Avion de patrouille maritime

L'avion de patrouille maritime est un véritable « croiseur du ciel ». Il est destiné à explorer les étendues maritimes[1] pour rechercher, surveiller bâtiments de surface et sous-marins[2], guider d'autres unités de combat vers un objectif et éventuellement le détruire, lui-même.

Une de ses caractéristiques principales est son autonomie : il est capable de rester en vol jusqu'à quinze heures. Il rejoint généralement sa zone de patrouille à grande vitesse et à haute altitude. En patrouille, il peut voler à quelques mètres au-dessus de l'eau à faible vitesse.

Un Atlantique 2 de la Marine française sur la BAN d'Hyères ; notez le dôme radar sous le fuselage, une verrière latérale pour la veille optique, et l'appendice arrière contenant le détecteur d'anomalie magnétique.

Historique

Le sous-marin français Foucault (Q70), coulé par un bombardement d'hydravions de la marine austro-hongroise au large de Kotor le est le premier sous-marin victime d'une attaque aérienne.

Apparus en masse lors de la Seconde Guerre mondiale, les avions de patrouille maritime ont d'abord été utilisés pour la lutte anti-sous-marine.

De nos jours, ces avions effectuent principalement des missions de surveillance, notamment pour repérer les navires effectuant des dégazages en mer ou des nappes de pollution.

L'utilisation d'hydravions, fréquente pour ces missions dans les années 1940/1950, est devenue anecdotique depuis.

Caractéristiques

Les senseurs généralement installés sur les appareils modernes comportent :

  • Un système de veille optique et infra-rouge.
  • Un radar de veille surface, capable de détecter les périscopes de sous-marin.
  • Un radar secondaire appelé Identification friend or foe
  • Un système d'identification automatique appelé communément AIS (Automatic Identification System)
  • Des lanceurs de bouées acoustiques, passives le plus souvent, parfois actives (il s'agit donc dans ce cas d'un véritable sonar) et l'équipement associé d'analyse des bruits sous-marins[3] pour détecter les sous-marins en plongée[4].
  • Un détecteur d'anomalie magnétique (MAD), qui permet de confirmer la présence d'une masse métallique (un sous marin, ou une épave), en passant à sa verticale.
  • Des appareils de guerre électronique pour la détection et la goniométrie des émissions radio et radar, ainsi que des capacités de brouillage, pour l'autodéfense.
  • Des équipements de radiotélécommunications permettant d'en faire un véritable poste de commandement volant. En particulier les liaisons de données tactiques sont devenues indispensables au travail en réseau (NCW), en 2010 la liaison 11 restait la liaison de données la plus utilisée. Elle doit être remplacée par les liaisons de données tactiques de la série-J, dont le vocabulaire est plus complet et mieux adapté aux besoins actuels :
    • principalement la liaison 22, en raison de sa capacité Haute Fréquence et
    • la liaison 16, en raison de sa capacité unique d'identification, de sa résistance au brouillage et de sa fonction « CONTROL » qui offre des capacités d'actions coordonnées avec les hélicoptères de Lutte anti-sous-marine.

Les armes couramment embarquées :

  • Des missiles air-mer (type Exocet, contre les bâtiments de surface, à autoguidage actif ou passif).
  • Des torpilles (larguées avec un parachute), contre les sous-marins.

L'avion de patrouille maritime est également employé à des missions de service public : missions de recherche et de sauvetage[5] à grande distance et missions de sauvegarde maritime en général.

Exemples d'avions de patrouille maritime

Constructeur et modèlePays d’origineDates d'utilisationAppareils produitsAppareils en service
Airbus A319 MPA[6]France, Allemagne, Espagne
Antonov AN-132 Ukraine
ATR 42 MP SurveyorFrance, Italie
ATR 72 ASWFrance, Italie
Avro ShackletonRoyaume-Uni
Beriev Be-10 (hydravion)URSS1958-1961280
Beriev Be-12 (hydravion)URSS1439 (2008)[7]
Beriev Be-200Russie
Boeing P-8 PoseidonÉtats-Unis
Breguet Alizé (avion embarqué )France
Breguet Br 1150 Atlantic (ATL 1)France1965-87
Dassault Atlantique 2 (ATL 2)France1984-28
CASA C212 MPA[6]Espagne
CASA CN235 MPA[6]Espagne
CASA C295 MPA[6]Espagne
Canadair CP-107 ArgusCanada
Dassault Falcon 10 MerFrance
Dassault Falcon 20 GardianFrance
Dassault Falcon 50 SurmarFrance
Dassault Falcon 900 MPAFrance
Dassault Falcon 2000 MRAFrance
Fairey Gannet (avion embarqué)Royaume-Uni
Focke-Wulf Fw 200Allemagne1939-1945environ 2600
Fokker F-27 MaritimePays-Bas
Grumman AF Guardian (avion embarqué)États-Unis
Grumman S-2 Tracker (avion embarqué)États-Unis
Hawker Siddeley NimrodRoyaume-Uni
Iliouchine Il-38URSS1967-58
Lockheed P-2 NeptuneÉtats-Unis
Lockheed P-3 OrionÉtats-Unis
CP-140 AuroraÉtats-Unis, Canada
CP-140A ArcturusÉtats-Unis, Canada
Lockheed S-3 Viking (avion embarqué)États-Unis
P5M MarlinÉtats-Unis
PZL M28B Bryza 1R, 1RMbis, 1EPologne
Tupolev Tu-142URSS1972-100
HESA IrAn-140 (en)Iran1997-14 (2010)[8]
Cette liste n'est pas exhaustive.

Notes

  1. Il est quelquefois employé pour des missions « terrestres » au-dessus d'étendues désertiques ou de forêts tropicales.
  2. Il constitue l'adversaire le plus redoutable du sous-marin.
  3. Parfois relié à des centres à terre disposant d'une plus grande capacité de calcul.
  4. L'avion de patrouille sous-marine dispose de plusieurs dizaines de bouées en soute ; il en largue plusieurs à la fois en des positions présumées d'un sous-marin (ou en ligne de barrage s'il est employé en protection d'une force navale) et il en écoute trois ou quatre simultanément.
  5. Il emporte alors en soute une « chaîne SAR ».
  6. Airbus Military - Surveillance & Security.
  7. RIA Novosti news agency - Russian Navy to receive 4 new amphibious planes by 2013.
  8. « Iran Ready to Mass-Produce IRAN-140 Plane », Payvand.com, .

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