Arezki Abboute

Arezki Abboute est un militant algérien des droits de l'homme et de la Cause Amazigh. Juriste de formation, il est né le 14 février 1952 à Azazga, près de Tizi Ouzou en Algérie.

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Biographie

Études et débuts

Après des études primaires à Azzazga, Arezki Abboute entre au lycée Amirouche à Tizi Ouzou où il obtient son baccalauréat « sciences expérimentales » en 1972. Il s’inscrit à l’université d’Alger où il entame des études de médecine, qu’il abandonne au bout d’une année avant de s’inscrire pour une licence d’anglais. À Alger, il rencontre de nombreux militants de la cause amazigh tels que Ferhat Mehenni, Mohammed Haroun, Salem Mezhoud et Salem Rekhis, et s’intéresse de plus près à tout ce qui touche cette question qu’il avait déjà découverte avec les revues de l’Académie Berbère créée par Mohand Arab en France.

Le service national ne tarde pas à le « rattraper » puisqu’il est incorporé, en 1975, à l'EFOR (École de Formation des Officiers de Réserve) de Blida, avant d’être affecté à Ain Arnat (Sétif), à Annaba et à Miliana, pour finir dans les hamadas de Tindouf où il passera 20 mois sur les 28 qu’aura duré son service national.

Séjour en France

Après son service militaire, Arezki Abboute se rend en France en 1977 où il rencontre Me Ali Yahia Rachid qui vient de créer son parti politique : « le FUAA » (Front Uni de l’Algérie Algérienne) auquel il adhère en 1978.

Carrière professionnelle

Il rentre en Algérie en 1978 pour s’y installer définitivement. Il tente une carrière dans l’enseignement mais se rend compte qu’elle n’était pas faite pour lui. Alors il décide d'entrer à l’université de Tizi Ouzou pour une carrière dans la fonction publique.

En 1980, il occupe le poste de « chef de division gestion et approvisionnement » au département des équipements avant d’être élu en 1981 comme Secrétaire Général de la section syndicale du centre universitaire de Tizi Ouzou par ses pairs, tout en continuant de militer au « FUAA ».

Combat au sein du MCB

Le 29 mars 1980, il est arrêté et détenu au secret dans les geôles de la sécurité militaire où il a subi toutes sortes de violences avant d’être transféré à la prison de Boufarik, puis à celle de Berrouaghia où il rejoint les 23 autres détenus que la population de Kabylie continue encore d’appeler « les 24 détenus d’avril 1980 ».

Militant actif du Mouvement Culturel Berbère depuis sa création, Arezki Abboute a été présent dans tous ses combats et a participé à chacune de ses actions, notamment :

  • L’organisation du 1er séminaire du Mouvement Culturel Berbère à Yakouren, en août 1980 ;
  • Tirage et distribution de La revue clandestine « Tafsut » (printemps), dont il est membre du comité de rédaction ;
  • Organisation d’expositions et de conférences sur la culture berbère.

Création de la LADDH

En mars 1985, il participe, aux côtés d’autres personnes militantes du Mouvement Culturel Berbère pour la plupart, à la création de la première Ligue Algérienne des Droits de l'homme (la « LADH »), dont il est membre du comité directeur.

Cette action lui vaut, une autre arrestation avec d’autres membres de la direction de la ligue dont son président, Me Ali Yahia Abdenour, et de nombreux fils de chahid des wilayas de Tizi Ouzou, d’Alger et de Chlef. Au commissariat central d’Alger, où il est interrogé, il est torturé et brûlé à la cigarette avant d’être transféré avec ses camarades à la prison de Berrouaghia. Accusé « d’atteinte à la sûreté de l’Etat », Arezki Abboute est déféré devant la cour de sûreté de l’État de Médéa et est condamné, le 19 décembre 1985, à trois années de réclusion criminelle et à 5000 DA d’amende. Il passe quatorze mois de sa peine dans l’enfer du pénitencier de Tazoult-Lambèse d’où il ne sera libéré que le 27 avril 1987, grâce à la mobilisation de la population qui n’avait jamais abdiqué ou affaibli et au soutien des ONG des Droits de l'homme.

Après sa libération, il continue de militer pour l’officialisation de la langue Amazigh, le respect et la promotion des Droits de l'homme et pour une société plus juste. Il sera coordinateur au début des années 1990 du groupe d’Amnesty International (Tizi Ouzou), secrétaire général du comité de soutien au film de A. Bouguermouh, « la colline oubliée », la 1re œuvre cinématographique en langue amazigh…)

Arezki Abboute aujourd’hui

En avril 2009, Arezki Abboute publie un livre-témoignage sur son arrestation et sa détention lors d’avril 1980 : « Avril 80 : un des 24 détenus témoigne »[1].

Depuis 2016, sur le plan professionnel, Arezki Abboute est retraité de l'Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou où il a occupé le poste de chef de service des activités culturelles. Il a également quitté son poste de membre du comité directeur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme et de coordinateur de la Maison des droits de l'Homme et du Citoyen Tizi-Ouzou.

Sources et références

  1. Avril 80, un des 24 détenus témoigne, Arezki Abboute, 2009[réf. incomplète]

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

Bibliographie

  • Au nom du Peuple, ouvrage collectif : déclarations faites devant la cour de sûreté de l'État 1985[réf. incomplète]
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