Armée tibétaine

L'armée tibétaine (tibétain : དམག་དཔུང་བོད་, Wylie : dmag dpung bod, THL : Mak Pung Bö) est la force militaire du gouvernement du dalaï-lama notamment pendant la période dite d'indépendance de facto de 1912 à 1951. Armée de volontaires tibétains à l'origine, elle a été modernisée avec l'aide des Britanniques et des Japonais.

Soldats de l'armée tibétaine à Shigatsé en 1939.

Contexte

La situation géographique du Tibet et des voies d'accès difficiles ont participé à protéger le Tibet d’invasions militaires. Par ailleurs la faible population tibétaine n’a pas favorisé son expansion militaire à l’exception toutefois de la période de l’empire du Tibet[1].

VIIe siècle - milieu du IXe siècle

Pendant la période de l’empire du Tibet, les rois mettent en place une « redoutable armée » qui leur permet de conquérir un territoire immense. En 751 lors de la bataille de Talas les troupes du califat abbasside soutenues par des contingents tibétains (envoyés par l'empereur Tridé Tsuktsen), battent l'armée chinoise de la dynastie Tang, alors dirigée par Tang Xuanzong[2]. En 763, l’armée tibétaine va jusqu’à occuper provisoirement Chang'an, capitale de l’empire chinois[3].

L’armée tibétaine est notamment constituée d’une cavalerie mobile, un arc court et puissant compose l’armement. Par contre les armées chinoises, équipées lourdement, se déplacent plus difficilement[4].

XVIIe siècle et XVIIIe siècle

La tibétologue Katia Buffetrille mentionne qu'après la chute de l'empire du Tibet, les forces armées tibétaines sont faibles[5].

Ippolito Desideri, le premier Européen à résider à Lhassa en 1716, indique qu'il n'existe pas une armée permanente mais juste une garde royale. Pendant les guerres, les familles doivent envoyer un homme rejoindre l'armée tibétaine. Son équipement et son cheval sont fournis par la communauté. Toutefois le 5e dalaï-lama créée un régiment de 3 000 gardes du corps et installe des militaires aux frontières[6].

L'administration financière de l'armée tibétaine est gérée par deux fonctionnaires l'un est religieux et l'autre laïc. L'armée est d'abord organisée à partir d'une milice régionale. En cas de guerre, chaque famille doit fournir un homme et financer son équipement militaire. Les officiers sont désignés au sein des familles aisées. Le gouverneur de la région donne les affectations à ces hommes. Les dépenses générales sont à la charge de la région. À la fin des conflits les hommes retournent dans leurs familles. Cette organisation conduit à des forces armées inefficaces, peu formées et mal équipées[5].

Polhané Sönam Topgyé décide de créer une armée de métier constituée de 25 000 soldats. Celle-ci est dirigée depuis Lhassa, son organisation s'inspirant de l'armée mongole[5].

Sous l'empire Qing, de 1792 à 1912

Formation d'une infanterie tibétaine permanente (1792)

À la fin du XVIIIe siècle, l’incapacité des Tibétains à repousser les forces népalaises sans l’aide de l’armée chinoise, amène l’empereur Qianlong à signer un décret intitulé « Règlement en 29 articles pour mieux gouverner le Tibet »[7]. Constatant que « L'absence de l'armée officielle dans la région du Tibet a eu pour conséquence l'instauration de conscriptions d'urgence en temps de crise, ce qui s'est avéré dommageable pour le peuple tibétain », le 4e article décrète la formation d'une infanterie tibétaine permanente de 3 000 hommes, laquelle permettra au Centre de ne plus avoir à secourir militairement les Tibétains. L’armée tibétaine, tout comme la garnison impériale, est placée sous le commandement des commissaires impériaux, lesquels sont chargés également de la défense des frontières[8].

