Armoiries de Mayotte

Les armoiries de Mayotte sont des armoiries adoptées en 1982 par le conseil général de Mayotte pour représenter Mayotte. Elles reprennent plusieurs symboles de l'île, parmi lesquels le croissant musulman, les fleurs d'ylang-ylang, le récif corallien, l'hippocampe, et traduisent l'attachement de Mayotte à la France avec plusieurs symboles faisant référence à cette dernière.

Armoiries de Mayotte.

Description

Les armoiries peuvent se blasonner ainsi : coupées d'azur, au croissant d'argent, et de gueules, à deux étoiles d'or boutonnées d'argent, le tout à bordure engrêlée d'argent.

L'écu prend la forme d'un écu français moderne et est accompagné d'ornements extérieurs : il est supporté par deux hippocampes d'argent se faisant face, de profil, et il est posé sur un listel d'argent contenant la devise de l'île écrite en lettres de sable : Ra Hachiri.

Les couleurs sont ainsi définies[1],[2] :

Couleur CMYK Pantone RVB
Gueules (rouge) 0-95-94-0 485 C 228-35-34
Azur (bleu) 85-71-0-0 2945 C 56-84-157
Or (jaune) 9-0-91-0 3945 C 245-230-10

Histoire

Les armoiries ont été adoptées par le conseil général de Mayotte le [3],[4], sous la présidence de Younoussa Bamana[5].

Elles ont été conçues par Michel Chabin, à l'époque directeur des archives départementales de La Réunion, et dessinées par Pascale Santerre, une artiste locale[6]. Les hippocampes ont été imaginés par Jean-François Hory[7], à l'époque secrétaire général du conseil général ayant fait adopter les armoiries[5].

Signification

Symboles de l'île

Le croissant d'argent symbolise le croissant musulman, l'islam étant la religion majoritaire sur l'île (en)[3],[4].

Les deux étoiles d'or rappellent des fleurs d'ylang-ylang[4], évoquant la prospérité agricole de l'île[3].

La bordure engrêlée d'argent symbolise le récif corallien qui entoure l'île[3],[4].

L'hippocampe, bien qu'extrêmement rare à Mayotte, a été choisi pour supporter l'écu car la forme de l'île ressemble à la silhouette d'un hippocampe la tête en bas[4],[8]. Cet animal est ainsi devenu le symbole de Mayotte, surnommée « l'île-hippocampe », et il se retrouve dans de nombreuses marques locales.

Symboles de l'attachement à la France

La forme de l'écu français moderne, qui date du XIXe siècle et de l'héraldique d'Empire, a été choisie pour rappeler que Mayotte est passée sous souveraineté française à la même époque, en 1841[3].

Les trois couleurs (azur, argent et gueules) rappellent le drapeau de la France (bleu, blanc, rouge)[3],[9].

Ra Hachiri, la devise de Mayotte inscrite sous l'écu, signifie « Nous sommes vigilants » en mahorais[10],[3],[4],[11]. Elle traduit la volonté de voir Mayotte rester française depuis le référendum de 1976, malgré les revendications territoriales de l'Union des Comores sur l'île[10],[4],[11],[12].

Logo du conseil départemental

Les armoiries sont utilisées dans le logo du conseil départemental, successeur du conseil général. Dans sa première version, le logo était constitué des armoiries surmontées de la mention « MAYOTTE » en rouge[1]. D'autres versions ont existé, notamment une version spéciale pour la départementalisation de l'île en 2011[13].

Dans sa version actuelle, le logo est constitué des armoiries placées entre les mentions « DÉPARTEMENT » au-dessus, et « DE MAYOTTE » en dessous, en noir, dans la police Barmeno Bold[1]. Une charte graphique a été publiée en 2013[1] pour uniformiser son usage[14].

Philatélie et numismatique

Les armoiries apparaissent sur un timbre de Mayotte de 1997, puis en 2011 sur la pièce de 10 euros de Mayotte, dans la série héraldique.

Notes et références

  1. (en) « Mayotte (Overseas Department, France) », sur Flags of the World.
  2. Charte graphique, p. 4.
  3. Olivier Gohin (dir.) et Pierre Maurice (dir.), Mayotte (actes du colloque universitaire tenu à Mamoudzou les 23 et 24 avril 1991 à l'occasion du 150e anniversaire du rattachement de Mayotte à la France), Université de La Réunion et LGDJ, , 2e éd., 431 p. (ISBN 2-275-00221-9), p. 6 [lire en ligne].
  4. Gérard-François Dumont, « Mayotte, une exception géopolitique mondiale », Outre-Terre, no 11 « De l'Afrique au Gondwana ? », , p. 515–527 (DOI 10.3917/oute.011.0515, HAL halshs-00839367) repris dans Gérard-François Dumont, « Découvrir Mayotte, une géopolitique singulière », sur diploweb.com, .
  5. Chamsudine Ali, « Historique des députés de Mayotte », Mayotte La Première,  : Zaïdou Bamana, « La feuille de route des députés de Mayotte », p. 6.
  6. Jean-François Hory, « L'île hippocampe », Le Monde des philatélistes, no 513, (lire en ligne).
  7. Michel Krempper, « Mayotte, 101e département français, 5e DOM », Timbres magazine, no 130, , p. 44–48 (lire en ligne).
  8. Frédéric Ducarme, « Mayotte, l’île-hippocampe », sur Mayotte Hebdo, .
  9. Christophe Cosker, « Mayotte : une île au cœur de la littérature africaine », Écriture, Université de Yaoundé, vol. 12 « Le texte littéraire africain et sa critique », , p. 330–331.
  10. Allocution d'ouverture de Younoussa Bamana, président du conseil général, dans Gohin et Maurice 1996, p. 22 [lire en ligne].
  11. Pierre Pujo, Mayotte la française, Paris, France-Empire, , 223 p. (ISBN 2-7048-0723-X), p. 187 [lire en ligne].
  12. Soula Said-Souffou, La départementalisation de Mayotte : La sécurité de tout un peuple, Paris, L'Harmattan, coll. « Diplomatie et stratégie », , 261 p. (ISBN 978-2-343-04866-6), p. 14.
  13. Charte graphique, p. 3.
  14. Charte graphique.

Voir aussi

Article connexe

Lien externe

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