Benoît Vincent

Benoît Vincent est un écrivain et naturaliste français, né en 1976 à Montélimar[1].

Benoît VIncent
Naissance
Montélimar, Drôme,
France
Activité principale
Distinctions
Prix Jean Follain de Prose poétique (2016)
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Biographie

Littérature

Après avoir publié quelques textes poétiques dans des revues comme Voix d’Encre ou Po&sie dans les années 90, il publie deux essais sur Maurice Blanchot (L’anonyme) et Pascal Quignard (Le revenant), à l’initiative de François Bon qui vient de lancer les éditions Publie.net.

En 2015 paraît Farigoule Bastard ; le roman nominé au prix Wepler, et remporte le prix Jean Follain de prose poétique de Saint-Lô[2].

GEnove, paru en 2017 (mais issu d’un site internet façonné « à la main » entre 2008 et 2012), est un palimpseste de textes très divers (poésies, chansons, fictions, éléments d’histoire et de géographie, nature et paysage, cartes postales, recettes de cuisine) sur de multiples aspects de la ville italienne de Gênes.

Membre du collectif artistique du Général Instin[3], il contribue à l'écriture du récit collectif, Climax (avec Sereine Berlottier, Nicole Caligaris, Patrick Chatelier, et Laurence Werner-David ; Guénaël Boutouillet, Frédéric Laé, Marc Perrin, Alain Subilia ayant également participé aux premiers textes), et à la fiction de traduction de l’Anthologie de Spoon River d’Edgar Lee Masters, avec Patrick Chatelier (tous deux publiés au Nouvel Attila en 2015 et 2016)[4].

Toujours actif chez Publie, dont il est le directeur de la collection d'essais, il y publie des fictions critiques sur la contre-culture, et notamment le rock (Local héros, autour de la figure de Mark Knopfler, et Un de ces jours autour de Pink Floyd).

En 2019, il publie un récit aux édition des Inaperçus, L’entreterre.

Il coanime la revue Hors-Sol avec Parham Shahrjerdi, et fait partie du comité éditorial de la revue Amplitudes lancée par Henri-Pierre Jeudy. Il intervient ponctuellement à l’École de la nature et du paysage de Blois sur le thème Écrire & la nature. Une grande partie de son travail passe par son site personnel Ambo(i)lati (de l'italien "de chaque côté"), lancé en 1999.

Sciences naturelles

Parallèlement naturaliste, (botaniste phytosociologue et malacologue), il travaille d'abord dans le champ associatif de l'éducation à l'environnement pour finalement devenir écologue indépendant. Il associe à la pratique du terrain (nombreux inventaires de la flore, des habitats et des escargots) une réflexion plus personnelle, théorique et critique, sur le devenir de l'écologie, à travers l'écocentrisme ou la protection de la nature.

Analyse de l’œuvre

Benoît Vincent travaille essentiellement sur l’espace, et en particulier la manière dont on l'habite[5], lequel est également le lien entre littérature et écologie, dont les pratiques sont poreuses l'une à l'autre.

Farigoule Bastard apparaît ainsi non tant comme l’aventure d’un personnage typiquement provençal que la mise en mot de ce paysage à travers, selon La Quinzaine littéraire, le « déploiement d’une langue qui, emportée par sa propre violence, s’affranchira de tout cadre, et d’abord du sien, de celui qui l’a rendue possible »[6] et selon le critique Guénaël Boutouillet, comme un « long poème autant que promenade entêtée, fantaisie pastorale dissipant son et ses personnages dans leur sinueux mouvement, épaissit son mystère en l’énonçant, sans cesser de plaire, d’étrangement (d’estrangement) plaire à qui le lit qui l’écoute »[7].

Les différents personnages de GEnove ne sont jamais nommés ni identifiés, mais ne sont que des avatars d’une même identité, la ville elle-même. Le territoire, et même le terroir (ou la région naturelle) prend ainsi place à travers des fictions critiques tournées vers le dehors. Pour le quotidien l'Humanité, l'auteur « ourdit un canevas lointainement pérecquien, propose des parcours échappant à la succession des pages, à la logique des thèmes, et même au hasard de la lecture par fragments »[8]. Dans Livres hebdo, Sean J. Rose écrit : « Plus qu’un livre, c’est une rêverie vagabonde »[9].

Il construit également un versant critique, avec La Littérature inquiète, une suite d'essais qui, à partir des œuvres de Maurice Blanchot et Pascal Quignard (dans la filiation de Stéphane Mallarmé, Paul Valery, Jean Paulhan, et jusque dans des actualisations contemporaines), explore les parages de ce qu'il appelle l'inquiétude en littérature, ou l'articulation entre écriture et lecture, par le biais de correspondances appelées symptômes : « ces fictions sont inquiétantes, autant qu'est inquiète la littérature à laquelle il consacre depuis des années un travail d'étude fouillé, au plus près du contemporain : de Nicole Caligaris à Antoine Volodine, en passant par Pierre Senges, la « littérature inquiète », telle qu'il l'envisage, est avant tout matière à romans emplis d'univers inventés, d'imaginaire — jusqu'au fantastique, souvent[10]. »

Bibliographie

Écriture

  • Trame, Publie.net, 2008 (ISBN 9782814500426)
  • Pas rien, Publie.net, 2011 (ISBN 9782814504141)
  • Farigoule Bastard, Le nouvel Attila, 2015 (ISBN 9782371000131)
  • Local Héros, Publie.net, 2016 (ISBN 9782371771222)
  • GEnove, villes épuisées, Le nouvel Attila, 2017 (ISBN 9791095244073)
  • Un de ces jours. Pink Floyd, une fiction, Publie.net, 2018 (ISBN 9782371774209)
  • L’entreterre, Les Inaperçus, 2019 (ISBN 9782371775626)

Lecture

  • L’anonyme. Maurice Blanchot (La littérature inquiète, 1), Publie.net, 2008 (ISBN 9782814500273)
  • Le revenant. Pascal Quignard (La littérature inquiète, 2), Publie.net, 2009 (ISBN 9782814502567)
  • La littérature inquiète. Lire écrire (La littérature inquiète, 3), Publie.net, 2020 (ISBN 9782371776036)

Avec le Général Instin

  • Climax, Le nouvel Attila, 2015 (ISBN 9791095244011).
  • Edgar Lee Masters, Spoon River [traduction][11], Le nouvel Attila, 2016.

Entretiens

Radio

Tables rondes

Écrits

Notes et références

  1. Notice d’autorité de la Bibliothèque nationale de France.
  2. Anouk Bouteloup, « Benoît VIncent remporte le prix Jean Follain », Ouest-France,
  3. Guillaume Vissac, « « Ce n’est pas une secte littéraire » : le Général Instin a encore frappé », L'Obs,
  4. Sébastien Rongier, « Le Général Instin, les vies multiples du littéraire », Fabula,
  5. Martine Pesez, « Un écrivain et naturaliste explore la région », Le Berry Républicain,
  6. Arno Bertina, « Dans la gibecière de Farigoule », sur La Quinzaine littéraire n°1127,
  7. Guénaël Boutouillet, « Je Connais Benoît Vincent, dit-il », Gare Maritime,
  8. Alain Nicolas, « Le pluriel d'une ville singulière », L'Humanité,
  9. Sean J. Rose, « Pérégrinations génoises », sur Livres hebdo,
  10. Guénaël Boutouillet, « Benoît Vincent comme pas un », sur Livres Ciclic,
  11. François Angelier, « Les morts témoignent », sur France Culture

Liens externes

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