Instauration du « drapeau au lion des neiges » comme drapeau militaire

Partant du principe qu'un drapeau militaire est une nécessité pour l'entraînement quotidien d'une armée, le gouvernement central des Qing instaure le « drapeau au lion des neiges » comme drapeau militaire du Tibet[9],[10].

Expédition militaire britannique au Tibet (1903-1904)

Lors de l'expédition militaire britannique au Tibet en 1903 et 1904), le lieutenant-colonel Laurence Waddell évoque une armée tibétaine permanente composée de 6 000 soldats complétée par une milice et des hommes incorporés grâce à la taxe militaire. Ainsi le nombre de militaires est de 60 000 dans l'infanterie et 14 000 dans la cavalerie[11].

Période dite d'indépendance de facto (1912-1951)

Création d'une armée de volontaires tibétains (1912)

La chute de la dynastie mandchoue en 1911 est un heureux coup du sort dont le 13e dalaï-lama, qui s'est exilé en Inde, tire parti immédiatement. Il crée, en secret, un ministère de la guerre et met sur pied une force armée pour reprendre le pouvoir[12]. Sous la conduite de Dasang Damdul Tsarong, nommé commandant en chef (chida) et envoyé au Tibet depuis l'Inde, des volontaires tibétains prennent Shigatsé et Nadong, avant de gagner Lhassa, où la république a été proclamée le 7 mars 1912 après le soulèvement de la garnison chinoise, l'arrestation du commissaire impérial Lian Yu et la création d'un conseil représentatif provisoire[13].

Combats de Lhassa

La ville est désormais divisée en une partie nord tenue par les Tibétains et une partie sud tenue par les Chinois[14]. Les combats forcent le général Zhong Yin à se retrancher au monastère de Tengyéling, transformé en forteresse et dont les moines lui sont favorables. Les autres monastères, qui sont entrés en rébellion, demandent le départ immédiat de tous les ressortissants chinois[15].

Départ de la garnison chinoise

En avril 1912, après s'être rendus, trois mille soldats chinois et leurs officiers sont autorisés à quitter le Tibet pour l'Inde[16]. Nombreux sont ceux qui se perdent en route ou qui meurent de faim ou de froid[17]. Leurs compagnes tibétaines, laissées pour compte, sont lapidées ou mutilées, celles qui ont pu fuir échouent à Calcutta[18] En 1914, le monastère de Tengyeling est démoli pour collusion avec les Chinois et le général Zhao Erfeng[19],[20].

Levée d'une armée tibétaine professionnelle

Cavalerie de l’armée tibétaine dans les années 1930. Les mousquets sont équipés de baïonnettes fourchues.

Le 13e dalaï-lama entreprend de lever d'une armée professionnelle, dirigée par son conseiller de confiance Tsarong, pour contrer « les menaces internes à son gouvernement ainsi que les menaces externes »[21]. Il demande aux Britanniques de lui fournir des armes, des uniformes et des instructeurs[22].

Dans les années 1920, des instructeurs sont formés par des officiers britanniques et indiens au Tibet occidental[23]. En outre, des militaires sont envoyés en Inde pour y étudier le maniement de l'artillerie lourde et des mitrailleuses[24].

Délégué par la Grande-Bretagne à Lhassa entre novembre 1920 et octobre 1921, Charles Bell arrive avec plus de vingt chevaux chargés d'armes[25]. Avec le soutien du dalaï-lama, il obtient de la tsongdou d'augmenter le nombre de militaires pour obtenir un effectif de 17 000 soldats[26].

Si le drapeau impérial de l'ancienne infanterie tibétaine est encore hissé sporadiqement entre 1912 et 1920[27], à partir de cette dernière date les troupes défilent derrière un nouveau drapeau comportant un seul lion des neiges – symbole de la puissance du dalaï-lama – le regard tourné vers le soleil, la lune et les étoiles qui illuminent ce dernier, avec des montagnes en arrière-plan et une sphère entourée de flammes devant le lion, le tout sur un fond uni. Il ne s'agit pas du drapeau ultérieur des émigrés tibétains, lequel comporte deux lions affrontés sous un soleil levant entouré de rayons, motif emprunté au drapeau japonais. Le drapeau militaire n'aurait acquis un deuxième lion, affronté au premier, qu'à partir du milieu des années 1930[28].

