Argyroneta aquatica
Argyronète
Règne | Animalia |
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Embranchement | Arthropoda |
Sous-embr. | Chelicerata |
Classe | Arachnida |
Ordre | Araneae |
Sous-ordre | Araneomorphae |
Famille | Dictynidae |
Genre | Argyroneta |
- Araneus aquaticus Clerck, 1757
- Aranea urinatoria Poda, 1761
- Aranea amphibia Müller, 1776
- Clubiona fallax Walckenaer, 1837
- Argyroneta aquatica japonica Ono, 2002
Argyroneta aquatica, l'Argyronète, est une espèce d'araignées aranéomorphes de la famille des Dictynidae[1]. Elle vit quasi intégralement sous l'eau. C'est la seule araignée véritablement aquatique[2].
Description
Les mâles mesurent de 10 à 15 mm et les femelles de 8 à 9 mm[3]. L'Argyronète est un arthropode de la classe des Arachnides car elle possède quatre paires de pattes articulées.
Cette araignée possède un venin qui n'est pas dangereux pour les humains, mais sa morsure est plutôt douloureuse, comme l'ont signalé Maeterlinck et Berland (1932) car ses chélicères sont assez puissantes pour percer la peau. Son mode de vie fait que les rencontres avec l’homme restent très rares.
Répartition
Cette espèce se rencontre en zone paléarctique[1]. En France, elle a été considérée comme une espèce « nordique », manquant dans le Midi (Germain et Seguy, 1957 ; Perrier, 1968) et, à fortiori, sur le littoral méditerranéen.
Habitat
L’argyronète vit dans les plans d’eau calme et claire. Il faut cependant une présence de plantes aquatiques pour qu’elle puisse arrimer sa toile et pour se reproduire. Si elle vivait dans la mer, la marée emporterait sa bulle.
Mode de vie
Elle a la particularité de demeurer sous l'eau. Contrairement à la plupart des animaux aquatiques, elle n’a pas de branchies mais des trachées, c'est-à-dire un système respiratoire issu du monde terrestre.
Une bulle d'air englobe son abdomen et le début de ses pattes, retenue par des poils hydrophobes dont l'agencement dense engendre une tension superficielle puissante, permettant même à la bulle d'air de résister lorsque l'araignée est en contact avec des plantes ou des proies. Son système respiratoire est alimenté via cette bulle d'air qui persiste aussi longtemps qu'elle demeure sous l'eau, c'est-à-dire toute sa vie ou presque. Elle va régulièrement chercher de l’air à la surface en faisant ressortir uniquement l'extrémité postérieure de son abdomen.
Elle édifie une toile en forme de cloche entre des plantes, sous laquelle elle place de l'air venant du tour de son abdomen et récupéré à la surface. Cette bulle également reste en place grâce aux propriétés physiques de la toile qui génère une tension superficielle très efficace.
Le nom d'argyronète, qui signifie toile argentée, vient de cette cloche d'air.
L’argyronète est une prédatrice qui s'attaque à peu près à toutes les proies qu'elle domine physiquement, généralement des insectes et de petits crustacés. Elle chasse au milieu des plantes en nage rapide, affût, et arpentage. Elle immobilise ses proies avec ses puissantes pattes avant qui servent également de membres natatoires, et tue avec son venin. Elle retourne ensuite dans sa cloche d'air pour consommer sa prise car cette araignée ne peut pas se nourrir dans l'eau.
La cloche d'air est également utilisée lors des mues.
La femelle, plus petite que le mâle, construit une cloche plus grande dans laquelle elle passe plus de temps que le mâle. L'accouplement a lieu dans la cloche d'air de la femelle, et elle y prend soin de ses œufs.
Cette espèce peut donc accomplir l'intégralité de son cycle de vie depuis son repaire immergé : naître, se nourrir, et se reproduire.
L'étude des échanges gazeux a montré que la cloche d'air « récupère » de l'oxygène venant de l'eau, et évacue du dioxyde de carbone. Ce processus fonctionne grâce aux différences de pressions partielles. La respiration de l'araignée est nécessaire à la réalisation de ce cycle afin de maintenir les gradients de concentration requis.
Plus l'eau est pauvre en oxygène, plus l'araignée doit construire une cloche importante afin d'augmenter la surface d'échange.
Il est possible que cette circulation gazeuse soit suffisante pour que l'araignée puisse respirer indéfiniment, mais l'azote est également transmise de la cloche vers l'eau, résultant en une diminution constante du volume d'air. L'araignée doit donc régulièrement ajouter de l'air dans sa cloche.
Les relations prédateur-proie ont été étudiées en aquarium et en laboratoire. Elle se montre capable de capturer, immobiliser et manger de petits poissons, ce qui peut la faire classer, avec le genre Dolomedes, parmi les « araignées ichtyophages »[4].
Publication originale
- Clerck, 1757 : Svenska spindlar, uti sina hufvud-slågter indelte samt under några och sextio särskildte arter beskrefne och med illuminerade figurer uplyste. Stockholmiae, p. 1-154.
Liens externes
- (en) Référence Animal Diversity Web : Argyroneta aquatica (consulté le )
- (en) Référence Fonds documentaire ARKive : Argyroneta aquatica (consulté le )
- (en) Référence BioLib : Argyroneta aquatica (Clerck, 1757) (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Argyroneta aquatica (Clerck, 1757) (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Argyroneta aquatica (Clerck, 1757) (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Argyroneta aquatica (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence uBio : Argyroneta aquatica de Blauwe, 1973 (consulté le )
- (en) Référence World Spider Catalog : Argyroneta aquatica (Clerck, 1757) dans la famille Dictynidae +base de données (consulté le )
Voir aussi
Notes et références
- WSC, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
- Collectif (trad. de l'anglais par Manuel Boghossian), Le règne animal, Paris, Gallimard Jeunesse, , 624 p. (ISBN 2-07-055151-2), Argyronète page 589
- unibe
- Nyffeler & Pusey, 2014 : Fish Predation by Semi-Aquatic Spiders: A Global Pattern. Plos One, vol. 9, no 6, p. e99459, (texte intégral).
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