Antoine Dubois

Antoine Dubois, baron Dubois et de l'Empire, né le à Gramat, près de Cahors (Lot), mort le à Paris, est un chirurgien français qui fut choisi pour accoucher l'impératrice Marie Louise, lors de la naissance du roi de Rome en 1811. Il prit part à l'expédition d'Égypte.

Pour les articles homonymes, voir Dubois et Antoine Dubois (homonymie).

Antoine Dubois
Le baron Dubois par François Gérard vers 1813
Naissance
Gramat, Lot (France)
Décès
Paris (France)
Nationalité Française
Domaines Chirurgie, Obstétrique
Institutions Membre de l'Académie de Médecine
Membre de Institut d'Égypte
Chirurgien consultant de l'Empereur
Médecin accoucheur de l'impératrice
Diplôme Faculté de médecine de Paris
Renommé pour Accoucheur de l'impératrice Marie Louise
Perfectionnement du forceps

Compléments

Signature

Biographie

Antoine Dubois est le fils de Marc Antoine Dubois (1721-1772) fonctionnaire de l'administration royale qui servit comme receveur des domaines du roi à Gramat. La famille d'Antoine Dubois est pourtant originaire de Paris où son père est né en 1721. Son grand-père est qualifié de Bourgeois de Paris[1].
Dubois s'installe à Paris en 1772 où il intègre Collège des Quatre-Nations[2]. Il entreprend des études de médecine et de chirurgie et acquiert sa maîtrise en chirurgie et soutient sa thèse de doctorat.
En , il est membre de Académie royale de chirurgie[3]
En 1790, il est nommé professeur adjoint au Collège de Chirurgie de dissection et d'opération (actuelle école de médecine)[3]
En 1791, il prend le poste de Sue atteint par la limite d’âge et devient professeur d’anatomie à l’École royale de chirurgie
Le , il épouse à Paris Marguerite Gautier (1766-1797), d'où trois enfants.
Pendant la Révolution, la loi de l'Assemblée législative du supprime la Faculté de Médecine et l'Académie de chirurgie, à l'instar des sociétés savantes. Dubois qui voit sa situation financière se dégrader, se rapproche de Danton et obtient le 30 ventôse An 2 () le poste de chirurgien major de l'armée des Pyrénées Orientales[3], qu'il occupe deux ans à l'hôpital militaire de Perpignan.
Le 13 floréal An 2, il est nommé par décret membre de la commission de santé[3]
Le 26 frimaire An 3 (), il est nommé par la commission d'instruction publique à la place de professeur pour l'enseignement de l'anatomie et de la physiologie à l'École de Santé[3]
Le 4 frimaire An 6 (), il est nommé chirurgien à la 33e Brigade[3]
Le 30 germinal An 6 (), il embarque à Toulon pour expédition d’Égypte[3], sur le navire amiral L'Orient. Bonaparte l'a nommé responsable des sciences médicales au sein de l’équipe scientifique et il commande aux 108 chirurgiens de l’expédition.
Après la prise du Caire, il est fait membre de l’Institut d’Égypte[3] dans la section de physique, le .
À cause de problèmes de santé (calculs vésicaux), il obtient de Bonaparte la permission de rentrer en France le 13 vendémiaire An 7[3] (). Il est rapatrié en France en compagnie de Louis Bonaparte le à la suite d'une dysenterie aiguë[4].
Débarqué à Ajaccio, il soigne Maria-Letizia Ramolino, la mère du Général Bonaparte[3].
De retour à Paris, il retourne à ses occupations d’avant : Professeur à l’École de santé, il est investi de la fonction de chirurgien de la 33e brigade de la Garde nationale.
Veuf de sa première femme, il épouse en secondes noces en à Paris Clémentine Olivier de Corancez (1775-1810), sœur d'un de ses compagnons de la Campagne d'Égypte Louis Alexandre de Corancez.
Le 12 floréal An 12 (), il devient le chirurgien en chef de l’hospice des malades au faubourg Saint-Denis[3], actuel hôpital Fernand-Widal. Il est tellement apprécié des Parisiens, que cet endroit prendra le surnom de Maison de santé du docteur Dubois jusqu'en 1959.

Chirurgien consultant de l'Empereur et médecin accoucheur de l'Impératrice

Le , il est nommé chirurgien consultant de S.M. l'Empereur.
Puis, il est choisi en mars 1811 pour accoucher l'impératrice Marie-Louise d'Autriche, du roi de Rome.
Cette naissance est un tel évènement pour l'avenir de l'Empire que Dubois est couvert d'honneur par les souverains.
- Il reçoit une gratification de 100 000 francs assortis d’émoluments de 15 000 francs prévus pour son intervention.
- L’empereur l’élève au rang de chevalier de la Légion d’honneur en
- Il reçoit le titre de noblesse de baron de l'Empire par lettres patentes du , assorti d’une rente de 9 000 francs.