Sous le 13e dalaï-lama

Cantonnée à Lhassa et commandée par un colonel (depon), la garde personnelle du 13e dalaï-lama, dite Kusoung Magar en tibétain, est forte de plusieurs centaines d'hommes, dont ses gardes du corps personnels. En plus de faire fonction de garde rapprochée, elle est présente, en tenue d'apparat, aux cérémonies officielles. Elle est armée de mitrailleuses légères Bren, d'obusiers et de fusils[29].

La caserne du Kusoung Magar est construite à la fin des années 1910 par le 13e dalaï-lama à proximité immédiate de son palais d'été dans l'enceinte du Norbulingka. Un commerçant et ancien militaire japonais habitant Lhassa, Yajima Yasujiro, engagé par Tsarong Dzasa comme instructeur de 200 soldats tibétains, en supervise la construction avant de rentrer au Japon en 1920 [30].

Le complexe s'ordonnait symétriquement de part et d'autre d'un axe central. Au sud, un bâtiment tout en longueur servait de dortoir aux soldats assurant la sécurité du pontife. Deux édifices plus petits, qui servaient de logis aux officiers et d'armureries, flanquaient un bâtiment central édifié devant une des portes d'entrée du Norbulingka : le Magar Podrang (« le palais de l'armée »), auquel on accédait par deux escaliers encadrant un portique en bois et qui servait au dalaï-lama à recevoir les visiteurs étrangers non autorisés à pénétrer dans le Norbulingka. L'intérieur était décoré de peintures murales, dont une illustrant le mythe du Shambhala : les forces du bien quittant le paradis du Shambhala pour combattre et vaincre les forces du mal. Une peinture murale représentant le Kusoung Magar donne à penser que celui-ci était entouré de murs[31].

Sous le 14e dalaï-lama

En 1954[32], Phuntsok Tashi Takla, le beau-frère du dalaï-lama, est nommé kusung depon (tibétain : སྐུ་སྲུང་སྡེ་དཔོན, Wylie : sku srung sde dpon), commandant de sa garde personnelle. A ce titre, il accompagne le dalaï-lama en Chine en 1954 et en Inde en 1956[33]. Il assure cette fonction jusqu'en [33].

En 1959, le régiment de la garde était toujours stationné dans une caserne adjacente à la porte sud du Norbulingka et comptait de 600 à 700 membres. Ces soldats étaient bien entraînés et leur armement était moderne : mitraillettes Bren ou Sten, mitrailleuses. Leur commandant, Taklha, était le beau-frère du dalaï-lama. Une escouade gardait la zone derrière l'enceinte intérieure jaune abritant les palais d'été et interdite au public [34].

Défaite de Chamdo

Le 1er janvier 1950, la radio d'État chinoise annonce que l'Armée populaire de libération se donne comme but pour l'année en cours, la libération de l'île de Taiwan, de l'île de Hainan et du Tibet [35].

Au printemps, le gouvernement tibétain, devant les menaces d'intervention de Pékin, entreprend de lever de nouvelles troupes et d'organiser exercices et parades militaires, « le dalaï-lama en personne bénissant les nouvelles couleurs de l'armée »[36].

