Anna Maria Mozzoni

Anna Maria Mozzoni (Milan, – Rome, ) est une journaliste, féministe italienne et une figure majeure du mouvement des suffragettes en Italie.

Anna Maria Mozzoni
Naissance
Milan
Décès (à 83 ans)
Rome
Nationalité Italie
Profession

Biographie

Née en 1837 à Milan, Anna Maria Mozzoni est devenue une des figures du mouvement pour l'émancipation des femmes en Italie, au XIXe siècle et au début du XXe siècle, notamment par plusieurs de ses écrits[1]. Au début de son parcours, elle est adepte du socialisme utopique de Charles Fourier. Ensuite, elle défend les pauvres et l'égalité des femmes, faisant valoir que les femmes devaient faire leur entrée dans les lieux de travail afin de développer leur personnalité féminine à l'extérieur de la « monarcato patriarcale » (famille patriarcale)[2]. En 1864, elle publie La donna e i suoi rapporti sociali in occasione della revisione del codice italiano (La femme et ses relations sociales à l'occasion de la révision du Code civil italien), une critique féministe du droit de la famille italienne[1]. En 1877, elle présente une pétition au Parlement pour le suffrage des femmes, déçue par la prudence dans ce domaine du socialiste Agostino Depretis à l'époque président du conseil des ministres[1]. En 1878, elle représente l'Italie lors du Congrès international du droit des femmes qui se tient à Paris.

En 1879, elle publie sa traduction de l'anglais vers l'italien de The Subjection of Women de John Stuart Mill [3] et, en 1881, elle lance à nouveau, avec d'autres républicains, radicaux et socialistes un appel pour le suffrage universel, qui inclurait notamment les femmes. En 1881 toujours, elle fonde à Milan la Ligue pour la promotion des intérêts des femmes (Lega promotrice degli interessi femminili), afin de promouvoir les centres d'intérêt des femmes. Pendant plusieurs décennies, elle cherche ainsi à mobiliser l'opinion et les décideurs politiques sur le droit de vote des femmes, leur accès à l'instruction et au monde du travail sur toutes les professions, la pénalisation du viol, et la réforme du droit pénal sur l'adultère[1].

Une de ses grandes amies est Maria Antonietta Torriani. Elles parcourent ensemble l'Italie, donnant des conférences sur l'émancipation des femmes[4].

Elle meurt en 1920 à Rome, à 83 ans, avant que le régime fasciste ne balaie pendant vingt ans les quelques acquis de la période qui a suivi la Première Guerre mondiale[4].

Bibliographie

  • Carlo Catanzaro, La donna italiana nelle scienze, nelle lettere, nelle arti. Dizionario delle scrittrici e delle artiste viventi, Florence, Biblioteca éditrice della «Rivista italiana», 1890
  • Maria Bandini Buti, Poetesse e scrittrici, in Enciclopedia biografica e bibliografica italiana, II, Roma, E. B. B. I. Istituto Editoriale Italiano, 1941-1942, p. 350
  • G. Conti Odorisio, Storia dell'idea femminista in Italia, Rai Eri, Rome, 1980
  • G. De Martino, M. Bruzzese, Le Filosofe, Liguori, Naples, 1994, p. 264-267
  • L'emancipazione femminile in Italia, a cura della Società Umanitaria, Florence, 1963.
  • L'educazione della donna in Italia, a cura dell'Associazione Mazziniana in Italia, Pise, 1966.
  • Franca Pieroni Bortolotti, Alle origini del movimento femminile in Italia. 1848-1892, Einaudi, Turin, 1975
  • Maria Livia Contini, Nota biografica in appendice al volume La liberazione della donna, Mazzotta, Milan, 1975.
  • Rosalba Spagnoletti, I movimenti femministi in Italia, La nuova Sinistra Samonà e Savelli, Rome, 1971.
  • Le donne italiane: Il Chi è del '900, a cura di Miriam Mafai. Milan, Rizzoli, 1993.
  • Elisabeth Dickmann, Emanzipation durch Arbeit? Die Arbeiterinnenfrage in der ersten italienischen Frauenbewegung [Emancipazione e lavoro - la questione delle lavoratrici nel primo movimento femminile italiano], in: Arbeiterinnengeschichte im 19. Jahrhundert, Münster, 1994.
  • Elisabeth Dickmann, Anna Maria Mozzoni: Zum Feminismusverständnis der ersten italienischen Frauenbewegung [Che cosa significa 'femminismo' nel primo movimento femminile italiano, in: Was heißt hier eigentlich feministisch?, Bremen 1993.
  • Elisabeth Dickmann, Die italienische Frauenbewegung im 19. Jahrhundert [Storia del movimento femminile italiano nel ottocento], Frankfurt, Domus Editoria Europea 2002.
  • Elisabeth Dickmann, Il voto per le donne! Die Bedeutung der Stimmrechtsfrage in der italienischen Frauenbewegung und im internationalen Diskurs [Il voto politico delle donne in Italia e la discussione internazionale], in: Über Grenzen hinweg, Berlin, 2002.
  • Elisabeth Dickmann, Über die Grenzen: Die Italienerinnen in der frühen internationalen Frauenbewegung [Oltre le confine: Le italiane nel primo movimento femminile internazionale], in: Politische Netzwerkerinnen, Berlin, 2007.

Références

  1. Ginevra Conti Odorisio, « Mozzoni, Anna Maria [Milan 1837 - Rome 1920] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 3066-3067
  2. (en) The Feminist Encyclopedia of Italian Literature, Westport, Conn. u.a., Greenwood Press, , 88–89 p. (ISBN 978-0-313-29435-8, lire en ligne)
  3. (en) Naomi Shepherd, « Anna Kuliscioff », Jewish Women's Archive (consulté le )
  4. (it) Valeria Palumbo, « Anna Maria Mozzoni: cento anni fa moriva la donna che ci ha reso democratiche », Corriere della Sera, (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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