Robert W. Ford

Robert Webster Ford (né à Burton upon Trent dans le Staffordshire le et mort le à Londres[1]) est un diplomate et écrivain britannique qui fut opérateur radio à la mission britannique à Lhassa en 1945, puis après une affectation à la mission britannique à Gangtok au Sikkim en 1947, travailla sous contrat pour le gouvernement tibétain à Lhassa et à Chamdo, dans le Kham, de 1948 à 1950. Chargé d’établir une liaison radio entre Lhassa et Chamdo et de former des opérateurs radio, un des sept Européens vivant Tibet et des cinq travaillant pour le gouvernement tibétain, il est arrêté en octobre 1950 lors de l'intervention de l’armée chinoise, accusé d’espionnage et d'implication dans le meurtre de l’envoyé du gouvernement chinois, Géda Tulkou, ce qu'il nia durant son emprisonnement et démentit lorsqu'il fut relâché au bout de cinq années. De retour en Angleterre, il relata cette période de sa vie en 1957 dans Wind Between the Worlds, traduit en français sous le titre Tibet rouge : capturé par l'armée chinoise au Kham. Il mena ensuite une carrière diplomatique jusqu'en 1987 et apporta son soutien au gouvernement tibétain en exil par ses écrits et ses conférences.

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Robert W. Ford
Robert W. Ford, lors de son arrestation par des soldats de l'armée populaire de libération le 19 octobre 1950
Naissance
Burton upon Trent, Staffordshire (Royaume-Uni)
Décès
Londres (Royaume-Uni)
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Anglais
Genres

Œuvres principales

Tibet rouge : capturé par l'armée chinoise au Kham

Biographie

Robert Webster Ford est le fils de Robert Ford, chauffeur-mécanicien travaillant pour une brasserie, et de Beatrice Ford, domiciliés rue de l'Église à Rolleston on Dove. Il fréquente l'école primaire de Rolleston puis le lycée classique de Burton-on-Trent. Goûtant peu la perspective de devenir simple employé dans une banque ou des bureaux à Burton-on-Trent et désirant voir du pays, il s'engage à l'âge de 16 ans dans la Royal Air Force comme apprenti. En 1943, il est affecté en Inde mais perd bientôt toutes ses illusions et, à la fin de la guerre, saute sur la proposition d'un travail d'opérateur radio à Lhassa au Tibet[2],[3].

Devenu, en 1945, opérateur radio à la mission britannique, il est un des sept Européens à vivre au Tibet, et des cinq travaillant pour le gouvernement tibétain[4], peu avant l'invasion chinoise de 1950[5]. Il fut reçu en audience par le 14e dalaï-lama, Tenzin Gyatso, alors âgé de 11 ans. La même année, il est envoyé à Gangtok, au Bureau politique du Sikkim, qui s’occupe des relations de l'Inde britannique avec le Tibet[6],[7].

Quand l'Inde devient indépendante en 1947, il est remplacé par un Indien à ce poste et retourne à Lhassa, le gouvernement tibétain lui ayant demandé d'installer la première station de radio tibétaine (Radio Lhassa), de former des opérateurs radio et de mettre au point un réseau de communication radio couvrant tout le Tibet. Il est le premier étranger à être embauché par le gouvernement tibétain et à recevoir un titre officiel[8],[9].

Au bout d’un an, il est affecté par Reginald Fox[10] à Chamdo, la capitale du Kham, pour établir une liaison radio entre Lhassa et Chamdo afin que le gouvernement tibétain puisse être informé rapidement de ce qui se passe sur le front oriental, les communications jusque-là prenant 60 jours de voyage à cheval[11],[12]. Les journaux britanniques de l'époque le surnomment « le Britannique le plus solitaire au monde » en raison de son affectation à un poste aussi loin de tout[13]. Ayant du mal à prononcer son nom (à cause du F), les Tibétains appellent Ford Phodo, et ceux du Kham, Phodo Kusho (Ford Esquire, « Monsieur Ford »)[1].

À l'été 1949, Ford et trois opérateurs stagiaires arrivent à Chamdo. Leur arrivée permet au gouverneur général du Kham, Lhalu Tsewang Dorje, d’améliorer les mesures défensives sur place et dans les environs. De plus, pour la première fois, un lien direct est établi entre Lhassa et Chamdo. En , Lhalu demande à Robert Ford d’accélérer l'entraînement des opérateurs radio, pour qu'ils puissent établir des stations de radio le long de la frontière. Les rumeurs de l'avancée de l’armée chinoise se sont répandues. Le même mois, de nouvelles armes et des instructeurs arrivent pour initier des recrues au maniement des fusils. Ford rapporte que l'armée tibétaine « commençait à prendre une allure un peu moins moyenâgeuse »[14]. En avril, Ngabo Ngawang Jigme est nommé nouveau gouverneur général. Il arrive à Chamdo en septembre. Lhalu quitte Chamdo, laissant à son successeur la responsabilité des affaires civiles et militaires de la ville[15].

