Attaque de Koutougou
L'attaque de Koutougou a lieu le lors de l'insurrection djihadiste au Burkina Faso.
Date | |
---|---|
Lieu | Koutougou |
Issue | Victoire des djihadistes |
Burkina Faso | État islamique dans le Grand Sahara |
• Abdoul Hakim Sahraoui • Moussa Moumini |
Inconnues | ~ 100 hommes[1],[2] |
24 morts[3] 7 blessés[3] | 6 morts[2] |
Insurrection djihadiste au Burkina Faso
Coordonnées 14° 29′ 55″ nord, 1° 01′ 01″ ouestDéroulement
Le , vers 5 heures du matin, le détachement militaire de Koutougou est attaqué par des djihadistes[3],[4],[5]. L'assaut est mené par une centaine d'hommes selon des sources de France 24[1], tandis qu'une source sécuritaire de l'AFP évoque plusieurs dizaines de combattants[6]. Ces derniers attaquent à bord de motos et de pick-up[6],[5]. Ils commencent l'attaque avec des tirs de roquettes contre le camp[6]. Celui-ci est incendié ainsi que le dortoir, des motos et du matériel, puis les assaillants repartent en emportant des armes prises sur les militaires[1],[3],[4],[7]. Selon le témoignage d'une villageois, venus de l'ouest, les djihadistes repartent dans la même direction[5].
L'attaque n'est pas immédiatement revendiquée, les groupes djihadistes actifs dans la région sont alors le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, l'État islamique dans le Grand Sahara et Ansarul Islam[7]. Le média malien Nord Sud journal indique que selon des sources sécuritaires burkinabées, l'attaque a été menée lancée par une centaine d'hommes de l'État islamique dans le Grand Sahara à bord de 65 motos et 4 pick-up dirigés par Abdoul Hakim Sahraoui et Moussa Moumini[2]. D'après ce média, venus du village de Béri, dans la commune de Déou, les djihadistes, divisés en trois groupes, lancent l'attaque à 4 heures du matin, s'emparent de la base à 5 heures et se retirent à 6 heures, un groupe en direction du nord-est, un autre vers le sud[2].
Un mois plus tard, le , l'État islamique revendique effectivement l'attaque de Koutougou dans son journal al-Naba[8],[9],[10]. Selon Le Monde, l'attaque aurait cependant été menée conjointement avec le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans[11].
Pertes
Dans un premier temps, l'armée burkinabée annonce le soir du un bilan provisoire de plus d'une dizaine de tués du côté des militaires[3],[1],[4]. Cependant des sources sécuritaires de l'AFP indiquent rapidement que le bilan pourrait dépasser la vingtaine de morts[1],[4]. Kalidou Sy, le correspondant de France 24 au Burkina Faso, évoque quant à lui le chiffre de 24 mort[1].
Le , l'armée burkinabée revoit son bilan à la hausse et fait désormais état dans ses rangs de 24 morts, sept blessés et cinq disparus[3],[6]. Elle affirme également que « de nombreux assaillants » ont été neutralisés dans une « vaste opération aérienne et terrestre de ratissage »[3].
Le , l'armée burkinabée annonce que les cinq soldats portés disparus ont été retrouvés vivants[12].
Il s'agit alors de l'attaque la plus meurtrière commise par des djihadistes contre l'armée burkinabée[4],[7],[13].
D'après le média malien Nord Sud journal, les pertes des djihadistes sont quant à elle de six morts et plusieurs blessés dans l'attaque du camp[2]. Deux autres sont tués quelques heures plus tard à sept kilomètres de la frontière malienne par un hélicoptère burkinabé[2]. Le média indique également que selon un villageois à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, neuf combattants auraient succombé à leurs blessures dans les jours ayant suivi l'attaque[2]. Près d'un mois plus tard, le , le média Nord Sud journal affirme que le nombre des djihadistes ayant succombé à leurs blessures est passé à 24, parmi lesquels un chef : le burkinabé Adama Garibou[14].