Début octobre, l'APL, commandée par le général Wang Qimei, pénètre au Kham et marche sur Chamdo, le chef-lieu. La ville de Markham Gartok, qui compte une garnison de 250 hommes, composée pour partie de soldats de Lhassa et de recrues khampas, est assaillie par un millier d'hommes. Menacés d'être submergés, les Tibétains battent en retraite[37]. Battus également à la bataille de Rangsum et à celle de Riwoché, ils ne peuvent contenir l'avance chinoise et Chamdo tombe sans combat. Le 17 octobre, le commandant en chef, Ngapo Ngawang Jigmé, capitule. La faiblesse de l'armement, le manque d'entraînement des troupes et d'efficacité du commandement expliquent la débâcle[38]. Après confiscation de leurs armes, les prisonniers reçoivent des livres sur le socialisme, un peu d'argent, et sont renvoyés chez eux. 114 soldats de l'APL et 180 soldats tibétains ont été tués ou blessés[39]. L'APL continue ensuite sa progression en direction du Tibet central, mais s'arrête 200 km à l’est de Lhassa, à l’endroit que la Chine appelle la frontière de jure du Tibet[40].

Accord pour l'incorporation de l'armée tibétaine dans l'APL

Le 23 mai 1951, un accord est conclu entre la République populaire de Chine et les délégués du 14e dalaï-lama, l'Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet, par lequel le gouvernement tibétain donne son aval au déploiement de l'APL dans le Tibet central (point 2), accepte que l'armée tibétaine soit progressivement incorporée dans l'APL, quoique sans qu'une échéance précise soit fixée (point 8), et qu'un comité administratif militaire soit créé (point 15)[41].

Présence de soldats tibétains dans l’armée indienne

Après le conflit avec la Chine en 1962, la Special Frontier Force composée de militaires tibétains est créée en Inde. En septembre 2020, un soldat tibétain, Nyima Tenzin, est accidentellement tué lors d’une patrouille à la frontière entre la Chine et l’Inde. Le soldat issu de la diaspora tibétaine est inhumé pendant une cérémonie officielle. Lors des honneurs militaires, les troupes présentes tenaient les drapeaux du Tibet et de l’Inde. Gonpo Dhundup, le président du Congrès de la jeunesse tibétaine appelle les jeunes tibétains à rejoindre la Special Frontier Force [42],[43].

