Au nom de tous les miens

Au nom de tous les miens est un livre autobiographique de Martin Gray, rédigé par Max Gallo et paru en 1971. L'action se situe en Pologne et en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale, puis aux États-Unis et en Europe. La véracité de certains épisodes a été mise en doute.

Pour le film, voir Au nom de tous les miens (film).

Au nom de tous les miens
Auteur Martin Gray et Max Gallo
Préface Max Gallo
Genre Récit autobiographique
Éditeur Robert Laffont
Date de parution
Collection Vécu

Le livre fut adapté au cinéma en 1983 sous le même titre.

Résumé

Première année d'occupation allemande

Le récit laisse entendre que Martin Gray a quatorze ans quand les Allemands, le 1er septembre 1939, entrent en Pologne[1]. Il habite à Varsovie, où est sise une fabrique de bas et de gants dont son père commercialise les produits[2]. Le père est mobilisé. Les habitants de Varsovie croient que les Français et les Anglais, qui se sont engagés à soutenir la Pologne au cas où elle serait attaquée, vont la secourir sur place. Dans cet espoir, on creuse des tranchées et Martin participe aux opérations[3]. Toutefois, dans la Varsovie désorganisée par les bombardements et les canonnades, il devient bientôt difficile d'avoir à manger et Martin abandonne le creusement de tranchées au profit de la chasse à la nourriture. Il fait la queue devant des boulangeries et bouscule des femmes pour passer devant elles[4]. Il s'indigne de ce que, lors de distributions de nourriture par des soldats, des Polonais demandent à avoir priorité sur les Juifs, ce que les soldats, d'ailleurs, refusent[5]. Il participe à des pillages (usine de conserves, train de marchandises) pour nourrir les siens[6].

Varsovie tombe aux mains de l'ennemi[7] et ce sont maintenant des soldats allemands qui organisent des distributions de pain, mais eux excluent les Juifs, que certains non-Juifs faisant la queue les aident à identifier[8].

Le père de Martin revient, évadé de captivité[8]. Il projette d'organiser l'aide aux très nombreux Juifs qui souhaitent passer dans la partie de la Pologne occupée par les Soviétiques. Il vivra sous un faux nom, à une autre adresse que sa famille, mais rencontrera régulièrement Martin[9].

Pour faire vivre sa famille, Martin vend des gants qu'il avait récupérés, en compagnie de sa mère, de son oncle et de ses frères, dans l'usine dont son père était l'un des associés et qui avait été bombardée[10].

La Gestapo, qui veut connaître l'adresse du père, enlève Martin pour faire pression sur la mère. Martin s'évade en sautant par la fenêtre et fait déménager sa famille[11].

Martin est de nouveau arrêté, emprisonné à la prison Pawiak et embarqué dans un wagon à bestiaux vers une destination qu'il ignore, mais il s'évade en sautant du train[12].

Un groupe dont le père de Martin fait partie tue un gendarme allemand (« un bourreau célèbre parmi les bourreaux »), ce qui provoque des représailles sur Varsovie[13].

En octobre et novembre 1940, les Allemands obligent les Juifs de Varsovie à déménager tous dans une extension du quartier juif traditionnel, qui, murée, devient le ghetto de Varsovie (bien que les Allemands prohibent le mot ghetto)[14].

Contrebande et marché noir au ghetto de Varsovie

Le marché noir était très développé à Varsovie. Certains auteurs le jugent sévèrement. Par exemple, Asher Cohen, après avoir décrit les formes de solidarité juive, ajoute : « Mais il existe aussi dans le ghetto de Varsovie des profiteurs, des nouveaux riches du marché noir et des dénonciateurs[15]. » En revanche, Alexandre Wolowski estime que le marché noir était une conséquence fatale des conditions de l'occupation allemande et que, compte tenu de ces conditions, il était bénéfique[16].

Martin Gray prend l'habitude de sortir clandestinement du ghetto par le tramway, d'acheter de la nourriture et de l'apporter dans le ghetto, où il la vend à un prix exorbitant au marché noir[17]

Lors de sa première expédition, il glisse des billets dans la main d'un policier polonais du tramway et celui-ci ferme les yeux. La vision que Martin Gray a de l'humanité en est marquée : il sait qu'il peut modeler l'homme à sa guise[18].

