Armée de libération nationale (Maroc)

L'Armée de libération nationale du Maroc (ALN) a été créée dans les années 1955 dans le but de libérer le Maroc de l'occupation française et espagnole.

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Armée de libération nationale
Idéologie Indépendantisme, nationalisme marocain
Objectifs Indépendance du Maroc
Libération de tous les territoires formant le Grand Maroc
Statut Dissoute
Fondation
Date de formation 1955
Pays d'origine Maroc
Actions
Zone d'opération Maroc
Sahara espagnol
Algérie française
Colonie de la Mauritanie
Période d'activité 1955-1958

Histoire

Création et premières opérations dans le Rif, Moyen-Atlas et la frontière algéro-marocaine

Abbas Messaâdi, Abdelkrim El Khatib, Abdellah Senhaji, Saïd Bounaïlat et Benaboud participent à la création de cette nouvelle structure politique qui s'oppose à l'hégémonie de l'Istiqlal[1]. L'objectif de l'AL est la libération de l'ensemble du Grand Maghreb arabe avec Mohamed Boudiaf et Larbi Ben M'hidi, personnalités du F.L.N algérien[2].

Le , à la suite de l'appel au calme du sultan Sidi Mohammed ben Youssef après l’annonce de l'indépendance du Maroc, le haut commandement de l'ALN en accord avec le Mouvement de la Résistance annonce dans un tract la cessation provisoire des opérations militaires notamment dans le Rif, tout gardant ses positions jusqu'à ce que la souveraineté marocaine soit entièrement libérée sans condition ni réserve[3]. Le 31 mars, le sultan reçoit trente chefs de l'ALN, venant des secteurs du Rif, du Maroc oriental, de l'Atlas et des confins algéro-marocains, confirmant leur allégeance et obéissance à la monarchie[4].

Déplacement dans le sud et premières incursions contre les possessions française au Sahara

La première opération militaire de l'ALN au Sahara est lancée dans la nuit du 1er au , lorsque les éléments de l'ALN comprenant une majorité de Reguibat mais également des Zemmours, attaquent le poste Oum El Achar. Les 100 à 400 combattants de l'ALN enlèvent le poste, tuent le lieutenant Gilbert Lentignac, et anéantissent la moitié de la garnison. L'attaque a un grand retentissement, même dans la presse parisienne, mais l'ALN n’exploite pas ce succès[L 1].

Le , l'ALN tend une embuscade à l'armée française au puits d'El-Amar, à une centaine de kilomètres au nord-est de Fort-Trinquet, dans le nord mauritanien. Près de 200 combattants de l'ALN surprennent une patrouille d'une quarantaine de soldats français se rendant dans le secteur. Près de 23 soldats sont tués[5].

Le , l'ALN attaque à nouveau le poste d'Oum El Achar, mais l'armée française repousse facilement les Marocains[6].

Guerre d'Ifni

La guerre d'Ifni est le nom donné aux opérations militaires menées par l'Armée de libération marocaine entre octobre 1957 et avril 1958 contre les troupes coloniales espagnoles pour libérer Ifni, Tarfaya et le Sahara occidental de l'occupation espagnole. En espagnol, cette guerre est dénommée la guerra olvidada qui signifie la « guerre oubliée ».

Bataille de Dcheira

La Bataille de Dcheira, (ou "la bataille d'Edchera") est une bataille qui a eu lieu le 13 janvier 1958 à Dcheira (it) (en espagnol : Edchera), au Nord de Laayoune. Dans le cadre de la guerre d'Ifni, l'Armée de libération nationale du Maroc (ALN) mène des opérations militaires contre les troupes coloniales espagnoles pour libérer Ifni, Tarfaya, et le Sahara espagnol. Le 12 janvier 1958, le Maroc attaque la garnison espagnole à Laâyoune. L'offensive échoue. Vaincus et repoussés par les Espagnols, les combattants marocains de l'ALN battent en retraite vers le sud-est. Cependant une autre occasion d'attaquer se présente dès le lendemain, lorsque 350 hommes de deux compagnies espagnoles du 13e bataillon légionnaire effectuent une mission de reconnaissance à Edchera. Invisibles depuis leurs positions dans les dunes, environ 500 combattants marocains ouvrent le feu.

En février 1958, les troupes franco-espagnoles lancent une contre-offensive de grande envergure qui permet de démanteler l'Armée de libération marocaine au Sahara espagnol. Pour la première fois, des attaques aériennes sont lancées, la France et l'Espagne déployant 130 appareils (60 espagnols et 70 français). Sur le sol sont intervenus 9 000 soldats espagnols et 5 000 français. Le lieutenant-général Lopez Valencia, capitaine général des îles Canaries, commandait les forces espagnoles.

Annexes

Notes

    Sources bibliographiques

    1. Gaudio, p. 75.

    Références

    1. « Mahjoubi Aherdane n'a été ni résistant ni fondateur du MP », Maghress,
    2. « Qui a tué Abbas Messaâdi ? », Bladi.net,
    3. « " L'Armée de libération du Maroc annonce la "cessation provisoire des opérations militaires" », Le Monde, (lire en ligne)
    4. « "Les chefs de l'" Armée de libération " ont été reçus ce matin par le sultan" », Le Monde, (lire en ligne)
    5. « Le sanglant engagement d'El-Amar confirme les visées impérialistes de certains éléments marocains », Le Monde, (lire en ligne)
    6. « Après l'accrochage d'Oum-El-Achar », Le Monde, (lire en ligne)

    Bibliographie

    • Attilio Gaudio, Guerres et paix au Maroc : reportages, 1950-1990, KARTHALA Editions, , 439 p. (ISBN 978-2-86537-312-3, présentation en ligne).
    • Laurent Pointier, Sahara occidental : la controverse devant les Nations Unies, KARTHALA Editions, , 226 p. (ISBN 978-2-84586-434-4, présentation en ligne).

    Articles connexes

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