Lors de l'intervention militaire chinoise au Tibet (1950-1951)[16], après une fuite aussi brève que rocambolesque devant les avant-gardes de l'armée populaire de libération[17],[18], Ford est arrêté le , ainsi que Ngabo Ngawang Jigme et des responsables tibétains[16],[19]. La République populaire de Chine accuse Ford d'espionnage, de diffusion de propagande anticommuniste et d'implication dans la mort de son envoyé spécial, le tulku Géda, abbé du monastère de Béri et vice-président du gouvernement provincial du Xikang, chargé de transmettre au gouvernement tibétain à Lhassa des propositions en vue de négociations de paix[20]. Ford nia ces accusations durant ces cinq ans de prison[21],[22].

Arrivée de Robert Ford à l'issue de sa captivité chinoise à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol le 22 juin 1955.

Il passe près de 5 ans en prison, dans la crainte constante d'une exécution, soumis à des interrogatoires et au lavage de cerveau, à ce qu'il rapportera plus tard dans ses mémoires. En 1954, il est autorisé à écrire une lettre à ses parents. À l’issue de son procès fin 1954, il est condamné à dix ans de prison. Il est finalement relâché en 1955, escorté jusqu'à Hong Kong pour y être remis au gouvernement de la colonie britannique[23],[24].

En 1956, il travaille comme journaliste indépendant[25] avant d'être nommé au service diplomatique britannique. Jusqu'à son départ à la retraite, il servira, pour le compte du Ministère des Affaires étrangères, à Londres, au Vietnam, en Indonésie, aux États-Unis, au Maroc, en Angola, en Suède) et en France, et finalement comme consul général à Genève, en Suisse[26]. La même année, il épouse Monica Tebbett, une amie d'enfance, avec laquelle il aura deux fils, Martin et Giles[27].

À son retour en Grande-Bretagne, Ford décrit dans un quotidien ses expériences avant d'en faire, en 1957, un livre intitulé Captured in Tibet (Wind Between the Worlds pour l'édition américaine)[28],[29], qui est traduit en français l'année suivante sous le titre Tibet rouge : "Captured in Tibet". L'ouvrage connaît une réédition en anglais en 1990 sous le titre Captured in Tibet, et en français en 1999 sous le titre Tibet Rouge. Capturé par l’armée chinoise au Kham. L'ouvrage comporte aussi incidemment l'autoportrait d'un homme d'une douceur rare, de hautes connaissances intellectuelles qui a appris à lire et à écrire le chinois en prison, et à parler tibétain au cours de son travail[30].

En 1959, Ford est l'un des membres fondateurs de la Tibet Society et en devient le vice-président[31].

Ford part à la retraite en 1987 et est décoré commandeur de l'ordre de l'Empire britannique[32].

Apportant son soutien au gouvernement tibétain en exil, il est amené à donner de nombreuses conférences sur les questions concernant le Tibet et la Chine au Royaume-Uni, dans les autres pays d'Europe, en Australie et aux États-Unis. En 1992, ayant entrepris, à la demande du dalaï-lama, une tournée de conférences en Inde, il est mis en résidence surveillée avec son épouse à Dharamsala par les autorités indiennes, ses conférences coïncidant avec la visite officielle du premier ministre chinois Li Peng. Ford doit écourter son séjour et rentrer en Grande-Bretagne[33].

Le , il est convié par le dalaï-lama à un déjeuner réunissant des Occidentaux ayant vécu au Tibet avant 1950. Ces derniers signent un document où elles affirment leur conviction que celui-ci était un État indépendant et souverain avant 1950[34].

En 1996, Ford est en mesure d'organiser la première rencontre entre le dalaï-lama et un membre de la famille royale d'Angleterre. La rencontre avec la Reine mère a lieu le à Clarence House[35].

À l'occasion de son 90e anniversaire, le Bureau du Tibet de Londres organisa une cérémonie en . Ayant auparavant plaisanté sur ses arriérés de salaire non perçus, il se voit remettre à cette occasion son dernier salaire, un agrandissement photographique d’un billet de banque tibétain de 100 srang avec des excuses pour le retard « dû à des circonstances atténuantes »[36],[37].

Le Dalaï-lama remet le Prix Lumière de la vérité à Robert Ford en 2013

Le , le dalaï-lama lui remet le prix Lumière de la vérité, décerné par le mouvement Campagne internationale pour le Tibet[38].

Ford s’éteint le à Londres[1].

