Avioth
Avioth est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est.
Avioth | |
La basilique Notre-Dame. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Meuse |
Arrondissement | Verdun |
Intercommunalité | Communauté de communes du pays de Montmédy |
Maire Mandat |
Laurent Geoffroy 2020-2026 |
Code postal | 55600 |
Code commune | 55022 |
Démographie | |
Gentilé | Aviotois [1] |
Population municipale |
149 hab. (2018 ) |
Densité | 23 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 34′ 02″ nord, 5° 23′ 30″ est |
Altitude | 215 m Min. 196 m Max. 315 m |
Superficie | 6,5 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Montmédy |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | avioth.fr |
Ses habitants sont les Aviotois.
Elle fait partie de la Lorraine gaumaise et est principalement connue pour sa basilique.
Géographie
Communes limitrophes
Urbanisme
Typologie
Avioth est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (82,6 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (87,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (43,4 %), terres arables (39,2 %), forêts (12,2 %), zones urbanisées (5,1 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Toponymie
Anciennes mentions : Avios (1223), Aviot (1230), Aiout (1270), Moneta Aviothensis et Moneta Avihotensis (XIVe siècle), Avioth (1527), Auioth (1599).
D'après Albert Dauzat et Charles Rostaing, ce toponyme provient probablement du patronyme latin Avius, et du suffixe -ot (diminutif dans l'est)[9]. Selon Charles Sadoul, aviot en patois lorrain signifie : lieu où il y a de l'eau. Cet écrivain cite l'exemple de la chapelle disparue de Notre-Dame-Des-Aviots à Rosières-aux-Salines et de la foire des aviots à Barbonville[10].
Histoire
Initialement hameau dépendant de la paroisse du village disparu de Saint-Brice, Avioth doit son développement à l'extraordinaire découverte d'une statue en bois d'une Vierge à l'Enfant dans le courant du XIIe siècle. Dès lors le village fut un important lieu de pèlerinage et fut affranchie à la loi de Beaumont dès 1223. L'édification de la basilique Notre-Dame commence peu de temps après.
« Ville-libre », la commune d'Avioth avait donc déjà un maire et un tribunal échevinal qui fonctionnaient dès les années 1230[11]. Maire et échevins recevaient les actes de vente et donation de biens situés sur le territoire de la ville. L'atelier monétaire d'Avioth était connu pour ses moneta aviothensis en argent vers 1340.
Anciennement comté de Chiny, sous la dominance des comtes de Bar et de l'empire germanique, marquisat d'Arlon, duché de Luxembourg. Avant 1790, Luxembourg français, bailliage et prévôté de Montmédy.
Politique et administration
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[14].
En 2018, la commune comptait 149 habitants[Note 2], en augmentation de 9,56 % par rapport à 2013 (Meuse : −3,51 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Ce modeste village, jadis florissant au Moyen Âge, s'orne de façon tout à fait inattendue d'une merveilleuse église gothique des XIIIe et XIVe siècles : la basilique Notre-Dame d'Avioth Classé MH (1840)[17]. L'intérieur recèle de très beaux ornements et notamment, dans le chœur, un mobilier de pierre parfaitement conservé des XIVe et XVe siècles, mais c'est à l'extérieur que se trouve le plus étonnant : la « Recevresse ».
« La Recevresse » est un monument unique au monde Classé MH (1862)[18] et sa reproduction, grandeur nature, se trouve au Musée des monuments français à Paris. Ce chef d’œuvre du gothique flamboyant a vraisemblablement été construit à l’endroit de la découverte de la statue miraculeuse « sur son buisson d’épines ». Il remplace un premier oratoire plus modeste. Au début du XIVe siècle, lorsque la statue de Notre-Dame d’Avioth put entrer dans son église, une autre statue de la Vierge prit sa place pour recevoir, en son nom, les offrandes des pèlerins. On appela cette statue : la « Vierge Recevresse ». Avec le temps, le nom de « Recevresse » fut donné au monument. Ainsi, depuis huit siècles, la basilique d’Avioth a été construite et entretenue grâce à des dons et à des offrandes. C’est encore le cas aujourd’hui. Grâce à la générosité des adhérents de l’association des amis de la basilique d’Avioth et des nombreux pèlerins qui viennent prier Notre-Dame d’Avioth, la commune peut engager régulièrement des travaux et obtenir l’aide du département, de la région et de l'État.
