Anglais canadien

L’anglais canadien est la variante dialectale de l'anglais parlé au Canada. Il intègre des usages de l'anglais britannique, de l'anglais américain, du français canadien et de sa propre origine. Proprement dit, les linguistes peuvent diviser l'anglais parlé au Canada en plusieurs variétés.

Anglais canadien
Pays Canada
Nombre de locuteurs 20.1 millions de locuteurs (en 2016)
Écriture Alphabet latin
Classification par famille
Codes de langue
IETF en-CA
Linguasphere 51-AAA-k

Particularités

Il existe des différences sur les manières de prononcer les voyelles et les diphtongues, et certains mots orthographiés avec un  s  en anglais britannique le sont avec un  z , comme aux États-Unis. Le vocabulaire évolue en fonction des besoins de la culture canadienne. Le canadianisme le plus facilement reconnu aux États-Unis est la pronociation du mot about.

L'orthographe est souvent britannique et se rapproche du français. Par exemple, les mots terminant en  er  aux États-Unis conservent leur orthographe en  re  au Canada (centre, theatre, metre, louvre, mitre, fibre, litre, etc.). L'anglais canadien maintient la distinction entre les formes verbales et nominales dans les mots comme license (verbe) et licence (nom) et practise (verbe) et practice (nom). Par ailleurs, l’anglais canadien conserve le  u  dans les mots comme colour, neighbour, flavour, favour, saviour, labour, parlour, etc. À la différence des Américains, les Canadiens doublent les consonnes dans des mots comme traveller, counselling et jeweller. Les Canadiens écrivent certains mots avec la terminaison  ue  : cheque, catalogue, analogue etc. Les mots offence et defence ne s’écrivent pas avec un  s  au Canada. Il est à noter que la couleur grise est grey et non pas gray au Canada. Les Canadiens ont rejeté la plupart des réformes linguistiques proposées par Noah Webster. Ils emploient toutefois l'orthographe employé aux États-Unis pour les mots tels que organize et realize (de préférence à organise et realise).

En ce qui concerne la phonétique, la lettre  Z  se prononce traditionnellement comme en français (zède) et non zi, comme aux États-Unis, mais cette dernière prononciation gagne du terrain. Il n’y a pas de distinction entre les voyelles dans caught et cot. Le mot lieutenant était jadis prononcé à la britannique, comme s’il était écrit « leftenant », mais la prononciation américaine lootenant est maintenant usuelle.

Les Canadiens utilisent le même vocabulaire que les Américains pour l’automobile hood, fender, windshield, trunk et non bonnet, wing, windscreen et boot comme les Britanniques. Il faut faire attention avec le verbe to table dans son usage parlementaire. Au Canada, cela signifie proposer une loi, comme en Grande-Bretagne, mais aux États-Unis, cela signifie mettre de côté pour être oublié.

Les Canadiens préfèrent le mot railway (Canadian National Railway) au mot railroad. Les réserves des premières nations sont des reserves et non des reservations. Dans les cours de justice canadiennes, il y a des witness boxes et non des witness stands.

Canada atlantique

Dans les Maritimes (le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard), on peut dire qu'il y a un dialecte distinct, mais certains vont jusqu'à distinguer trois ou quatre dialectes, comme celui de l'Île du Cap-Breton, pour la région. Il y a aussi certains dialectes du français acadien qui sont fortement influencés par l'anglais, comme le chiac, un mélange des deux langues. Enfin, l'anglais de Terre-Neuve est également reconnu.

Notes et références

    Bibliographie

    • [Adams 2005] (en) Rob Colter Adams, Grammar to go : The portable A-Zed guide to Canadian usage, House of Anansi Press, , 213 p. (ISBN 978-0-88784-723-3)
    • [Bailey 1982] Richard W. Bailey, « The English language in Canada », dans Richard W. Bailey et Manfred Görlach, English as a World Language, Ann Arbor, MI, University of Michigan Press, , p. 134‒176
    • [Boberg 2004] Charles Boberg, « Canadian English », dans Bernd Kortmann et Edgar W. Schneider, A Handbook of varieties of English: the Americas and the Caribbean, Berlin, Mouton/de Gruyter, , p. 351‒365
    • [Boberg 2005] Charles Boberg, « The Canadian Shift in Montreal », Language Variation and Change, vol. 17, no 2, , p. 133‒154 (lire en ligne)
    • [Boberg 2008-1] Charles Boberg, « Canadian English vocabulary: National and regional variants », Anglistik, vol. 19, no 2, , p. 65‒79
    • [Boberg 2008-2] Charles Boberg, « Regional phonetic differentiation in Standard Canadian English », Journal of English Linguistics, vol. 36, no 2, , p. 129‒154
    • [Boberg 2010] (en) Charles Boberg, The English Language in Canada : Status, History and Comparative Analysis, Cambridge, Cambridge University Press, , 292 p. (ISBN 978-0-521-87432-8, notice BnF no FRBNF42268820)
    • [Boberg 2011] Charles Boberg, « Reshaping the vowel system: An index of phonetic innovation in Canadian English », Penn Working Papers in Linguistics, vol. 17, no 2 « Selected papers from NWAV 39 », , p. 20‒29 (lire en ligne)
    • [Boberg 2012] Charles Boberg, « Standard Canadian English », dans Raymond Hickey, Standards of English: Codified Varieties around the World, Cambridge, Cambridge University Press, , p. 159‒178
    • [Dodds de Wolf 2004] Gaelen Dodds de Wolf, The Survey of Vancouver English 1976-1984: A Sociolinguistic Study of Urban Canadian English, Kingston, Strathy Language Unit, Queen's University,
    • [Scargill Warkentyne 1972] M.H. Scargill et H.J. Warkentyne, « The Survey of Canadian English: A Report », The English Quarterly, vol. 5, no 3, , p. 47‒104
    • [Scott 2010] Marian Scott, « That ‘aboat’ sums it up », The Gazette, (lire en ligne)

    Voir aussi

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