Bamilékés
Les Bamilékés sont un peuple d'Afrique centrale, vivant dans la région de l'Ouest Cameroun au « Pays bamiléké », une vaste région de savane des hauts plateaux volcaniques du Grassland.
Cameroun | 1,2 millions (2008) |
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Langues | Bamiléké |
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Les bamiléké sont un sous groupe de l'ouest Cameroun majoritairement bamoun
C'est un grand groupe groupe ethnique du pays[1]. Il est proche des Bamouns et des Tikar par leurs ancêtres communs, leurs structures sociales voisines et leurs langues[2].
Histoire
Selon les travaux de D. Toukam[3], les Bamilékés seraient très peu probablement issus des Baladis d'egypte , les Feelahins/Coptes actuels sont en grande partie reconnus comme des Baladis convertis par la force, mais conservant encore d'énormes pans de leur culture ancestrale. Partis de la Haute-Égypte au IXe siècle de notre ère, les Baladis-Bamilékés arrivèrent en région tikar au XIIe siècle.Toutefois il est important de préciser que cette théorie,assez marginale, reliant les Bamiléké aux coptes d'Égypte est rejeté par la majorité des linguistes et des ethnologues pour qui les Bamileke sont issus des peuples nigero-congolais [4]
Le peuple des Grassfields, unique avec une seule langue et un seul chef, se disloqua vers 1357 à la mort de leur dernier souverain unique, le roi Ndéh. Yendé, premier prince, refusa le trône et traversa le Noun pour fonder Bafoussam. Sa sœur se tourna vers la région de Banso (il existe cent-vingt-trois groupements bamilékés dans le Nord-Ouest anglophone et cinq au Sud-Ouest - Lebialem). Deux décennies plus tard, Ncharé, le cadet, descendit dans la plaine du Noun pour fonder le pays bamoun. De Bafoussam naquirent le gros des groupements bamilékés majeurs actuels, et le processus a duré du XVe siècle au XXe siècle (ainsi, Bansoa est né en 1910 à la suite de l'exil forcé de Fo Taghe de Bafoussam)[5],[3].
Linguistique
Les Bamilékés parlaient une langue unique, le bamiléké, jusqu'à leur démembrement au milieu du XIVe siècle, à la mort de leur souverain. Du bamiléké naquirent le bamiléké-bafoussam et le bamoun. Le bamoun se ramifia en une soixantaine de sous-variantes dialectales avant de se voir unifié par les sultans Mbouombouo et Njoya notamment. Pour sa part, le bamiléké-bafoussam continua à se ramifier pour donner naissance, au fil des siècles, à des dizaines de variantes dialectales, elles-mêmes possédant des sous-variantes plus ou moins négligeables. Le bamiléké-bafoussam est donc la langue-mère de la plupart des autres dialectes bamilékés, hormis le bamoun et le lamnso, eux aussi dérivés directement du protobamiléké unique. Mais le métissage linguistique (influences réciproques multiséculaires) est resté (et serait encore) de taille (ex. : l'influence du bamoun sur les dialectes et sous-dialectes du Ndé).
Dynamisme Bamiléké
Les Bamilékés — pris comme groupe — sont connus comme étant dynamiques sur le plan économique. Il se sont, en près de 100 ans, transformés de paysans et commerçants sujets de royaumes autonomes confinés dans les montagnes du Pays bamiléké en allochtones bien implantés dans la plupart des localités du Cameroun.
La dynamique spatiale et l'habileté à constituer un patrimoine sur les terres d'accueil est caractéristique du Bamiléké primo arrivant. L'ascension économique à partir de débuts modestes est une étiquette forte qui construit la réputation bamiléké[6].
La région Bamiléké ne connaît pas de trouble jusqu'à 1930 et après cette année les Bamiléké émigrent dans l'ensemble du Cameroun. C'est à Douala à partir de 1954 qu'une importante diaspora Bamiléké déploie ses fortes qualités commerciales[7] et comme dans le reste du Cameroun, devient un important maillon du tissu commercial. Dans les années 1960, il y eut cependant un génocide passé sous silence administré par Charles de Gaulle. Celui-ci fit environ 400 000 victimes.[réf. nécessaire]
Spiritualité
Les Bamilékés sont, en matière spirituelle, d'une grande complexité. L'ensemble de leur organisation religieuse traditionnelle est composée de pratiques d'initiations, de méditations et de rituels.
Topographie
Les hauts plateaux bamilékés de l’Ouest-Cameroun sont connus pour leurs paysages de bocage. Dans un contexte topographique de hauts plateaux étagés, caractérisé par une succession de collines dominées par quelques montagnes isolées pouvant atteindre ou dépasser 2 000 m d’altitude, l’exploitation du sol est fondée sur une judicieuse association de l’agriculture et de l’élevage du petit bétail. L’espace utile, support du peuplement et des activités est appréhendé au travers des distances en rapport avec les temps de déplacement entre les lieux sociaux et/ou de production : éloignement ou rapprochement à partir du lieu de résidence, du siège des institutions traditionnelles, du « point central » de la chefferie… Ces lieux sociaux à partir desquels s’organise la vie des communautés locales sont eux-mêmes différenciés par rapport à leur position topographique : soit sur le haut (toutes parties hautes qu’elles soient sur colline ou sur montagne) ou vers le bas (dépressions, vallées, parties avals des versants). Cette conception dipolaire de l’espace a prévalu lors de l’occupation de la région et au découpage de l’espace en chefferies traditionnelles (une centaine de chefferies sur environ 6 000 km2). À l’intérieur des différentes chefferies, le découpage administratif traditionnel en quartiers s’est largement appuyé sur les notions de haut et de bas. Il en a été de même pour l’implantation des unités d’habitations familiales, pour l’édification et l’extension des haies vives et pour l’aménagement paysager de l’espace.