Bientôt, « [ses] bénéfices sont énormes car le ghetto a faim[19]. » Il donne aux œuvres de secours, mais il ne se dissimule pas que ce qu'il donne n'est presque rien[20]. « Je vends mes marchandises à des prix exorbitants, je mange des gâteaux de la pâtisserie Gogolewski et je fais la charité. Injuste, cela ? Je vis comme je peux dans l'enfer qu'ILS ont créé[21]. »

Le même passage du récit mentionne le Groupe 13 du Juif collaborateur Abraham Gancwajch, qui est une entreprise de pillage et de contrebande, mais fait la charité : « Ils volent et ils font l'aumône[22]. »

Martin recrute Pavel, le fils d'un voisin d'immeuble. Il a dû vaincre les scrupules de cet idéaliste et sa vision de l'homme se confirme. Il rit intérieurement de l'habileté avec laquelle il joue le rôle de manipulateur[23].

Il est repéré par des voyous aryens qui le dépouillent plusieurs fois, mais il leur propose de devenir ses protecteurs et de partager les bénéfices, ce qu'ils acceptent. Martin Gray passe ainsi « de l'artisanat à l'industrie»[24]. D'autres voyous ayant dépouillé les membres de sa bande, il dissuade ceux-ci de recourir au meurtre et leur conseille de s'associer les meilleurs de leurs rivaux. Si ceux-ci refusent, alors on pourra jouer du couteau[25].

Martin Gray, qui a maintenant des salariés, a besoin de provisions financières. Il demande les économies de la mère de Pavel[26] et Pavel lui remet l'argent[27].

Parallèlement à son intégration dans une bande aryenne, Martin Gray s'associe à la pègre juive du ghetto. Il prend contact avec le chef des porteurs, une corporation qui tient les transports[28]. Aidé par les porteurs, il passe des sacs de blé, de farine, de sucre. Les bénéfices se multiplient[29]. Avec les zlotys gagnés par Martin, son père achète des devises que Martin change du côté aryen, ce qui multiplie encore les bénéfices. Les centres d'accueil du ghetto et un orphelinat ont leur part[30], mais Martin Gray sait se cuirasser d'indifférence au profit de la prospérité de son entreprise : il se livre avec sa bande à des ripailles et des beuveries dans des cafés et des restaurants où il côtoie les autres contrebandiers, les trafiquants du ghetto, les indicateurs de la Gestapo et les collaborateurs, mais au sortir de ces lieux, il fait comme s'il ne remarquait pas les enfants en loques qui mendient[31].

Un jour, les policiers polonais l'arrêtent et le livrent à la police juive du ghetto. Il risque d'être raflé par les Allemands, directement ou via le Judenrat, pour être envoyé dans un camp ou un chantier, mais son père le fait libérer en payant une forte somme[32].

Le père s'occupe maintenant d'accueillir les Juifs que les Allemands envoient de toute l'Europe dans le ghetto, mais il a aussi des responsabilités politiques dont il ne dit rien à son fils[33]. Un jour, il demande à Martin de porter un message à un résistant aryen, le professeur Hulewitz. Martin (qui, plus loin dans le récit, fera état de l'antisémitisme de nombreux chefs de la résistance polonaise[34]) a de mauvais sentiments envers les Polonais aryens : « comment ne pas haïr ces Polonais paisibles qui se promènent sur la Marszalkowska[35] ? » « Quant aux représailles, nous connaissions les méthodes des bourreaux et peut-être s'ils s'occupaient de la Varsovie aryenne aurions-nous un peu de répit[36] » Martin hausse donc les épaules à la demande de son père, mais celui-ci fait valoir que le professeur Hulewitz aide les Juifs. Martin se laisse convaincre et va porter le message. Le professeur n'étant pas chez lui, il a affaire à sa nièce Zofia[35]. Lui qui, à cette époque, couche avec deux jeunes femmes (la sœur de Pavel et celle d'un de ses amis truands), se prend d'un pur amour pour Zofia[35]. Le professeur et sa nièce sont arrêtés et emprisonnés peu après. Martin s'efforce par tous les moyens d'être le libérateur du professeur et de Zofia, mais en vain[37].

