Belle qui tiens ma vie

Belle qui tiens ma vie est une pavane pour 4 voix (accompagnée d'un tambourin) composée par Thoinot Arbeau, de son vrai nom, Jean Tabourot (1520-1595), chanoine de Langres, dans son traité de danse l'Orchésographie paru en 1589. Le texte célèbre l'amour courtois[réf. nécessaire] entre un homme et sa bien-aimée. Il s'agit d'une pièce que l'on retrouve régulièrement au répertoire d'interprètes contemporains de musique ancienne.

Dans le traité de danse d'Arbeau, Belle qui tiens ma vie est donnée comme exemple de pavane, une danse de cour lente, près du sol et exécutée par des couples disposés en cortège. Toutefois contrairement à l'usage, cette pavane n'est pas suivie d'une gaillarde.

Paroles

Les paroles qui suivent sont tirées de l'Orchésographie[1] de Thoinot Arbeau (en français moderne. Pour la graphie originale,voir Wikisource) :

« Belle qui tiens ma vie
Captive dans tes yeux,
Qui m'as l’âme ravie
D'un sourire gracieux,
Viens tôt me secourir
Ou me faudra mourir.(bis)

Pourquoi fuis-tu mignarde
Si je suis près de toi,
Quand tes yeux je regarde
Je me perds dedans moi,
Car tes perfections
Changent mes actions.(bis)

Tes beautés et ta grâce
Et tes divins propos
Ont échauffé la glace
Qui me gelait les os,
Et ont rempli mon cœur
D'une amoureuse ardeur.(bis)

Mon âme soulait* être
Libre de passions,
Mais Amour s'est fait maître
De mes affections,
Et a mis sous sa loi
Et mon cœur et ma foi.(bis)

Approche donc ma belle
Approche, toi mon bien,
Ne me sois plus rebelle
Puisque mon cœur est tien.
Pour mon mal apaiser,
Donne-moi un baiser.(bis)

Je meurs mon angelette,
Je meurs en te baisant.
Ta bouche tant doucette
Va mon bien ravissant.
À ce coup mes esprits
Sont tous d'amour épris.(bis)

Plutôt on verra l'onde
Contre mont reculer,
Et plutôt l'œil du monde
Cessera de brûler,
Que l'amour qui m'époint
Décroisse d'un seul point.(bis) »

* Souloir : avoir l'habitude de. Beaucoup d'adaptations modernes du texte remplacent ce verbe par "vouloir", qui se conjugue de la même manière, au prix d'une altération du sens de la phrase.

Dans la culture populaire

Bien qu’anachronique (la chanson ayant été composée au XVIe siècle), Belle qui tiens ma vie est chantée dans plusieurs épisodes de la série télévisée française Kaamelott (qui narre de manière humoristique les aventures des Chevaliers de la Table ronde), par le personnage du Roi Arthur (interprété par le créateur, scénariste et réalisateur de la série, Alexandre Astier)[2].

L'air a été repris pour le chant Ô Dieu de toute grâce, dans la Liturgie chorale du peuple de Dieu des dominicains de la province de France[3].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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