Publications

Notes et références

  1. (en) Claude Arpi, Phodo Kusho no more , 24 septembre 2013.
  2. (en) Robert Webster Ford : « He had always wanted to travel and joined the RAF to see the world. "A safe white-collar job seemed the fate of most grammar school boys in 1939, but I hated the idea of spending the rest of my life in a bank or office in Burton-on-Trent". [...] He was an easy victim for the recruiting posters and enlisted as an apprentice when he left school at 16 - a week later war broke out. He was posted to India in 1943 and soon became disillusioned, and jumped at the chance of the job in Lhasa that carried a temporary release from the RAF. [...] Robert Webster Ford was born in Burton 1923. His father Robert, a brewery engine-driver, and his mother Beatrice lived in Church Road, Rolleston. He attended Rolleston Primary School and Burton Grammar. »
  3. (en) Robert W. Ford, Freedom for Tibet, Europe speaks out, Berlin, 12 March 2005 : « Ford served in the Royal Air Force as a radio technician during World War II in England & India. »
  4. Robert Ford, The Telegraph, 6 octobre 2013
  5. (en) Tsepon Wangchuk Deden Shakabpa, One Hundred Thousand Moons: An Advanced Political History of Tibet, p. 924, note a
  6. (en) Robert W. Ford, Freedom for Tibet, Europe speaks out, op. cit. : « In 1945 from India he joined the British Political Mission in Lhasa, Tibet, as its Radio officer. Later that year he was transferred to the Political Office in Sikkim, responsible for British Indias relations with Tibet. »
  7. (en) Bureau du Tibet, "For Tibet the nightmare of foreign occupation had begun," Robert Ford, 6 juillet 2008 : « Mr. Ford joined the British Mission in Lhasa in 1945 as a radio officer. The same year he was transferred to Gangtok (Sikkim), where he worked for British-India relations with Tibet. »
  8. (en) Robert Webster Ford : « From 1948 to 1950, he was a Radio Officer to the Tibetan government, charged with installing Tibet's first Broadcasting Station and developing an internal radio communication system. »
  9. (en) Robert W. Ford, Freedom for Tibet, Europe speaks out, op. cit. : « With Indias independence in 1947 Fords post was taken over by one Indian. Now he was able to fulfill an ambition to return to Lhasa. He had been asked by the Government of Tibet to join its service to start Tibets first broadcasting station, train Tibetan radio operators & set up a radio communications network throughout Tibet. He was the first foreigner to be employed by the Government of Tibet & given an official rank. »
  10. Michael Harris Goodman, Le Dernier Dalaï-Lama ?, Claire Lumière, 1993, (ISBN 2905998261), p. 108
  11. (en) Robert W. Ford, Freedom for Tibet, Europe speaks out, op. cit. : « After a year in Lhasa he travelled the northern route to Chamdo, eastern Tibet's capital, adjacent to China, from where he established a radio link to Lhasa - another first. »
  12. Mikel Dunham, Buddha's Warriors, The Story of the CIA-backed Tibetan Freedom Fighters, Penguin Books Indian, 2005, 433 p., p. 68 : « He had come to Tibet in 1948, hired by the Central Government to build and operate Radio Lhasa. Once the station was up and running, he had been transferred to operate a radio in Chamdo so that Lhasa could be kept informed of events on the eastern front. Previously, communication between Lhasa and Chamdo had been conducted on horseback - a sixty-day ride. »
  13. (en) Peter Simpson, Man who set up Tibet radio gets £65 in back-pay 63 years later, South China Morning Post, 29 March 2013 : « As the British newspapers reported at the time, Ford, from London, [...] was dubbed “the Loneliest Briton in the World” because of his remote posting. »
  14. (en) Tsering Shakya, The Dragon in the Land of Snows.
  15. (en) The Dragon in the Land of Snows par Tsering Shakya.
  16. (en) Samten G. Karmay, Authenticating Tibet: Answers to China's 100 Questions, Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille (dir.), p. 57-58.
  17. (en) Peter Simpson, op. cit. : « I came to work on the day of the invasion and was told by the fleeing staff my bosses had fled. I grabbed my pony, and caught up with my superiors two days later, but we were then all captured. »
  18. Présentation par l'éditeur du livre Tibet rouge : capturé par l'armée chinoise au Kham, Éditions Olizane, 1999.
  19. (en) Sumit Ganguly, The Kashmir Question: Retrospect and Prospect, p. 156.