Culture
Grace à l'offre culturelle riche, le Pays bamiléké est devenu l'une des principales destinations du tourisme au Cameroun.
- Vêtement de chef (musée d'Art d'Indianapolis)
- Masque tukah (Museum Rietberg)
- Danseurs à Batié
- Lieu sacré
- Double cloche (gong)
Sur le plan culinaire, le peuple Bamiléké a plusieurs plats emblématiques tels que le Nkui, la sauce jaune ou le Koki[8],[9].
Notes et références
- Anne Debel (et al.), Le Cameroun aujourd'hui, Éditions du Jaguar, Paris, 2011, p. 37 (ISBN 9782869504646)
- Jacques Kerchache, Jean-Louis Paudrat, Lucien Stéphan et Françoise Stoullig-Marin, « Cameroun : Bamiléké, Bamum, Tikar », L'Art africain, Citadelles & Mazenod, Paris, 2008 (édition revue et augmentée), p. 534
- Dieudonné Toukam, Histoire et anthropologie du peuple bamiléké, Paris, L'Harmattan, (1re éd. 2010)
- https://www.britannica.com/topic/Bamileke
- Dieudonné Toukam, Parlons bamiléké. Langue et culture de Bafoussam, Paris, L'Harmattan, , 255 p..
- Pierre Gourou, Villes et campagnes du Cameroun de l'Ouest, coll. « Les Cahiers d'Outre-Mer », année 1985 (lire en ligne), pp. 201-203
- Jean-Paul Charnay, Terrorisme et Culture, FeniXX réédition numérique, , 213 p. (ISBN 978-2-402-03667-2, lire en ligne)
- Camerdish, « Koki, Gâteau de cornille (avec la farine de graines de cornille) », sur camerdish.com (consulté le )
- Camerdish, « Koki (Gâteau de cornille) », sur camerdish.com (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Claude Njiké-Bergeret, Ma passion africaine, JC Lattès, 1997. Réédition "J'ai lu", no 4903, 2000. (384p.). (ISBN 2290309796)
- Gabriel Hamani, Les notables bamiléké de l'Ouest-Cameroun : rôle et organisation dans les institutions traditionnelles, L'Harmattan, 2005, 166 p. (ISBN 9782747582919)
- Raymond Lecoq, Les Bamiléké, une civilisation africaine, Paris, Présence africaine, (1re éd. 1953), 221 p. (ISBN 2-7087-0666-7)
- Jean Hurault, La structure sociale des Bamiléké, Mouton, 1962, 133 p.
- Enock Katté Kwayeb, Les institutions de droit public du pays Bamiléké, Cameroun : évolution et régime actuel, Pichon et Durand-Auzias, 1960, 199 p.
- Bernard François Ngangoum et Pierre Augustin Tchouanga, La vérité du culte des ancêtres en Afrique chez les Bamiléké, Éditions Essor des Jeunes, Nkongsamba, 1975, 80 p.
- Martin Nkamgang, Sop Nkamgang Martin et Patrice Kayo, Les proverbes bamiléké, Édition des auteurs, 1970, 63 p.
- Charles-Henry Pradelles de Latour, Ethnopsychanalyse en pays Bamiléké, Epel, 1991, 259 p. (ISBN 9782908855029)
- Sylvain Djache Nzefa, Les chefferies Bamiléké dans l'enfer du modernisme : Réflexion sur l'état actuel des chefferies Bamiléké. Une chefferie de demain. Renaissance, recherche et affirmation d'identité. Architecture, Art, Ethnologie au Cameroun, MENAIBUC-DILA, 1994, 202 p. (ISBN 9782950828309)
- Tabapssi Famndié Timothée, Le modèle migratoire bamiléké (Cameroun) et sa crise actuelle : perspectives économique et culturelle, Research School of Asian, African and Amerindian Studies, Leiden University, 1999, 241 p. (ISBN 9789057890338)
- Pierre Kamé Bouopda et Bouopda Pierre Kamé, De la rébellion dans le Bamiléké, L'Harmattan, 2008, 143 p. (ISBN 9782296052369)
- Claude Tardits, Contribution à l'étude des populations Bamiléké de l'ouest Cameroun, Berger-Levrault, 1960, 135 p.
- Dieudonné Toukam, Parlons bamiléké. Langue et culture de Bafoussam, Paris, L'Harmattan, décembre 2008, 256 p. (ISBN 9782296074415).
- Dieudonné Toukam, Histoire et anthropologie du peuple bamiléké, Paris, L'Harmattan, 2010, 242 p. (ISBN 9782296118270)
- Grietje Van Dievoet, "Tintin chez les Tontines" of een studie van de informele financiëre sector bij de Bamileke van West-Kameroen. - LIC : Doom : 1988-1989 (Université de Gand).
- Dieudonné Zognong, La question Bamiléké pendant l'ouverture démocratique au Cameroun : retour d'un débat occulté, Programme MOST, UNESCO, 2002, 17 p.
- Michel Tagne Foko, Le secret du mystique, Paris Edilivre 2013, 142 p. ( (ISBN 9782332553782)).
- WIlly Valdès Kengne, La création inspirée de l'univers Ku'ngang de Bansoa, résultat d'une intrusion dans une société initiatique du Cameroun, Éditions universitaires européenne, 2012, (ISBN 978-3-8417-9206-8)
Articles connexes
Liens externes
- (en) Bamileke Information (Université d'Iowa)
- (en) Chronology for Bamileke in Cameroon (fiche du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 2004)
- (en) Doreen Wachman, The Jews of Cameroon
- (fr) « Bienvenue chez les Bamiléké », in Jeune Afrique, 28 juillet 2008
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