Bataille d'Écija (1275)

La bataille d'Écija[1] oppose en septembre 1275 les troupes musulmanes de l'émirat nasride de Grenade et ses alliés marocains, les Mérinides, à celles du royaume de Castille. Elle fait partie des batailles de la Reconquista espagnole et précède celles d'Algésiras de 1278 (en) et de Moclín de 1280 à la fin du XIIIe siècle qui laisseront quelque répit à l'émirat nasride de Grenade.

Alhambra de Grenade, siège du Califat du Royaume de Grenade

Cette bataille s'inscrit néanmoins dans le mouvement « final » de la Reconquista en Andalousie : en effet la grande reconquête des espagnols est terminée depuis 1265, et peu après entre 1297 et 1304, les derniers conflits frontaliers entre les royaumes chrétiens sont réglés. D'Al-Andalus, seul subsistera l'important royaume de Grenade[2], dernier bastion de la Reconquista jusqu'au XVe siècle.

La bataille

L'émirat Nasride de Grenade subit une guerre civile et est régulièrement dévasté par les forces castillanes qui profitent de la distraction des forces musulmanes pour mener des pillages. Mohammed II appelle alors à l'aide ses alliés marocains, les Mérinides, pour réussir à mener cette lutte sur deux fronts. Le sultan mérinide Abu Yusuf Yaqub ben Abd al-Haqq débarque sur la péninsule ibérique en 1275 avec son armée et entame une campagne dont l'objectif stratégique est d'occuper la ville de Tarifa[3].

Le royaume de Castille est alors gouverné par l'infant Ferdinand de la Cerda, nommé régent pendant l'absence du roi Alfonse X, alors à l'étranger. Il lève immédiatement des troupes et marche vers le sud, mais il meurt subitement de « causes naturelles » à Villa Real en août 1275.

En cheminant vers le nord, les forces musulmanes rencontrent une armée castillane sous le commandement de Nuño González de Lara « el Bueno », membre de la Chambre de Lara et maire adjoint d'Andalousie, qui tente de leur couper la route près de la ville d'Écija. Les forces musulmanes mettent en déroute l'armée castillane. Nuño González de Lara est tué pendant la bataille ou peu de temps après. Abu Yusuf Yaqub ben Abd al-Haqq ordonne que sa tête soit coupée et soit envoyée comme trophée au sultan Mohamed II à Grenade, cherchant ainsi à cimenter une alliance qui perdurera de nombreuses années face aux forces castillanes.

En octobre, une deuxième armée dirigée par l'archevêque Sanche d'Aragon subit une défaite similaire dans la bataille de Martos (en). Le royaume castillan est finalement sauvé par l'infant Sancho de Castille qui rallie les forces castillanes. À la fin de l'année, le roi Alphonse X est contraint de signer un traité de paix avec les musulmans.

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Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle of Écija (1275) » (voir la liste des auteurs).
  1. (es) G. Martinez-Diez, El contado de Castilla, la historia frente a la leyenda, vol.[2], gouvernement de Castille et Leon, , p.41
  2. M.-A. Ladero-Quesada, « La reconquête, clef de voûte du Moyen-Âge espagnol », L'expansion occidentale, formes et conséquences, Paris, , p. 23-45
  3. Ph. Conrad, Histoire de la Reconquista, Paris, coll. « Que sais-je ? », , s.p.
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