  20. (en) Xirab Nyima, The Historical Status of China's Tibet, China Intercontinental Press, en particulier (3) The Local Government of Tibet Refused Peace Talks and the PLA Was Forced to Fight the Qamdo Battle. Chapitre VII. Selon Xirab Nyima, Géda arrive à Chamdo le 24 juillet 1950 et demande à se rendre auprès du 14e dalaï-lama à Lhassa, mais il est mis en résidence surveillée sur les conseils des agents britanniques Reginald Fox et Robert Ford. On le retrouve mort, empoisonné. Dans sa prison, Ford devait reconnaître que Géda avait été assassiné pour l'empêcher de communiquer à Lhassa les termes d'un accord en dix points devant déboucher sur la libération pacifique du Tibet. Après l'assassinat de son envoyé, le gouvernement central décide de prendre Chamdo pour contraindre Lhassa à négocier.
  21. (en) Samten G. Karmay, Authenticating Tibet: Answers to China's 100 Questions, eds. Anne-Marie Blondeau, Katia Buffetrille, p. 64.
  22. Samten G. Karmay, op. cit. : « Les Chinois accusèrent Robert Ford, qui toujours le nia lors des cinq ans de prison qu'il effectua en Chine. »
  23. (en) Robert Webster Ford, sur le site du village de Rolleston-on-Dove.
  24. Peter Simpson, op. cit. : « He was escorted to the Hong Kong border and turned over to the colonial government. »
  25. (en) Robert Ford: Radio operator in Tibet who was jailed by China for being an ‘imperialist spy’, independent.co.uk, 18 octobre 2013
  26. (en) Robert W. Ford, Freedom for Tibet, Europe speaks out, op. cit. : « In 1956 he joined the British Diplomatic Service. He served in the Foreign Office in London & at various posts in Vietnam, Indonesia, the United States, Marocco, Angola, Sweden, France & finally as Consul-General in Geneva [...]. »
  27. (en) Thubten Samdup, UK Celebrate 90th Birthday of Robert Ford, Tibet's First Radio Operator, sur le site tibet.net, March 23, 2013 : « Robert married Monica Tebbett, a childhood friend, in 1956. They were married for 55 years and had two sons, Martin and Giles. »
  28. Peter Simpson, op. cit. : « On his return to Britain, Ford wrote about his experiences in a newspaper. »
  29. (en) Robert W. Ford, Freedom for Tibet, Europe speaks out, op. cit. : « He wrote a book about his experiences in Tibet and China "Captured in Tibet" (Oxford University Press, Hong Kong, Oxford, New York 1990). »
  30. (en) The Listener, vol. 57, BBC, 1957, p. 797 : « It also, almost inadvertently, paints a self-portrait of a man of uncommon sweetness of disposition, high intellectual attainments(He learned to read and write Chinese in prison, to speak Tibetan in the course of his work). »
  31. (en) Thubten Samdup, UK Celebrate 90th Birthday of Robert Ford, Tibet's First Radio Operator], op. cit. : « He was a founder member of the Tibet Society in 1959 and remains a Vice President to this day. »
  32. (en) Robert W. Ford, Freedom for Tibet, Europe speaks out, Berlin, 12 March 2005 : « & finally as Consul-General in Geneva from where he retired in 1987. He was awarded Commander of the Order of the British Empire. »
  33. (en) Thubten Samdup, UK Celebrate 90th Birthday of Robert Ford, Tibet's First Radio Operator, op. cit. : « Robert has written extensively and lectured on all aspects of Tibetan and Chinese affairs in the UK, the rest of Europe, Australia, and the United States. In 1992, he undertook a country wide lecture tour in India, at the request of His Holiness the Dalai Lama. Lectures took place in a number of locations, including the Indian Army College, Civil Service College and in the Lokh Sabha, the Lower House of the Indian Parliament. The tour was brought to an abrupt end when Robert and his wife Monica were detained under house arrest in Dharamsala by the Indian authorities. The lectures coincided with the Chinese Premier Li Peng’s official visit to India. Robert had to return home early to the UK. »
  34. (en) Statement by Westerners who visited Tibet before 1949, tibet.com (ancien site du Gouvernement tibétain en exil), 13 septembre 1994 : « As some of the few remaining foreigners who witnessed independent Tibet, we are unanimous in our conviction that Tibet was a fully sovereign country. » Ces personnes sont Joan Mary Jehu, Heinrich Harrer, Archibald Jack, Bruno Beger, Fosco Maraini, Kazi Sonam Togpyal.
  35. (en) Thubten Samdup, UK Celebrate 90th Birthday of Robert Ford, Tibet's First Radio Operator], op. cit. : « In 1996, Robert was able to orchestrate the first meeting between His Holiness the Dalai Lama and a member of the British Royal family. His Holiness met Her Majesty Queen Elizabeth the Queen Mother, with Robert, on 17th July, at Clarence House. »
  36. (en) Peter Simpson, op. cit. : « The Tibetan government in exile, which is based in India, handed Ford the last of his salary, a 100 Tam Srang note worth £65 (HK$764), at a ceremony in London on Wednesday, his 90th birthday. »
  37. (en) Roger Croston, Robert Webster Ford (1923-2013) – known to Tibetans as “Phodo Kusho” – Ford Esq.
  38. (en) Lamp for the Path Teachings in Fribourg, sur le site du dalaï-lama, 14 avril 2013.

Articles connexes

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