Anne Joubert

Anne Joubert (née en 1962) est une haute fonctionnaire, journaliste et militante politique française.

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Elle a été engagée à Nouvelle Donne de 2013 à août 2016 puis à Génération.s, le mouvement de Benoît Hamon. Elle est aujourd'hui membre du Collectif national.

Biographie

Origines et débuts dans la « zone »

Née le [1] à Bron, fille de Marc Joubert, ancien résistant [2],[3], Anne Joubert grandit dans un milieu « privilégié, bourgeois, intellectuel », et se voit administrer une éducation austère[4].

S'ennuyant dans le quartier des Brotteaux[2], elle se révolte contre ses parents et la société et commence à fréquenter « des zonards, des clochards »[4]. À 12 ans, elle lit Le Capital; au même âge, elle fréquente le mouvement de jeunesse du Parti communiste français, et participe à des groupes de prières chrétiens[2]. Elle milite aussi dans un groupe anarchiste dont elle est co-fondatrice, baptisé Création, révolution, imagination, qui mène quelques actions, comme un lancer de papier toilette dans le palais de la Bourse[3].

En 1979, alors qu'elle est élève en terminale scientifique au lycée du Parc[2], elle rencontre un nommé Pierre, avec qui elle aura deux filles[4]. Elle décide, à 17 ans, de partir vivre dans la rue, par « volonté révolutionnaire de changer la société »[5]. Dès lors, elle « squatte, se drogue, mendie »[6] ; elle vit aussi de rapines diverses[4]. Ayant épousé Pierre en 1981[2], elle connaît ensuite six ans de grande précarité, et l'alcoolisme de Pierre, tout en enchaînant les petits boulots et élevant ses filles[4].

Durant cette période, elle est tout de même aidée par ses parents, et trouve le temps de poursuivre ses études[4]. Elle participe aussi à divers « raouts altermondialistes »[2]. Ses tribulations prennent fin en 1987, après huit ans de « galère »[4], lorsqu'elle quitte Pierre[2].

Journaliste et enseignante

Après avoir réussi le baccalauréat à la deuxième tentative, elle obtient un diplôme de communication (section presse) à l'École française des attachés de presse, une maîtrise d'information et communication à Lyon III, et devient journaliste pigiste[2]. Devenue rédactrice pour le mensuel d'une organisation non gouvernementale[Laquelle ?], elle collabore aussi à Politis[2], Nations solidaires ou Témoignage chrétien[7].

Admise au concours de conseiller à l'Agence nationale pour l'emploi, elle sèche néanmoins les oraux[2]. En 1993, elle est reçue au CAPES de lettres, et part volontairement enseigner dans un « collège difficile »[4]. Elle exerce ce métier durant douze ans[4].

Haute fonctionnaire

En 2006, après avoir travaillé « d'arrache-pied »[4], et passé les oraux d'admission de l'École nationale d'administration[4] en , elle réussit le concours[2]. Elle intègre la promotion Aristide-Briand, dont elle est la doyenne, et qu'elle qualifie de « super promo »[4]. Elle fait l'un de ses stages à la mairie de Lyon, où elle prend temporairement la tête du secteur Enfance[3], un autre à Bruxelles auprès des syndicats européens.

À sa sortie de l'ENA, elle prend la tête du bureau Accès aux droits, insertion et économie sociale et solidaire à la direction générale de la Cohésion sociale du ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale[8]. Elle assure alors être « toujours la petite fille qui voulait transformer le monde et être au service des autres »[2], et conserver ses « valeurs libertaires »[3]. La même année, elle publie De la zone à l'ENA, son autobiographie narrant son parcours de marginale[4].

En 2010, elle pilote pour la France l'Année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale[7].

Elle intègre en 2011 la ville de Paris, au sein de la délégation aux Actions en faveur des personnes sans domicile fixe, où elle reste jusqu'en 2015[8]. Puis elle devient la médiatrice nationale des ministères sociaux.

Engagements

Membre de Nouvelle Donne dès sa création en , elle est, lors des élections européennes de 2014, no 2 (derrière Pierre Larrouturou)[9] de la liste présentée par ce parti dans la circonscription Île-de-France[10].

En , elle intègre le bureau national de Nouvelle Donne[11]. Elle quitte le Bureau national ainsi que le parti fin . Elle rejoint le mouvement Generation.s en 2017 et intègre le Collectif National en .

Ouvrage

  • De la zone à l'ENA, Paris, Le Cherche midi, coll. « Documents », , 249 p. (ISBN 978-2-7491-1353-1, notice BnF no FRBNF41365471).

Décoration

Références

  1. notice BnF no FRBNF15926212.
  2. Alain Abellard, « Anne Joubert : routes cabossées », sur lemonde.fr, .
  3. « Livre : une Lyonnaise énarque mais toujours rebelle », sur lyonmag.com, .
  4. Cyril Bousquet, « Finalement, je me lance en politique... », sur francedimanche.fr, .
  5. « Anne Joubert. Une vie aux côtés des exclus », sur emploi-transitions-professionnelles.fr, .
  6. « Anne Joubert : de la rue à l'ascension de l'ENA », sur francetvinfo.fr, .
  7. « Anne Joubert », sur huffingtonpost.fr.
  8. « Anne Joubert », sur lesbiographies.com.
  9. Composition de la liste sur le site du ministère de l'Intérieur.
  10. Hubert Huertas et Mathieu Magnaudeix, « Anne Joubert (Nouvelle Donne): l'indignation européenne », sur mediapart.fr, .
  11. Laurent de Boissieu, « Nouvelle Donne (ND) », sur france-politique.fr.
  12. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000024795827.

Liens externes

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