Muni d'un couteau, il se poste en embuscade et attaque un gendarme allemand. Il n'a pas le dessus mais parvient à s'enfuir. Il a toutefois perdu son œil gauche dans l'aventure[38].

Quand le tramway est supprimé, Martin Gray et son équipe font leur contrebande par-dessus le mur du ghetto. Cela se révèle dangereux et Martin décide d'agir à visage découvert : il paie les policiers juifs et polonais, il paie le Groupe 13 qui paie les Allemands, il obtient une fausse autorisation d'importation et prend l'habitude de franchir deux portes du ghetto, assis sur sa marchandise dans un chariot tiré par deux chevaux[39].

Il finit par être arrêté et on le conduit de nouveau à Prawiak, où il est torturé mais ne parle pas. À l'infirmerie, un médecin polonais qui a été approché par la bande de Martin lui propose de lui faire une injection qui le rendra fiévreux et incitera les Allemands à l'évacuer par crainte du typhus. Martin accepte et est envoyé dans un hôpital, d'où il s'évade[40]. Les difficultés croissantes amènent ses comparses à renoncer. Il pense à faire la contrebande par les égouts, mais est pris par des soldats allemands alors qu'il soulève une plaque. Collé au mur, il se glisse dans un immeuble par un soupirail, entre dans un appartement habité et se cache dans un tiroir. Les Allemands, jurant et tirant des coups de feu, fouillent l'immeuble pendant des heures, mais partent bredouilles[41].

Le 22 juillet 1942, les Allemands font savoir qu'ils veulent évacuer chaque jour plusieurs milliers de Juifs vers l'Est. Le Judenrat est chargé d'organiser les départs, ce qui amène son président Adam Czerniaków à se suicider[42]. On décide que la mère et les frères de Martin vont se cacher dans une partie de leur appartement dissimulée par une armoire[43] et que Martin sera le seul à sortir. Il est pris plusieurs fois, mais tantôt il s'évade, tantôt il paie pour être relâché[44]. Son père essaie de se procurer des armes et de prendre contact avec la résistance polonaise, mais les choses sont rendues difficiles par le haut coût des armes et l'antisémitisme de nombreux chefs de l'armée secrète[45].

Martin est interné au camp de travail de Rembertow[34]. Les truands du ghetto y occupent les meilleurs postes et grâce à leur amitié, Martin Gray échappe aux tâches les plus dures[46].

Il s'évade[47]. À Varsovie, il tue à mains nues un SS armé, puis, toujours à mains nues, un soldat ukrainien, armé lui aussi[48].

La contrebande est devenue presque impossible et pour trouver de quoi vivre, Martin pille des appartements abandonnés[49]. Un jour qu'il se livre à cette activité, il devine que quelqu'un se cache. « Sors ou je te tue ». C'est Rivka, une jeune fille terrorisée. « Je me suis accroupi, lui caressant les cheveux avec une envie irrépressible de la tenir tout de suite contre moi, de pleurer avec elle[50]. » Il l'emmène chez lui et elle devient sa maîtresse[51].

À la même époque, Pola, la sœur de Pavel, qui était une des deux maîtresses simultanées de Martin Gray lors de son pur amour pour Zofia, est arrêtée, ainsi que la mère de Pavel, dont Martin Gray avait demandé les économies vers les débuts de son entreprise. Pavel n'a plus personne. On a aussi raflé tout leur argent. Pavel veut acheter un numéro qui lui permette de rester au ghetto plutôt que d'être déporté. Il demande à Martin Gray, qui est devenu riche, de l'aider financièrement. Martin Gray refuse et dit à Pavel d'entrer dans la clandestinité. Pavel insiste et menace de révéler la cachette de la famille de Martin. Martin répond qu'il tuera Pavel et lui ordonne de filer. Pavel disparaît[51].

Déportation à Treblinka, évasion

À la mi-septembre 1942[52], Rivka, la mère et les frères de Martin sont arrêtés. Martin, qui, du haut du toit de l'immeuble, les a vus partir, les rejoint dans l'espoir de les aider à s'évader. La famille est dans un groupe qu'on fait monter dans un train. Dans le wagon, Martin se convainc que l'évasion est impossible. Le train arrive au camp de Treblinka[53].