Réactions
Le , le principal parti d'opposition au Burkina Faso, l'Union pour le progrès et le changement (UPC), demande la démission du gouvernement dirigé par Christophe Dabiré[6],[15].
Le président Roch Marc Christian Kaboré appelle quant à lui « le peuple burkinabé à rester toujours debout dans cette lutte de longue haleine contre le terrorisme. [...] Le Burkina Faso ne cédera pas une partie de son territoire, dussions-nous tous y laisser notre vie »[13].
Dans la nuit du 22 au , un incident a lieu au camp militaire Guillaume-Ouédraogo de Ouagadougou, où des militaires tirent des coups de feu pour manifester leur colère[16]. RFI indique que « selon une source sécuritaire, des soldats exigeaient de nouvelles mesures de sécurité avant leur redéploiement sur le site attaqué. Après des échanges avec l’état-major général des armées, des promesses ont été faites et le calme est revenu »[16].
Le , le gouvernement burkinabé décrète un deuil national de trois jours[17].
Conséquences
Après cette défaite, l'armée burkinabée abandonne cinq positions militaires près de sa frontière avec le Mali : celles de Nassoumbou, Inata, Tongomayel, Baraboulé et Koutougou[18].
Vidéographie
- [vidéo] Burkina Faso : Les autorités face au péril jihadiste, France 24, .
Références
- "Attaque d’envergure" contre l’armée au Burkina Faso, France 24 avec AFP, 20 août 2019.
- Burkina : retour sur l’attaque « d’envergure » qui a coûté la vie à 24 militaires à Koutougou, Nord Sud Journal, 29 août 2019.
- Burkina: 24 militaires tués dans une «attaque d'envergure», RFII, 20 août 2019.
- Au Burkina Faso, au moins une dizaine de militaires tués dans une des plus graves attaques contre l’armée, Le Monde avec AFP, 20 août 2019.
- Lamine Traoré, L’attaque de Koutougou était connue, selon la population, VOA, 22 août 2019.
- Burkina : après la mort de 24 militaires dans une attaque, l’opposition demande la démission du gouvernement, Jeune Afrique avec AFP, 20 août 2019.
- Hermann Boko, Au Burkina Faso, "les jihadistes attaquent l’armée pour se ravitailler en armes et munitions", France 24, 20 août 2019.
- Wassim Nasr, Au Burkina Faso, les autorités face au péril jihadiste, France 24, 20 septembre 2019.
- [vidéo] Burkina Faso : Les autorités face au péril jihadiste, France 24, 20 septembre 2019.
- Fergus Kelly, Burkina Faso: ISIS claims ISWAP conducted Koutougou attack that killed 24 soldiers, The Defense Post, 20 septembre 2019.
- Christophe Châtelot, Au Sahel, la France et ses alliés face à l’urgence djihadiste, Le Monde, 13 janvier 2020.
- Attaque de Koutougou : Les 5 militaires précédemment recherchés ont tous été retrouvés vivants, Le Faso.net, 22 août 2019.
- Au Burkina Faso, au moins 24 morts dans l’attaque d’une base militaire, Le Monde avec AFP, 20 août 2019.
- Burkina : mort de Adama Garibou, le burkinabé le plus connu de la sphère djihadiste, Nord Sud Journal, 24 septembre 2019.
- Burkina: émotions et critiques après l'attaque meurtrière de Koutougou, RFI, 21 août 2019.
- Burkina Faso: la colère de certains militaires après l’attaque de Koutougou, RFI, 24 août 2019.
- Burkina Faso : deuil national de trois jours après une attaque particulièrement meurtrière contre l’armée, Jeune Afrique avec AFP, 23 août 2019.
- Burkina : l’armée a abandonné 5 positions stratégiques à la frontière avec le Mali et au sahel, Nord Sud Journal, 4 octobre 2019.
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