Autoportrait à l'oreille bandée

Autoportrait à l'oreille bandée (ou L'Homme à la pipe) est une peinture à l'huile sur toile de l'artiste peintre néerlandais Vincent Van Gogh réalisée à Arles en janvier 1889. La toile est devenue propriété de la famille Niarchos, la toile est actuellement[Quand ?] exposée à la fondation LVMH, propriété de Bernard Arnault.

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Contexte

Le , dans leur atelier d'Arles, Van Gogh a tenté de blesser Paul Gauguin avant de se couper l'oreille avec une lame de rasoir. Rapidement rétabli, Van Gogh peint son autoportrait, l’oreille gauche blessée étant pansée par un bandage qui lui entourait le visage. Pour Gauguin, cette nouvelle crise de folie marque la fin de la collaboration des deux peintres dans leur « atelier du Midi » installé à Arles.

Description du tableau

Van Gogh occupe une partie majeure du tableau. Il a le visage légèrement de trois-quarts, la tête tournée vers la droite. Il porte une veste épaisse, un bonnet usagé et un bandage lui entourant le visage. Il fume la pipe (la fumée est matérialisée). Le tableau dégage une impression de résignation mais aussi d'apaisement. Il a les traits tirés, la mâchoire crispée, et le regard perdu dans le lointain. Van Gogh n’a que 35 ans mais en paraît 50. Le visage, qui est l'élément dominant, occupe la partie centrale de la toile ; les yeux sont à la hauteur de la ligne d'horizon qui partage le tableau en deux parties. L’arrière-plan du tableau est un fond bicolore, de couleur rouge et orange.

Couleur

Le fond est divisé en deux zones équitables : la partie du bas est rouge alors que celle du haut est principalement orange, mises à part des touches plus jaunes observées tout en haut du tableau. Le bonnet est bleu à l’avant (au niveau de la partie en laine) et à l’arrière, violet. La veste qu’il porte est verte. La fumée, sa chemise et son bandage sont blancs tandis que la pipe, ses yeux et ses cheveux sont très foncés, presque noirs. Dans les deux cas, Van Gogh a juxtaposé des couleurs proches sur le cercle chromatique (violet et bleu, rouge et orangé), on parlera d’harmonie d’analogue : les couleurs sont proches les unes des autres et se combinent sans se heurter. Mais ses harmonies d’analogues s’opposent aux harmonies de contraste : les couleurs adjacentes sont complémentaires (les trois couples de couleurs complémentaires étaient à l’époque : vert et rouges, violet et jaune, bleu et orangé). En effet le rouge est interposé entre l’orange et le vert, le bleu est proche du violet et de l’orangé tout comme l’est le violet du bleu et du jaune. La pipe est marron.

Si l’on étudie les couleurs du tableau, on peut voir que Van Gogh a réussi à obtenir un grand équilibre dans le jeu des couleurs. D'abord, sa palette est restreinte aux trois primaires du peintre (rouge, bleu, jaune) et aux trois secondaires (vert, violet et orangé), plus le blanc et le noir (la seule exception concerne les quelques touches de brun du fourneau de la pipe). Ensuite, les couleurs contiguës organisées par paires de contrastes, peuvent nous laisser penser que ceci est destiné à produire une idée d’équilibre : entre les couleurs primaires et secondaires, entre le noir et le blanc, entre les couleurs analogues et complémentaires. Ainsi, toutes les couleurs ont été choisies afin de contribuer à l’harmonie du tableau et chacune est assignée à un rôle précis, en opposition à une autre.

Bibliographie

  • Jacob Baart de la Faille, L'Œuvre de Vincent van Gogh, catalogue raisonné, ouvrage accompagné de la reproduction de plus de 1 600 tableaux, dessins, aquarelles et gravures du maître, 6 volumes, éditions G. van Oest, Paris & Bruxelles, 1928.

Voir aussi

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