Archipel Tristan da Cunha
L'archipel Tristan da Cunha est situé dans l'océan Atlantique faisant partie du territoire britannique d'outre-mer de Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha.
Pour les articles homonymes, voir Tristan da Cunha (homonymie) et Cunha.
Archipel Tristan da Cunha | ||
Carte de l'archipel Tristan da Cunha. | ||
Géographie | ||
---|---|---|
Pays | Royaume-Uni | |
Localisation | Océan Atlantique | |
Coordonnées | 37° 07′ 00″ S, 12° 17′ 00″ O | |
Superficie | 207 km2 | |
Île(s) principale(s) | Île Tristan da Cunha, île Nightingale, île Inaccessible | |
Point culminant | Queen Mary's Peak (2 062 m sur Île Tristan da Cunha) | |
Géologie | Îles volcaniques | |
Administration | ||
Territoire britannique d'outre-mer | Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha | |
Démographie | ||
Population | 267 hab. (2014) | |
Densité | 1,29 hab./km2 | |
Plus grande ville | Édimbourg-des-Sept-Mers | |
Autres informations | ||
Découverte | 1506 par Tristan da Cunha | |
Fuseau horaire | UTC±00:00 | |
Site officiel | www.tristandc.com | |
Géolocalisation sur la carte : océan Atlantique
| ||
Archipels au Royaume-Uni | ||
C'est l'archipel habité le plus isolé au monde[1] ; les terres les plus proches dotées d'une population permanente sont l'île Sainte-Hélène (à 2 420 km) et la ville du Cap en Afrique du Sud (à 2 790 km), l'Amérique du Sud étant située à plus de 3 220 km. Plus isolée que l'île de Pâques, dont les terres émergées et peuplées les plus proches sont l'île Henderson située à « seulement » 1 915 km et qui fut brièvement colonisée par des Polynésiens au XVe siècle, l'île Pitcairn (2 076 km) et le Chili (à 3 515 km).
Géographie
L'archipel est constitué de cinq îles :
L'Île Gough (aussi appelée Gonçalo Álvares), à 399 km au sud-sud-est de l'île Tristan da Cunha est également rattachée à ce territoire britannique d'outre-mer pour des raisons administratives.
Histoire
Découverte et explorations
L'archipel est découvert en 1506 par un marin portugais, Tristan da Cunha (Tristão da Cunha), qui donne son nom à la principale île. Il n'a d'ailleurs pas pu y accoster. Ilha de Tristão da Cunha est par la suite anglicisé en Tristan da Cunha. L’île Inaccessible et les îles Nightingale, à seulement 35 km au sud-ouest de l’île principale, ne sont découvertes qu'en 1652 par un navigateur hollandais. L’île Gough, la terre la plus éloignée du territoire, est découverte en 1506 par un autre navigateur portugais, Gonçalo Álvares (en) : l’île Gough est parfois nommée l’île Gonçalo Álvares.
Le premier sondage de l'archipel est fait par la frégate française L'Heure du Berger en 1767. Des relevés sont pris et un sondage approximatif de la côte est fait. La présence d'eau à la grande chute d'eau de Big Watron et dans un lac sur la côte nord sont notées, et les résultats du sondage publiés par un hydrographe de la Royal Navy en 1781.
Îles de Rafraîchissement
|
Au début du XIXe siècle, des baleiniers américains fréquentaient les eaux voisines et, le , un navire de Boston, le Baltic débarque un Américain du nom de Jonathan Lambert accompagné d'un Thomas Currie ou Tomasso Corri, à son service, et un troisième homme nommé Williams. Ce sont les trois premiers habitants permanents de Tristan. Ils sont bientôt rejoints par un quatrième, Andrew Millet[3].
Le , Lambert fait passer une annonce dans le Boston Gazette[4] se déclarant souverain et seul possesseur du groupe d'îles « fondant mon droit et ma revendication sur le motif rationnel et sûr de l'occupation absolue »[5]. Il rebaptise l'île principale Islands of Refreshment, l'île Inaccessible et l'île Nightingale deviennent respectivement "Pintard Island" et "Lovel Island". Le , Lambert, Williams et Millet se noient en pêchant. Currie, rejoint par deux autres hommes, continuent à s'occuper de la culture des légumes, du blé et de l'avoine et à élever des porcs[6].