Les menottes au-dessus de la statue ont été placées là par des prisonniers en signe de reconnaissance à Notre-Dame d’Avioth pour leur délivrance.
Les armoiries sur le mur sont celles de Gilles de Rodemack, prévot de Montmédy et gouverneur du Luxembourg au début du XVe siècle. La « Recevresse » a été restaurée par Boeswilwald de 1844 à 1846.
La basilique Notre-Dame d'Avioth était autrefois un « sanctuaire à répit » très fréquenté. Aujourd'hui, un pèlerinage y est organisé tous les ans le 16 juillet et réunit de nombreux fidèles.
Notre-Dame d'Avioth est une des rares Vierges noires du Nord-Est de la France[19]. La datation au carbone 14 de la statue en tilleul de Notre-Dame d'Avioth montre que le bois a été coupé vers l'an 1095 et confirme la tradition selon laquelle la statue a été découverte au XIIe siècle[20].
Dans le sanctuaire, aussi bien que dans l'ancien cimetière, qui entourait autrefois l'église, se remarquent plusieurs épitaphes, pierres tombales, cénotaphes et même un tombeau avec son gisant. Ainsi peut-on lire dans le chœur sur une dalle noire en lettres capitales : « Sous ce marbre sont les corps de trois enfants de sang illustre, de Messire Jean d’Allamont seig[neur] de Malandrii gouv[erneur] de Montmédii et de Madame Agnès de Mérode leurs père et mère, Jean François Arnold et Marie Ernestine qui décédèrent l’an de contagion 1636, âgés de 2, 3, 4 ou 5 ans. À peine ont-ils veu la vie que le ciel les a ravit. Lecteur ne les pleure pas mais aspire à leur félicité. » Sous ce texte, un blason avec armes d’Allamont-Mérode.
- Notre-Dame d'Avioth, statue processionnelle costumée à la manière de celle de Luxembourg (élue patronne-protectrice du Duché de Luxembourg en 1678 ; avant qu'Avioth, partie du Luxembourg français, ne soit cédé au royaume de France en 1659 par le traité des Pyrénées, la statue de Notre-Dame d’Avioth était connue comme Notre-Dame de Luxembourg).
- Notre-Dame d'Avioth, ancienne statue polychrome du XIIe siècle.
Voir aussi
Bibliographie
- Louis Schaudel, « Histoire d'Avioth et de son église », dans Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, tome 10, 1891, p. 1-240 (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- site de la Basilique d'Avioth : http://notredamedavioth.fr/
- Ressource relative à la géographie :
- Site de la mairie
- MFC Avioth
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- « Le nom des habitants du 55 - Meuse - Habitants », sur habitants.fr (consulté le ).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Albert Dauzat, Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud,1979 (ISBN 2-85023-076-6), p. 42.
- « Revue des traditions populaires », sur gallica.bnf.fr, (consulté le ).
- Goffinet, Cartulaire de l'abbaye d'Orval, acte no 391 de 1261, fait référence à un acte du tribunal échevinal rendu 30 ans plus tôt.
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Basilique Notre-Dame d'Avioth », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Chapelle des Monts ou la Recevresse », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- E. Saillens, Nos vierges noires, leurs origines. Les Éditions Universelles, Paris, 1945.
- Ministère de la culture et de la communication – «Le carbone 14 confirme une tradition ». – La vie mystérieuse des chefs-d'œuvre, la science au service de l’art, 180-181. Paris : Éditions de la réunion des musées nationaux, 1980.
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