Martin voit Rivka, sa mère et ses frères dans une colonne de femmes et d'enfants et il sait que cette colonne va vers la mort[54]. On l'affecte à divers travaux, notamment extraire les cadavres de la chambre à gaz où, selon son récit, le gaz s'échappait par des pommeaux de douche[55].

Un des voyous du ghetto, apparenté à un des associés que Martin avait dans la pègre juive, l'aide à avoir des relations privilégiées avec les kapos[56]. « Dans le camp de Treblinka, si l'on voulait durer, il fallait avoir ces relations avec ceux - les kapos - qui n'étaient pas à chaque seconde écrasés sous les coups, le travail, le hasard et la faim[57]. ». Outre les kapos, il s'efforce de repérer « les goldjuden, ces 'Juifs de l'or' qui formaient l'aristocratie du camp[58]. ». Un kapo juif, ancien membre d'une bande rivale de la sienne à Varsovie[59], l'aide à s'évader de Treblinka[60].

Participation au soulèvement du ghetto de Varsovie

Après son évasion, Martin Gray travaille au service de paysans dans la région de Zambrów[61]. Il rencontre des Juifs du ghetto de Zambrów, leur parle de l'extermination qui se déroule à Treblinka et les exhorte à s'enfuir, mais ces Juifs à qui les Allemands font un sort relativement supportable ne veulent pas le croire[62]. Peu après, les SS massacrent des femmes, des enfants et des vieillards du ghetto et transportent les Juifs qu'ils n'ont pas tués dans les casernes de Zambrów, transformées en camp[63]. Martin Gray, dénoncé par le maire du village où il se cache, est identifié comme Juif et interné au camp[64]. Il prône de nouveau l'évasion, mais les détenus préfèrent rester au camp avec leurs familles[65] et il s'évade seul[66].

Il participe à quelques opérations de l'Armia Krajowa, puis regagne Varsovie[67]. Là, il se joint à l'Organisation juive de combat, où il retrouve son père qui, sélectionné pour un camp de travail, était parvenu à s'enfuir[68]. L'Organisation est mal vue de certains commerçants juifs du ghetto, qui lui reprochent d'attirer la persécution[69].

Avec quelques autres combattants, Martin se charge de lever des fonds. Au besoin, ils montrent une arme ou s'emparent d'un otage. Ainsi, ils kidnappent le fils d'un des membres du Judenrat, Wielikowski, et obtiennent une rançon d'un million de zlotys[70].

Lors du soulèvement du ghetto, son père est abattu devant ses yeux, parmi un groupe de Juifs qui s'étaient jetés sur des SS après s'être rendus[71]. Martin se bat, notamment en endossant l'uniforme des SS pour les abattre par ruse[72], mais il ne participe pas aux derniers combats : « Là-bas on se battait toujours mais je voulais survivre pour vaincre et là-bas, maintenant, c'était la fin[73]. »

Guerre contre les Allemands et contre les résistants polonais anticommunistes

Il pourrait se terrer égoïstement, car l'argent qui lui vient du ghetto dépasse ses besoins[74], mais il entre dans un groupe de résistance contrôlé par les Soviétiques, l'Armia Ludowa[75]. Son unité opère dans la région de Lublin[76]. On laisse passer les convois allemands, on attaque les voitures isolées et on poursuit les fuyards, dont on jette les corps dans des marécages[77]. Le groupe de Martin est en conflit avec la NSZ, mouvement de résistance polonais non seulement antinazi mais aussi anticommuniste. Selon le récit de Martin Gray, les membres de la NSZ livraient les Juifs aux bourreaux[78]. Les camarades de Martin ayant trouvé un des leurs assassiné, ils attribuent le fait à la NSZ[79]. Martin Gray s'infiltre dans une unité NSZ et renseigne ses camarades. Il donne les noms des NSZ et dénonce les villages et les paysans qui les aident. Finalement, il lance une grenade sur les NSZ et regagne son unité de l'Armia Ludowa[80].