Notes et références

  1. Tibet (Xiziang) Encyclopædia Universalis
  2. Arabes combattit le Retour chinois en 751 à la bataille de Talas
  3. Alice Travers Chronologie de l'histoire du TibetOutre-Terre 2009/1 (n° 21), pages 109 à 128
  4. Tibet en chinois Xizang Larousse
  5. Buffetrille 2019, p. 106
  6. Buffetrille 2019, p. 107
  7. (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, p. 19 : « The inability of the Tibetans to expel the Nepalese forces without an army from China, coupled with charges of poor leadership and organization in the Tibetan government, prompted yet another Qing reorganization of the Tibetan government, this time through a written plan called the "Twenty-Nine Regulations for Better Government in Tibet ».
  8. (en) W. W. Rockhill, « "The Dalai Lama of Lhasa and their relations with the Manchu Emperors of China, 1644-1908" », in T'OUNG PAO ou ARCHIVES [...] de l'Asie orientale, vol. XI, 1910, p. 1-104, p. 53 : « The Ambans were made responsible for the frontier defenses, the efficiency of the native levies. ».
  9. (en) Melvyn C. Goldstein et Dawei Sherap, A Tibetan revolutionary the political life and times of Bapa Phüntso Wangye, University of California Press, (ISBN 978-1-4175-4514-8, lire en ligne), pp. 174-175, 194-195..
  10. Melvyn C. Goldstein 1999, p. 20 : « In fact, the 1792 reforms included the creation of Tibet's first standing army, the emperor's aim being to enable Tibet to defend itself and thus avoid having to send troops again ».
  11. Buffetrille 2019, p. 107-108
  12. Melvyn Goldstein, « The Snow Lion and the Dragon », p. 30.
  13. Melvyn Goldstein, A History of Modern Tibet, 1913-1951: The Demise of the Lamaist State, University of California Press, 1991, pages 104, 113, 120, 131–135, 138.
  14. (en) Dundul Namgyal Tsarong, In the Service of His Country: The Biography of Dasang Damdul Tsarong, Commander General of Tibet, Snow Lion Publications, 2000, 149 p., p. 36-37.
  15. Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, p. 264.
  16. Melvyn Goldstein, A History of Modern Tibet, 1913-1951: The Demise of the Lamaist State, op. cit., p. 59 : « By April 1912, the Tibetans had prevailed: about three thousand Chinese troops and officers surrendered and were permitted to leave Tibet via India. »
  17. Laurent Deshayes, op. cit., p. 267.
  18. Laurent Deshayes, op. cit., p. 267 : « L'épuration commence. […] Les compagnes tibétaines des soldats chinois ont été laissées pour compte : celles qui ont pu fuir échouent lamentablement à Calcutta, celles qui restent sont lapidées ou mutilées. »
  19. Laurent Deshayes, op. cit., p. 267 : « Le monastère de Tengyéling est détruit pour trahison ».
  20. (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, with a new epilogue by the author. Translated from the German by Richard Graves. With an introduction by Peter Fleming, First Tarcher/Putnam Hardcover Edition, 1997 (ISBN 0-87477-888-3) : « People still speak of the monks of Tengyeling, who forty years ago sought to come to terms with the Chinese. Their monastery was demolished and their names blotted out ».
  21. (en) Roger McCarthy, Tears of the Lotus : Accounts of Tibetan Resistance to the Chinese Invasion, 1950-1962, McFarland, , 31–34, 38–39 p..
  22. Sam van Schaik, Tibet : A History, 2011, p. 196.
  23. Robert W. Ford, Tibet Rouge. Capturé par l’armée chinoise au Kham, Olizane, 1999 (édition originale en 1957), p. 18 : « L'influence anglo-indienne s'était imposée dans les années 20, quand des instructeurs soigneusement sélectionnés furent formés par des officiers britanniques et indiens au Tibet occidental. »
  24. Jiawei Wang et Nyima Gyaincain, Le statut du Tibet de Chine dans l'histoire, China Intercontinental Press, 2003, 367 p., p. 152.
  25. (en) Jiawei Wang et Nyima Gyaincain, (4) Around the Gansu Delegation's Entry Into Tibet, dans The historical Status of China's Tibet : « In order to discourage the local government of Tibet from improving relations with the government of the Republic of China and prevent the 13th Dalai Lama from getting closer to the motherland, Britain sent Charles Bell, the British political officer in charge of Sikkim, and others to Lhasa in 1920. Charles Bell arrived with more than 20 horseloads of weapons. »
  26. Laurent Deshayes, op. cit., p. 283.
  27. (it) Roberto Breschi, « Bandiere Passato e Present » (consulté le ) : « sembra che da circa il 1912 al 1920 fosse sporadicamente alzata la vecchia bandiera imperiale cinese ».
