Antoine Odier

Jacques Antoine Odier est un banquier et homme politique français né à Genève (République de Genève) le et mort à Paris le .

Pour les articles homonymes, voir Odier.

Biographie

Fils de Jacques Antoine Odier, citoyen de Genève, et de Marie Cazenove, et descendant d'une famille de réfugiés huguenots[1], Antoine Odier vint très jeune s'installer en France et devint associé d'une maison de commission à Lorient.

Sous la Révolution française, il entra dans la municipalité de cette ville au bénéfice de la loi de 1799 qui rendait la qualité de Français aux descendants des réfugiés. Partisan des Girondins, il fut arrêté en 1793 et ne fut libéré qu'après le 9 thermidor.

Après sa libération, il voyagea en Europe et, en 1795, il épousa à Hambourg Suzanne Boué, fille de Pierre Boué (1738-1803), armateur, banquier et négociant à Hambourg, et d'Henriette Plumejan, et arrière-petite-fille de Pierre Boué. Ils eurent huit enfants dont :

En 1789, lui et son frère Antoine, furent associés à Jacques Davillier, Sautter, Nicolas Dollfus, les frères Roman dans la maison de banque et de négoce Senn, Bidermann et Cie (Genève) qui exploitait la manufacture de toiles peintes à Wesserling (Haut-Rhin) devenue manufacture du roi. Puis il devint associé, à Paris, dans sa propre maison de banque appelée Gros, Davillier, Odier et Cie. Entre-temps, en 1792, la manufacture de Wesserling prit le nom de Bourcart et Cie (famille alsacienne liée aux Dollfus puis aux Koechlin, de Mulhouse) pour quelques années. L'un des frères Bourcart se retire en 1801, cédant la place à Antoine Odier de la maison Gros, Davillier et Cie, qui rachète l'entreprise. La nouvelle raison sociale, en 1802, est rebaptisée Société alsacienne de tissage Gros, Davillier, Roman et Cie et comprend dix associés : Jacques Bidermann, François Gros, Jean Davillier, Antoine Odier, Jacques Roman, Jean Rodolphe Bourcart, James Odier, Marc Bernard, Gros fils, D. A. Sautter & et son frère Aimé Philippe Roman. Par la suite, les Odier créent une banque.

Pendant tout le XIXe siècle, la banque Odier, qui changea plusieurs fois de noms, fut très présente sur le plan industriel en France.

Antoine fut membre, puis président du tribunal de commerce de la Seine, censeur de la Banque de France (du à sa mort), membre de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations et de la Caisse d'amortissement, membre du Conseil supérieur du commerce (1819). En 1847, il fut administrateur-fondateur et vice-président de la Caisse d'épargne et de prévoyance de Paris.

Il est président de la Chambre de commerce de Paris de 1819 à 1821, puis de 1822 à 1825[3].

Il fut élu député successivement par le collège de département de la Seine le [4] et le [5], puis dans le 3e arrondissement électoral de la Paris le [6] et le [7].

Protestation des députés réunis chez Alexandre de Laborde, le 27 juillet 1830.

Sous la Restauration, il prit place dans les rangs de l'opposition libérale et vota l'adresse des 221. Il se rallia à la monarchie de Juillet et soutint le gouvernement de Jacques Laffitte, tout comme celui de Casimir Perier.

Conseiller général de la Seine (1831), il fut nommé pair de France le et compta, à la Chambre haute, parmi les soutiens les plus dévoués du gouvernement jusqu'à la Révolution de 1848.

Après le coup d'État du 2 décembre 1851, il fut désigné pour faire partie de la Commission consultative, mais refusa d'y siéger et mourut un an plus tard.

Pierre Cazenove est l'un de ses aïeux.

Son épouse Suzanne-Elisabeth Boué ( - 5 mai 1867 Paris 8e), repose dans la 21e division du cimetière Montmartre.

Iconographie

Caricature par Honoré Daumier
Mr Odieux, caricature d'Antoine Odier par Honoré Daumier (1833).

Jugements

  • La Caricature (no 137 du , p. 2) note : « Encore un de nos improstitués, encore un de ces admirateurs passionnés, frénétiques, épileptiques, galvaniques, de la paix à tout prix, de l'ordre qui règne à Varsovie, de l'état de siège, de l'expédition au pont d'Arcole, des budgets de 1 400 millions, et généralement de toutes les douceurs dont la monarchie mitoyenne écrase la France [...]. Sa tête, cependant, nous coûte moins cher que son croupion ; car c'est avec sa tête qu'il fait des discours et c'est son croupion qui fait nos lois. Grâce à l'assis et levé, son croupion a frappé plus de millions déjà que le plus habile balancier de l'hôtel des Monnaies n'a frappé de pièces de cent sous. Son nom est Odier ; c'est par erreur que l'imprimeur lithographe a écrit Odieux. »

Références

Sources

Liens externes

Notes

  1. Odier, dans le Dictionnaire historique de la Suisse.
  2. ODIER Auguste Alfred, in: Dictionnaire historique, généalogique et biographique (1807-1947)
  3. Paul Lenormand, La Chambre de commerce et d'industrie de Paris (1803-2003).: Études thématiques, Librairie Droz, 2008
  4. 1 485 voix sur 1 940 votants et 2 195 inscrits
  5. 1 707 voix sur 2 158 votants
  6. 680 voix sur 1 230 votants
  7. 642 voix sur 931 votants et 1 237 inscrits

  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail de la politique française
  • Portail de la finance
  • Portail de Paris
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.