Son groupe est rejoint par la marche victorieuse de l'Armée rouge. On lui propose de donner un coup de main aux troupes soviétiques et il s'attend à être incorporé dans l'Armée rouge, mais on l'affecte au NKVD, police politique soviétique[81] où il aura le grade de lieutenant[82]. Son chef lui dit : « Trouve-nous les NSZ, les mouchards, ceux qui t'ont dénoncé, les collaborateurs » et « ceux qui ne nous aiment pas. » « Il faut d'abord nettoyer nos arrières ». Martin Gray accepte, sans enthousiasme, dit-il[83], mais il dit aussi avoir cherché à utiliser ses fonctions pour se venger. « Il m'a affecté dans une unité de la N.K.V.D. qui suivait immédiatement les troupes de première ligne et s'installait derrière les batteries de fusées, nettoyant le pays occupé de ses éléments suspects. […] je connaissais les NSZ, j'étais Juif, avec une dette personnelle à faire payer[84]. » Dans les prisons de Varsovie, il recherche des policiers polonais du temps de son marché noir dans le ghetto, notamment un qui avait refusé de « jouer », c'est-à-dire de fermer les yeux contre rétribution[84]. Quand un collaborateur des nazis est circoncis, il le fait relâcher[85].

Le 27 avril 1945, jour de son dix-neuvième anniversaire selon le récit[86], il entre dans Berlin avec l'Armée rouge et voit les soldats soviétiques piller et violer[87].

Ses fonctions consistent maintenant à faire avouer à des garçons du Werwolf qu'ils ont « juré de combattre par tous les moyens les ennemis du Führer, même après la capitulation » : « l'Armée rouge était l'armée des interrogatoires. Mais ici des hommes qui étaient encore des enfants risquaient leur vie ». « […] tous avaient prêté serment de fidélité absolue au Führer, tous étaient entrés volontairement dans le Wehrwolf, tous s'étaient engagés à la résistance, tous étaient des criminels de guerre et tous étaient innocents[88] ». Pour lui, ces garçons de Berlin étaient innocents, comme le montre ce qu'il dit de cas semblables qu'il rencontra dans d'autres localités : « là les prisons étaient pleines de jeunes du Wehrwolf, innocents comme ceux de Berlin »[89]. Il a l'impression de se retrouver dans le camp des bourreaux[88]

Usant du pouvoir de réquisition que lui confère sa qualité d'officier du NKVD, il achète à un prix qu'il fixe lui-même des vêtements et des fourrures pour les généraux soviétiques et leurs épouses, très amateurs de ces « cadeaux »[90].

Enrichissement par le commerce d'objets non antiques via les antiquaires

Profitant d'une longue permission, Martin Gray passe dans le secteur de Berlin occupé par les puissances occidentales[91] et demande à pouvoir émigrer aux États-Unis, où vivent sa grand-mère et son oncle. Dans sa demande de visa, il dissimule son appartenance à l'Armée rouge[92]. Le visa lui est accordé. Quand il débarque aux États-Unis, il n'a rien à déclarer[93]. Il s'installe à New York, chez sa grand-mère et son oncle[94].

Il veut commercer : « Je retrouvais la joie qu'il y a à convaincre, à arracher ce qu'on veut à l'interlocuteur[95] ». Il colporte sans autorisation des mouchoirs qu'il vend en faisant appel aux sentiments : « je parlais de Varsovie, des vieilles femmes pleuraient. (...) En deux jours, j'avais vendu tout ce que j'avais acheté[96]. »

Le concierge d'un immeuble le dénonce à la police, alléguant que les locataires se plaignent. Martin Gray le compare aux nazis mouchards auxquels il a eu affaire dans ses fonctions au NKVD[97].

Il vend, toujours illégalement, dans la grande salle des hôtels de plaisance, où on entend du yiddish, du polonais, de l'allemand. Quand le patron et le portier veulent le mettre dehors, il les traite en plaisantant d'antisémites, la salle rit, des clients discutent avec le patron et les propriétaires sont contraints de l'accepter[98]. Les commerçants à qui il fait une concurrence déloyale le persuadent de déguerpir. Dans son récit, il compare cette persécution à celle qu'il a subie dans le ghetto[99].

