau et vint habiter le long de la Houtlei, auprès de son neveu, le peintre Pierre-François De Noter (1779-1842).

Il poursuivit la direction de l'hôpital jusqu'en 1802 (ou jusqu'en 1805), lorsque les religieuses, revenues d'exil, reprirent leurs activités. Il demeura néanmoins lié à l'hôpital, principalement en tant qu'aide-soignant.

Il avait à cette époque vécu pendant plus de trente ans comme frère convers dans le giron des cisterciens et avait maintenu des contacts étroits tant avec les cisterciens qu'avec les cisterciennes. Auprès d'eux il avait appris à connaître autant l'aspect monacal que caritatif de leur vie monastique. Il y avait également acquis les qualités requises pour être directeur et comptable d'une institution caritative.

Les Frères de la charité

Ses capacités et qualités étaient bien connues auprès de son entourage. Un jour, le médecin en chef de la Bijloke, le docteur Joseph Kluyskens (1773-1843) encouragea le sexagénaire à solliciter l'emploi de comptable auprès des Frères de la charité.

De Noter, non sans réserves, prit contact avec le chanoine Pierre-Joseph Triest et l'informa qu'il pourrait peut-être lui être utile. Après les différents déboires qu'il avait eu avec sa jeune congrégation, où les trois supérieurs qui s'y étaient brièvement succédé ne lui avaient causé que des soucis, il accueillit De Noter avec enthousiasme et l'invita à le rejoindre sans délai.

Le , le Bureau de Bienfaisance de Gand nomma De Noter en tant qu'économe de la maison pour vieillards, seule activité déployée par les Frères à cette époque. Le le chanoine Triest le nomma supérieur de la jeune congrégation et en avertît la demi-douzaine de frères.

Organisation

Dès le début, De Noter marqua clairement que son but n'était pas tellement d'exercer la fonction d'économe au service d'une institution séculière, mais qu'avec ses frères il voulait former une véritable communauté religieuse. À cet effet il s'avança même plus loin que Pierre-Joseph Triest ne l'avait envisagé, en donnant à ses frères une formation de moine, copiée sur celle des cisterciens. Cela signifiait qu'en plus de leurs activités quotidiennes, ils mèneraient de front une vie contemplative de prière. Un tel but ne pouvait que plaire à Triest.

Avec les six jeunes frères qui avaient persévéré, De Noter fit une année de noviciat qui déboucha au sur la profession religieuse. Ce même jour les six frères confirmèrent par un vote le frère Bernard De Noter comme leur supérieur. Le premier devoir de celui-ci consistait à recruter de nouveaux candidats. Il s'en chargea avec assiduité et grande prudence. En 1820, la Congrégation comptait 30 membres et à la mort de De Noter le nombre s'élevait à 69 frères, répartis dans cinq communautés.

Jusqu'en 1813 les frères géraient uniquement l'hospice pour vieillards de la Bijloke. En 1814, s'y ajouta un dispensaire pour les soins à fournir pour des maladies chroniques. Une organisation fut d'autre part mise en place pour l'accueil de prêtres stévenistes qui désiraient se réconcilier avec l'Église.

Le frère portier, quant à lui, se mit dès 1809 à donner quelque instruction à de jeunes analphabètes. En peu de temps cela prit de l'ampleur et en 1820 l'école qui en avait pris la suite, comptait quatre cents élèves. D'autres écoles primaires furent fondées à Bruges, Roborst et Froidmont. L'école à Bruges comptait, dès les premiers mois, plus de trois cents élèves.

Soins pour les malades mentaux

En 1815, les frères firent un pas décisif pour l'avenir de leur congrégation et de ses activités, en s'engageant dans la voie des soins aux malades mentaux. Une première initiative en cette direction avait déjà été prise en 1808 mais avait échoué. En 1815 l'on s'y prit avec une organisation mieux réfléchie et avec un nombre plus important de frères. La congrégation accepta de prendre la direction de l'institut psychiatrique communal de Gand, situé au Gerard Duivelsteen. Leur première mission fut d'améliorer les conditions d'hygiène, qui laissaient énormément à désirer. Les aspects inhumains dans le traitement des malades devaient disparaître, entre autres leur enchaînement constant.

Bientôt les frères reprirent l'établissement psychiatrique de Froidmont près de Tournai. Lorsque Triest parvint à faire embaucher par les Hospices Civils de Gand le jeune médecin prometteur Joseph Guislain, une nouvelle ère s'annonçait pour les soins à prodiguer aux malades mentaux.

En 1825, plusieurs frères ayant au préalable reçu une formation adéquate, une école pour garçons sourds et muets fut fondée à Gand.

Période difficile

Le dynamisme que démontrait la congrégation, n'allait pas de soi. La période n'était pas propice à son développement, étant donné qu les autorités au sein du Royaume-Uni des Pays-Bas tenaient les institutions religieuses en suspicion. Dans leur esprit les congrégations religieuses devaient être restreintes dans leur développement et même, dans la mesure du possible, disparaître. Leurs activités caritatives, hôpitaux psychiatriques ou écoles pour handicapés, trouvaient grâce et étaient même explicitement encouragées par le roi. Mais l'enseignement devait leur être repris et ne pas former de concurrence à l'enseignement officiel. C'est ainsi que les écoles à Roborst et à Gand durent fermer leurs portes. A Bruges et à Froidmont la résistance locale fut telle que les autorités centrales ne parvinrent pas à leur but.

De Noter fut sans nul doute bien content lorsque se termina ce qui ressemblait de plus en plus à une persécution. Ce fut la révolution inattendue de 1830 qui y mit fin. La constitution du nouveau royaume de Belgique garantissait une totale liberté d'opinion et d'enseignement. Les fondations existantes reprirent avec un nouveau dynamisme et de nouvelles furent créées à Anvers et à Louvain. Rapidement la congrégation compta 69 membres.

De Noter fut atteint d'un cancer de la prostate, ce qui ne l'empêcha pas de diriger effectivement la congrégation jusqu'à trois jours avant sa mort.

Littérature

  • P. LOONTJENS, Ontstaan en Spiritualiteit van de religieuze stichtingen van kanunnik P. J. Triest, Gent, 1957
  • Koenraad REICHGELT, De Broeders van Liefde I, 1807-1876, Gent, 1957
  • Bavo VAN DINGENEN, De geschiedenis van ons kloosterleven als broeder van Liefde. Vader Bernard Simon De Noter, Rome, 1994 (beperkte uitgave)
  • L. CNOCKAERT, Pierre-Joseph Triest, le Vincent de Paul Belge, Louvain, 1974.
  • Andries VAN DEN ABEELE, De beginjaren van de Broeders van Liefde. Problemen van chronologie betreffende de aangestelde economen en oversten (1807-1810), in: Helpende Handen, 2001, nr 1, blz 1-8
  • René STOCKMAN, Liefde in actie. 200 jaar Broeders van Liefde, Leuven, 2006.
  • Portail du catholicisme
  • Portail de la Belgique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.