Attentats contre Adolf Hitler

De nombreux attentats contre Adolf Hitler ont été organisés entre 1933 et 1945. Les deux plus célèbres sont ceux organisés par Johann Georg Elser le à Munich et par Claus von Stauffenberg le à la Wolfsschanze (la « tanière du loup »), le quartier-général d’Adolf Hitler en Prusse-Orientale.

Au cours de ces douze années, Adolf Hitler a bénéficié d'une chance assez extraordinaire, soit en annulant la manifestation au cours de laquelle l'attentat était prévu, soit en quittant les lieux de l'attentat avant l'explosion (pour des raisons climatiques et d'horaires de train le 8 novembre 1939), soit encore en n'étant que légèrement blessé alors que d'autres personnes à ses côtés étaient tuées.

Tentative du 9 novembre 1938

Début octobre 1938, Maurice Bavaud, un citoyen suisse, se rend en Bavière avec l’intention d’abattre Hitler au pistolet le 9 novembre, lors d'une marche commémorative à Munich. Ce jour-là, il se pose en supporter nazi enthousiaste venu de Suisse pour voir Hitler dans le but d'obtenir un bon emplacement, mais il est empêché de tirer, car il est trop loin et gêné par les spectateurs devant lui qui font le salut hitlérien. Dans les jours qui suivent, Bavaud tente encore de s'approcher d'Hitler, mais abandonne. Peu après, il sera retrouvé par la police allemande avec des documents compromettants sur lui. Jugé et condamné à mort, il est exécuté le 14 mai 1941 à la prison de Plötzensee à Berlin.

Attentat du 8 novembre 1939

Johann Georg Elser, un ébéniste opposé au nazisme, décide d'assassiner Adolf Hitler après l’invasion de la Pologne, pour éviter « qu’on ne verse encore plus de sang ». Pendant un mois, nuit après nuit, il prépare son attentat.

Il a observé en 1938 que la Bürgerbräukeller, cette brasserie munichoise où Hitler commémore tous les 8 novembre son putsch manqué de 1923, n’est pas surveillée. Il a travaillé quatre ans dans une usine d’horlogerie et son savoir-faire lui est précieux pour fabriquer le mécanisme qui mettra à feu l’explosif récupéré dans une carrière où il s’est fait embaucher.

Tout semble parfaitement fonctionner : à 21 h 20, sept membres du parti nazi trouvent la mort dans l’attentat du , mais Adolf Hitler est parti 13 minutes plus tôt que prévu. Les conditions climatiques l'empêchant de prendre l'avion, il a écourté son discours pour prendre le train.

Johann Georg Elser se fait arrêter par hasard à Constance le jour même à 20 h 45, en tentant de passer en Suisse. La nouvelle de l’attentat arrive et il est transféré et interrogé à Munich où, dans la nuit du 12 au 13 novembre, il avoue sous la torture qu’il a bel et bien tenté d’éliminer Adolf Hitler.

Tentative du 13 mars 1943

Adolf Hitler doit être abattu à Smolensk, au quartier général de l'armée du Centre, sur le front de l'Est[1]. Sa visite dans le quartier général du Generalfeldmarschall Hans Günther von Kluge est maintenue, mais l'attentat dans la salle de conférence est annulé, quand les conjurés apprennent que Heinrich Himmler, chef de la Schutzstaffel (SS), ne sera pas du voyage. La crainte est que les SS ne prennent le pouvoir devenu vacant. Certains conjurés, dont Erwin Lahousen, Henning von Tresckow, Hans von Dohnányi, Rudolf-Christoph von Gersdorff et Fabian von Schlabrendorff, décident néanmoins d'appliquer un plan de rechange, l'opération "Flash", inspirée par Schlabrendorff[1]. Schlabrendorff est chargé de cacher des explosifs dans des bouteilles de cognac, qu'il remet au général Henning von Tresckow, adjoint de von Kluge. Von Tresckow les confie à son tour au colonel Heinz Brandt, l'aide de camp de Hitler, comme un présent à l'intention du général Helmuth Stieff de l'OKW[1],[2]. Sur la base de Smolensk, Brandt reçoit les présents des mains de Schlabrendorff. Hitler salue von Kluge avant de monter dans l'avion, suivi de son chef d'état-major particulier Rudolf Schmundt et de son aide de camp, chargé de cadeaux[1]. L'opération semble se dérouler comme prévu, mais la bombe de fabrication britannique, livrée par Lahousen, n'explose pas en vol. Le détonateur apparemment défectueux, ou gelé à cause du froid et de l'altitude[2], ne se déclenche pas. Schlabrendorff, envoyé d'urgence à Berlin, réussit toutefois à récupérer les bouteilles piégées, sans que la tentative ne soit éventée[1].

Tentative du 21 mars 1943

Le 21 mars 1943, le colonel Rudolf-Christoph von Gersdorff doit se faire sauter avec une ceinture d'explosif avec Adolf Hitler et la fine fleur berlinoise présente au Berliner Zeughaus (un célèbre bâtiment historique sur l'avenue Unter den Linden). Le détonateur est réglé sur 45 minutes mais Adolf Hitler de mauvaise humeur boucle la visite en à peine 30 minutes[2]. Von Gersdorff réussit à désarmorcer sa bombe dans les toilettes[2].

Projet suicide de Chapman

L'agent double Eddie Chapman a proposé au MI5 de réaliser lui-même une attaque suicide sur Adolf Hitler car son officier traitant, Stephan von Gröning, lui avait promis en cas de succès de sa mission de sabotage, de lui trouver une place au premier ou deuxième rang près du führer lors d'un meeting[3]. Le MI5 demanda à Chapman de ne rien entreprendre de fou.

Opération Foxley

L'opération Foxley était un plan élaboré par le Special Operations Executive pour assassiner Adolf Hitler en juillet 1944 quand Hitler séjournait dans sa résidence du Berghof dans les Alpes bavaroises. Ce plan ne fut pas exécuté.

Complot du 20 juillet 1944

Situation des protagonistes lors de l'attentat du contre Adolf Hitler.

Lors de l'attentat du au Wolfsschanze, dans lequel quatre personnes parmi les vingt-quatre présentes furent tuées, Adolf Hitler ne dut alors sa survie qu'à l'épaisseur des pieds de la table sur laquelle il étudiait des cartes, et au fait que la serviette contenant l'explosif avait été déplacée de l'autre côté du pied contre laquelle elle reposait par un aide de camp qu'elle gênait.

La vengeance d'Hitler fut terrible. Les conspirateurs furent arrêtés et près de 5 000 personnes furent exécutées à partir du 21 juillet. Ce fut la dernière tentative allemande d'élimination du Führer[4].

Bibliographie

  • Ian Kershaw, La chance du diable. Le récit de l'opération Walkyrie, Flammarion, 2009

Documentaire télévisé

Notes

  1. Claude-Paul Pajard :La bouteille de Cognac qui faillit tuer Hitler, dans Les grandes énigmes de la seconde guerre mondiale , éd. de Saint-Clair, Paris, 1965 (p. 10-36).
  2. « "Tuer Hitler", Quelques attentats manqués », p. 70, Le Point, no 1895, 8 janvier 2009
  3. The spy who offered to blow up Hitler on a suicide mission par Ben Macintyre The Times
  4. Le 20 juillet 1944, la résistance allemande au nazisme

Voir aussi

Lien externe

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