Il s'intéresse aussi au commerce d'antiquités. Sa connaissance du cœur humain va l'aider : il sait qu'il tient les hommes par le goût de l'or[100]. Il décide d'aller acheter des antiquités en Europe pour les revendre aux antiquaires de New York. Pour qu'il obtienne le droit de sortir des États-Unis et d'y rentrer, on lui conseille d'accomplir d'abord son service militaire, mais il ne souhaite pas être envoyé en Corée faire une guerre qui n'est pas la sienne. Il prétend donc faussement que son but est de rechercher sa famille dans les camps de personnes déplacées[101].

À son premier retour d'Europe, il n'est pas satisfait du prix que les antiquaires lui offrent de sa marchandise et il la place dans une salle de ventes où il fait lui-même monter les enchères[102].

Il finit par s'enrichir en vendant aux antiquaires américains des copies de lustres et de porcelaines anciennes, qu'il fait fabriquer en Europe : « j'ai fait fabriquer des lustres anciens à Paris et depuis la côte Ouest, du Sud et du Middle West, les antiquaires me suppliaient de les leur réserver[103]. » « j'étais riche (...). Je passais de femme en femme, de lit en lit[104]. »

(Le caractère frauduleux ou non de ces ventes d'objets non anciens dans des magasins d'antiquités a fait l'objet de discussions. Voir à ce sujet : )

Il devient citoyen américain[105]

Il épouse Dina, une jeune divorcée de Manhattan, originaire des Pays-Bas[106] Elle l'aide dans son commerce de fausses antiquités en dessinant des modèles de lustres[107].

Les liens de Martin Gray avec les États-Unis se relâchent : sa grand-mère meurt[108], il est de plus en plus suspect au FBI et les contrôles des douanes deviennent systématiques[109]. Sa femme a la nostalgie de l'Europe et trouve que le couple est assez riche pour liquider tout et partir[110].

Philanthropie

Martin Gray s'établit en France où, après la mort de sa femme et de ses enfants dans un incendie de forêt (3 octobre 1970), il institue la fondation Dina Gray[111]. C'est notamment au profit de cette fondation qu'il a voulu publier ses souvenirs[112].

Attaques contre la véracité du livre

Séjour à Treblinka

Selon Gitta Sereny[113] et Pierre Vidal-Naquet[114], la partie du récit de Max Gallo se déroulant à Treblinka est romancée. Ils ont vérifié des dates, interrogé des témoins et acquis la certitude que Max Gallo avait romancé cet épisode tragique de la vie de Martin Gray et cela sans parvenir à faire la part du vécu et du fictif. Selon Gitta Sereny, ce chapitre aurait été ajouté à la demande de l'éditeur, afin de rendre plus dramatique cette partie de l'ouvrage. Il serait inspiré en particulier du roman de Jean-François Steiner, Treblinka, répétant les erreurs commises par celui-ci[115]. Elle précise qu'interrogé à ce propos, Martin Gray lui avait répondu :

« Mais est-ce important ? La seule chose importante n'est-elle pas que Treblinka ait eu lieu, qu'il fallait écrire là-dessus et que certains juifs devaient être montrés comme des héros[116] ? »

Pierre Vidal-Naquet quant à lui ne met pas en cause Martin Gray mais la transcription de Max Gallo[117]. Les deux historiens condamnent d'une même voix le procédé de Gallo qui, en mélangeant les genres, alimente les polémiques autour de l'holocauste et le discours de négationnistes comme Robert Faurisson.

Participation au raid sur la prison de Pinsk

D'après Au nom de tous les miens[118], Martin Gray aurait participé au raid sur la prison de Pinsk, organisé par Jan Ponury (nom de guerre de Jan Piwnik) pour délivrer, entre autres, le capitaine Wania (Alfred Paczkowski), qui aurait été ami de Gray.