Héraldique

Les armes du baron Dubois (1756-1837) sont constituées de meubles héraldiques qui font référence aux évènements de la vie de ce serviteur de l'Empire : coupé : au I, parti de sinople à une fleur de lotus d'argent et du quartier des Barons Officiers de la Maison de l'Empereur ; au II, d'or à la louve au naturel allaitant un enfant de carnation, le tout soutenu d'une terrasse de sinople
Le quartier de gueules au portique ouvert à deux colonnes surmontées d’un fronton d’argent, accompagné des lettres initiales D. A. (Domus Altissima) correspond au quartier des barons officiers de la Maison de l'Empereur
La fleur de lotus évoque, pour certains, la participation de Dubois à l’expédition d’Égypte et son appartenance à l'Institut d'Égypte. Mais, pour les autres, elle évoque un symbolisme lié à la pureté du corps, la prospérité, la fertilité, la longévité et même l’éternité de vie du fait de la durée germinative très longue des graines de lotus.
La louve allaitante est bien entendu le symbole de Rome depuis l'Antiquité, mais ici le roi de Rome, que Dubois a mis au monde, remplace les célèbres jumeaux Romulus et Remus.

Postérité

Sous la Restauration, Dubois fut nommé en 1820 professeur de clinique à la Faculté de Paris. Il est destitué en 1822, mais réintégré en 1829. Il est au nombre des médecins appelé au chevet du duc de Berry mortellement blessé dans un attentat en . En 1830, il devient le doyen de la Faculté de Médecine, et le il est élevé par Louis-Philippe Ier au rang d’officier[5] dans l’Ordre de la Légion d’Honneur. Il remplit une dernière mission officielle en .

Lors de l’accouchement de la duchesse de Berry emprisonnée à la citadelle de Blaye, il est dépêché par maréchal Bugeaud à la demande du roi Louis-Philippe. L’histoire rapporte que la princesse, qui ne souhaitait pas la présence de Dubois, lui reprochant de ne pas avoir sauvé la vie du duc de Berry en 1820, aurait exigé qu’il suive l’accouchement caché de sa vue derrière un paravent[6],[7].

Dubois remplit jusqu’à sa mort ses fonctions de médecin dans les hospices de Paris. Il a laissé peu d’écrits, aucun ouvrage, seulement quelques articles dans le Dictionnaire des sciences médicales. On le regarde dans cette encyclopédie comme le plus remarquable chirurgien de son temps[8]. On lui doit le perfectionnement d’instruments de chirurgie comme le forceps. Des notes anonymes prises au cours de ses consultations de l'École de Perfectionnement ont été retrouvées[9]. Son Éloge fut prononcée à l’Académie de médecine, en 1849. Son fils Paul lui succédera comme médecin et accoucheur de l’impératrice Eugénie, et comme doyen de faculté de médecine. Il a eu pour élève et ami proche le consul général et écrivain François Pouqueville. Son nom est associé à la rue qui longe les bâtiments de l’ancien couvent des Cordeliers.

Notes et références

  1. Archives départementales du Lot, Registres paroissiaux de Gramat, Acte de mariage de Marc Antoine Dubois et Marguerite Baffos à Gramat le 15 février 1752
  2. notice consacrée à Dubois sur le site de la Napoleonic Society
  3. États de Service d'Antoine Dubois dans son dossier de légionnaire. dans la base Léonore
  4. Édouard de Villiers du Terrage, Journal et souvenirs sur l'expédition d'Égypte, mis en ordre et publié par le baron Marc de Villiers du Terrage, Paris, E. Plon, Nourrit, 1899, et L'expédition d'Égypte 1798-1801, Journal et souvenirs d'un jeune savant, Paris, Cosmopole, 2001 et 2003, p. 361
  5. Dossier d’Anoine Dubois sur la base Léonore
  6. « Connaissez-vous Paul Ménière? ou de l'intérêt d'aller boire à la source » sur nantesorl.free.fr
  7. La captivité de la duchesse de Berry à Blaye, Journal du docteur P.Menière, Paris Calmann Levy, 1882
  8. Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, t. 30e, Paris, 1884, [lire en ligne], « Dubois (Antoine) », p. 605
  9. Claire Hilfiger et Jean-Louis Laplanche (dir.), Les consultations d'Antoine Dubois à la clinique de perfectionnement : à propos de deux recueils de notes (thèse pour l'obtention du diplôme d'État de docteur en pharmacie), Université Paris Descartes, , 153 p. (OCLC 892947010)
    base SUDOC : 180890794

Bibliographie

  • « Les opinions d'Antoine Dubois sur les sages-femmes et la Maternité », dans La France médicale, 1908, p. 407
  • Jean Boisseaud, Les membres parisiens de l'Académie royale de chirurgie, [Thèse n° 293 pour le doctorat en médecine. Faculté mixte de médecine et de pharmacie de Rennes], 1962.
  • E. Frédéric D'Amiens, Antoine Dubois Paris, Didier, 1864. — Éloges lu à l'Académie de médecine.
  • Philippe Lamarque, L’Héraldique napoléonienne, 2 tomes, Saint-Jorioz (Hte Savoie), Ed. du Gui, 1999. — Préface de Michel Pastoureau, index armorum par Michel Popoff.
  • Dr L. de Ribier, « Médecins et chirurgiens anoblis par Napoléon », Le Progrès médical, 1928, no 6, p. 41–48, Texte intégral.

Liens externes

  • Portail de la médecine
  • Portail du royaume de France
  • Portail du Lot
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.