  28. Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, p. 268 : « Les troupes vont parader derrière le premier drapeau national (1) dont le symbolisme clame haut et fort la puissance du lion des neiges, le Dalaï Lama : il rugit sous le soleil, la lune et les étoiles qui, seuls, le dominent, devant de puissantes montagnes qui sont autant de remparts protégeant le Tibet de toute agression étrangère. Note 1 : Il ne s'agit pas de l'actuel drapeau utilisé par les Tibétains en exil. Une photographie du nouvel étendard se trouve en annexe à la dépêche No 78 du 28-8-1920 de Chengdu à Paris (Archives diplomatiques de Nantes, carton Pékin 238) ».
  29. (en) Leigh Ingram-Seal, Tibetan Army 1960s : « Dalai Lama Personal Bodyguard "Kusung Magar". Based at Lhasa for guard duty, ceremonial parades; ceremonial uniforms, poorly trained, poorly equipped & armed, under command of a general "Depon". Armed with Bren light machine guns, howitzers, and rifles. Normally had 500 troops in 1950, including 25 strong Dalai Lama Personal Guard. »
  30. (en) Michael Harris Goodman, The Last Dalai Lama: A Biography, Shambhala, 1987, 364 pages, p. 143 : « From 1914 to 1917 Tsarong employed Yajima Yasujiro, a trader living in Lhasa, as drill instructor for 200 Tibetan soldiers. A veteran of the Russo-Japanese War of 1904-1905 and an assistant at the Toyoma Military College until his release from military service in 1907, Yajima also supervised the construction of Japanese-style barracks for the Kusung Magar (the Dalai Lama's bodyguard) before returning to Japan wth his Tibetan wife and their son in 1920. The British suspected him of being a spy for the Japanese government. »
  31. (en) THE OLD CITY OF LHASA. REPORT FROM A CONSERVATION PROJECT (98-99) : Kussung Magar - the Dalai Lama's Bodyguard Regiment.
  32. (en) « The Cremation of Phuntsok Tashi », sur rangzen.com, .
  33. (en) Tseten Samdup, « Mr P T Takla - A hero of his time », sur Tibetan Review, .
  34. (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, volume 4, In the Eye of the Storm, 1957-1959, University of California Press, 2019, p. 371 et 356.
  35. (en) Kenneth Conboy and James Morrison, The CIA's Secret War in Tibet, University Press of Kansas, 2002 : « Besides facing Nationalist strongholds on Taiwan and on the tropical island of Hainan to the south, the PRC saw itself as heir to the Kuomintang claim over Tibet. Making no secret of its intentions, on 1 January 1950 communist state radio declared that the liberation of all three -- Taiwan, Hainan, and Tibet -- was the goal of the People's Liberation Army (PLA) for the upcoming calendar year. »
  36. (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, édition Putnam de 1997, chap. « Tibet is invaded » : « (...) new troops were raised, parades and military exercises were carried out, the Dalai Lama himself consecrated the army's new colors. »
  37. Robert W. Ford, Tibet Rouge, p. 130.
  38. (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, 1913-1951: The Demise of the Lamaist State, vol. 1 of The History of Tibet, University of California Press, 1991, p. 822 : « The Tibetan army that ultimately faced the People's Liberation Army was poorly trained, poorly equipped, and pathetically led » (« L'armée tibétaine qui affronta finalement l'Armée populaire de libération, était mal entraînée, mal équipée et commandée par de piètres officiers »).
  39. (en) Jiawei Wang et Nyima Gyaincain, The historical Status of China's Tibet, China Intercontinental Press, 1997, p. 209.
  40. (en) Tieh-tseng Li, Historical Status of Tibet, New York, Columbia University Press, 1956, 312 p., p. 289 : « Chamdo is in Kham and outside of Tibet proper. The Chinese Communist army, though it had captured Chamdo, which was considered a part of Sikang, could not be said to have entered Tibet proper ».
  41. (en) Melvyn C. Goldstein, A history of modern Tibet, vol. 2 : the Calm Before the Storm, 1951-1955, Berkeley, University of California Press, 2007, p. 104-105 : « In addition to acknowledging Chinese sovereignty for the first time in Tibetan history (point 1), the Tibetans would now assist the troops and cadres of the PLA to occupy Tibet peacefully (point 2). The Tibetans also agreed to give up control over Tibet's foreign affairs, border defense, and commerce (point 14) and agreed that the Tibetan army would be gradually incorporated into the PLA, albeit with no set deadline (point 8). They also accepted the return of the Panchen Lama to Tibet (points 5 and 6) and, in point 15, the creation of a new administrative entity, the Military Administrative Committee, separate from the Tibetan local government and under the Central People's Government. »
  42. Secret Tibetan military force raises stakes in India-China clash TheJapanTimes, 15 septembre 2020
  43. With public funeral for Tibetan soldier, Delhi sends a signal to Beijing The Hindu, 7 septembre 2020

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

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