Antioccidentalisme

Le sentiment anti-occidental (aussi appelé antioccidentalisme) se réfère à une large opposition ou l'hostilité à la population, les politiques ou les gouvernements dans le monde occidental[1]. Le sentiment anti-occidental se produit dans de nombreux pays, comme dans les pays musulmans (Turquie, Irak, etc.), la Chine, en Russie, et même en Occident. Mais le plus large sentiment anti-occidental existe aujourd'hui dans le monde musulman, pour qui la guerre en Irak et la guerre en Afghanistan sont considérés comme une campagne contre les musulmans. Un autre facteur pourrait être le soutien continu des gouvernements occidentaux pour Israël[2].

Ne doit pas être confondu avec Antioxydant.
Les civilisations du Monde, selon Samuel Huntington.

En Europe, l'antioccidentalisme fût aussi promu par des nationalistes hostiles aux États-Unis. Dès 1920, des nationalistes comme Gabriele D'Annunzio en Italie, Ernst Niekisch en Allemagne et d'autres membres de la Révolution conservatrice allemande furent hostiles à l'occidentalisme[3]. Pendant la Guerre Froide et actuellement, le courant nationaliste-révolutionnaire se montre particulièrement agressif envers l'Occident, considéré comme un axe géopolitique contrôlé par les États-Unis, Israël et les mondialistes

Ce sentiment anti-occidental évolue, selon Nina Bachkatov, journaliste spécialiste de la Russie, vers ce qu'elle appelle l'a-ocidentalisme. Les dirigeants chinois et russes, par exemple, partagent une même volonté d'intégration dans un monde globalisé. Ils font partie d'un groupe croissant de pays qui n'est pas anti-occidental mais a-occidental et qui veut suivre ses propres voies de développement [4]. Pour la Russie, il s'agit de la reprise en compte sous des formes nouvelles des opinions répandues au XIXe siècle avec le panslavisme telles que celles de Nikolaï Danilevski, par exemple, qui récusait la partition du monde entre Orient et Occident. Pour lui, les Russes n'avaient pas à être les émissaires et propagateurs de la civilisation européenne en Orient. Depuis la fin de la guerre froide ces théories transmises notamment par des écrivains des siècles précédents tels que Dostoïevski sont reprises dans la conception de l'eurasisme par des théoriciens politiques contemporains tels que Alexandre Douguine et des clubs tels que le Club d'Izborsk[5].

Après la guerre froide, Samuel Huntington considère que le régionalisme économique et politique entrainera de plus en plus de pays non occidentaux à s'engager dans des liens géopolitiques avec des pays partageant leurs valeurs. Le monde islamique connaît une explosion démographique et une montée du fanatisme islamique qui le conduit à un rejet de l'occidentalisation[6].

Notes et références

  1. « L'anti-occidentalisme », sur France culture, (consulté le )
  2. « L’EI contraint un otage britannique à faire des déclarations anti-occident », sur LesEchos.fr, (consulté le )
  3. (de) Revolutionäre Politik, 1926. Réimpression : Ernst Niekisch, Widerstand, Sinus-Verlag, 1982.
  4. Nina Bachkatov, Poutine, l'homme que l'occident aime haïr, Bruxelles-Paris, Editions Jourdan, , 200 p. (ISBN 978-2-87466-481-6), p. 171-172
  5. Lorraine de Meaux, La Russie et la tentation de l'Orient, Paris, Fayard, , 425 p. (ISBN 978-2-213-63812-6, notice BnF no FRBNF42153163), p.293 et ss
  6. (en-US) Samuel P. Huntington, « Le Choc des Civilisations/The Clash of Civilizations? », Foreign Affairs, (lire en ligne)

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