Annexion britannique
Pendant la guerre de 1812 , les îles sont utilisées comme base par des croiseurs américains poursuivant des navires marchands britanniques. Ceci et d'autres considérations exhortées par Lord Charles Henry Somerset, alors gouverneur de la colonie du Cap en Afrique du Sud, conduisent le gouvernement britannique à annexer les îles en tant que dépendances de la colonie du Cap. La proclamation formelle d'annexion est faite le , en partie aussi pour garantir que les Français ne puissent utiliser les îles comme base pour une opération de sauvetage afin de libérer Napoléon Bonaparte de sa prison de Sainte-Hélène.
L'implantation permanente débute en quand le caporal William Glass obtient l'autorisation de rester sur l'île avec femme et enfants lors de sa démobilisation.
En 1961, une éruption volcanique impose l'évacuation de toute la population en Grande-Bretagne. Les habitants regagnent leur île en 1963.
En , le gouvernement de Tristan da Cunha vote la loi de protection en aire marine protégée (interdiction de prospection minière, pêche à la drague etc.) de la quasi totalité des eaux territoriales de l'archipel, soit 700 000 km2, en faisant à cette date la quatrième plus importante réserve marine au monde[7].
Faune et flore
En 2001, le Tristan da Cunha Cetacean Sanctuary (sanctuaire baleinier de Tristan de Cunha) est créé, incluant les îles Tristan, Inaccessible, Nightingale et Gough. On y rencontre en effet nombre de cétacés : baleines, dauphins, orques, cachalots…
En 1995, les îles Gough et Inaccessible sont classées au patrimoine mondial par l'UNESCO en raison du grand nombre d'oiseaux marins nicheurs qui s'y trouvent, certains endémiques.
Le Râle atlantis (Atlantisia rogersi) de la famille des Rallidae, endémique de l'île Inaccessible, est le seul du genre Atlantisia. C'est le plus petit oiseau au monde incapable de voler, pesant de 34 à 49 g et d'une longueur de 13 à 15,5 cm[8].
- Grive de Tristan da Cunha, endémique de l'archipel
- Albatros de Tristan da Cunha, endémique des îles Tristan et Gough
- Pétrel de Schlegel, endémique des îles Tristan et Gough
- Gallinule de Gough, endémique de l'île Gough
- Rowettie de Gough, endémique de l'île Gough
Notes et références
- (es) Tristan da Cunha, el territorio habitado más remoto del planeta
- Population maximale
- « Edgar Allan Poe Society of Baltimore - Works - Editions - The Collected Writings of Edgar Allan Poe - Vol. I: Imaginary Voyages (Chapter 15)) », sur www.eapoe.org (consulté le )
- (en) Annonce de Jonathan Lambert dans le Boston Gazette, LIFE, Time Inc, (lire en ligne), p. 13
- (en) Joseph Bockrath, « Law on Remote Islands: The Convergence of Fact and Fiction », Louisiana State University Law Center, , p. 59 (lire en ligne)
- (en) Blackwood's Edinburgh Magazine, William Blackwood, (lire en ligne), p. 280-285
- Karen McVeigh, (en) « Tiny Atlantic island takes giant leap towards protecting world's oceans », The Guardian, 13 novembre 2020.
- (en) B Taylor et C. J. Sharpe, « Inaccessible Rail (Atlantisia rogersi) », Handbook of the Birds of the World Alive, Barcelone, Lynx Edicions, (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- (en) J. Brander, Tristan da Cunha : 1506-1902, G. Allen and Unwin, 1940 (OCLC 458697748)
- (en) William Bryk (The New York Sun), The ephemera of fictional states, Cabinet Magazine, no 16 - été 2005. (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- Portail de Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha
- Portail du monde insulaire
- Portail des cétacés