Le quotidien polonais Nowiny Rzeszowskie a publié le 2 août 1990 une interview de Wacław Kopisto, qui prit part à ce raid (18 janvier 1943) comme capitaine dans l'unité d'élite Cichociemni. On montra à Kopisto un photo de Martin Gray datant de la guerre et il déclara n'avoir jamais vu Grajewski/Gray en personne. Interrogé sur la présence éventuelle d'un Juif dans l'unité, Kopisto répondit que parmi les seize soldats polonais de son groupe de résistants, il y avait un Juif polonais de Varsovie, Zygmunt Sulima, ami de longue date et, après la guerre, collègue de Kopisto, mais que personne de ressemblant à la photo de Gray n'appartint jamais à l'unité. « Quand j'ai vu Martin Gray pour la première fois de ma vie, c'était sur une photo de 1945 publiée en mars 1990 dans le magazine Przekrój (en) (...) Nous n'étions que seize à participer au raid de 1943 et il n'était pas parmi nous[119]. »

Un livre tenu en défiance par les universitaires

Jean-François Forges estime en 1997 qu'Au nom de tous les miens fait partie des livres qui « mélangent indistinctement histoire avérée et imagination de l'auteur »[120].

En 2010, Alexandre Prstojevic[121], universitaire spécialiste de littérature, mentionne dans une même phrase les livres de Martin Gray, de Jean-François Steiner et de Misha Defonseca comme exemples de récits « qui ont tous en commun de laisser planer un doute sur l'identité de leurs auteurs et la réalité de leur présence durant les événements relatés[122] ».

Notes et références

  1. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 23, 41, 70, 313. Le premier passage dit que Martin Gray a tout oublié des quatorze années qui ont précédé le 1er septembre 1939. Dans le second passage, Martin Gray, à une époque antérieure à la création du ghetto de Varsovie (octobre-novembre 1940), veut éviter la réquisition qui frappe les hommes au-dessus de seize ans et affirme pour cela n'en avoir que quinze. Dans le troisième passage, son père lui dit, à une époque postérieure à la création du ghetto et en présence du seul entourage familial : « toi, seul, un gamin de quinze ans ». D'après le quatrième passage, Martin a dix-neuf ans le 27 avril 1945, jour de son anniversaire.
  2. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 23-24.
  3. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 24, 26.
  4. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 26, 27.
  5. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 27.
  6. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 28-29.
  7. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 29.
  8. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 31.
  9. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 34.
  10. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 32, 34.
  11. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 46-49.
  12. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 52-57.
  13. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 57.
  14. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 59-61, 62, 84.
  15. Asher Cohen, La Shoah: l'anéantissement des Juifs d'Europe, 1933-1945, Les Editions Fides, 1990, p. 47, partiellement consultable sur Google Livres.
  16. Alexandre Wolowski , La vie quotidienne à Vasovie sous l'occupation nazie 1939-1945, Hachette, 1977, p. 141.
  17. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, p. 56-57, 63.
  18. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, p. 58.
  19. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, p. 60.
  20. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, p. 61.
  21. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, p. 63.
  22. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 74.
  23. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, p. 64.
  24. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, p. 70, 72.
  25. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, p. 76; éd. Livre de poche, 1976, p. 90.
  26. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, p. 72.
  27. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 88.
  28. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, p. 73-74.
  29. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, p. 76.
  30. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, p. 79.
  31. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, p. 82.
  32. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 99.
  33. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Livre de poche, 1976, p. 86, 106.
  34. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, p. 121.
  35. Martin Gray, Au nom de tous les miens, éd. Pocket, 1998, p. 93.
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  115. Gitta Sereny, The German Trauma : Experiences and Reflections 1938-1999, Penguin, 2001, 416 p. (ISBN 978-0140292633), p. 145 et 165.
  116. Gitta Sereny, The German Trauma : Experiences and Reflections 1938-1999, Penguin, 2001, 416 p. (ISBN 978-0140292633), p. 145.
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  119. Jacek Stachiewicz (2 août 1990), « Kim jest Martin Gray? » (Qui est Martin Gray ?), Nowiny Rzeszowskie, n° 163, 1990. Consultable sur le site Podkarpacka Digital Library.
  120. Jean-François Forges, Éduquer contre Auschwitz, ESF éditions, 1997, p. 35 [lire en ligne sur books.google.com].
  121. « Alexandre Prstojevic », sur franceculture.fr, France Culture, (consulté le ).
  122. Alexandre Prstojevic, « Faux en miroir : fiction du témoignage et sa réception », Témoigner. Entre histoire et mémoire, no 106, dossier « Faux témoins », 2010, p. 23-37, ce passage p. 23.

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