Angélique des Mesliers
Angélique des Mesliers dite Marguerite-Angelique des Melliers (né en 1775 et morte le à Laval), est une aristocrate française.
Biographie
Révolution française
Elle est la fille ainée de Charles-Sébastien des Melliers et Jeanne Angélique Geffray.
À la suite de la bataille du Mans, d'innombrables familles qui, à la suite des massacres liés à cette bataille, erraient sans asile. On y trouvait Madame des Mesliers et ses deux filles. Séparées pendant la bataille, de sa mère et de sa sœur, Angélique des Mesliers est capturée par des soldats républicains qui poursuivaient les vaincus.
Marceau et Kléber
Elle est sauvée par des grenadiers[1] la confie au Mans à l'adjudant général Savary[2]. Elle croyait que sa mère et son frère avaient péri, et elle demandait à être fusillée. Savary la fit placer dans le cabriolet de François Séverin Marceau, escortée par un officier de confiance.
Suivant l'armée républicaine, elle arrive à Laval, où un refuge lui fut trouvé chez une femme. Jean-Baptiste Kléber et François Séverin Marceau, instruits de ces actes d'humanité, s'y associèrent. Kléber a donné un souvenir à Mlle des Mesliers dans ses mémoires : Jamais, dit-il, on ne vit de femme plus jolie et mieux faite, et, sous tous les rapports, plus intéressante : elle avait à peine dix-huit ans..
Le 22 frimaire suivant, Marceau délivrait à cette jeune fille l'attestation[3] suivante :
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La guillotine
Après le départ de l'armée, des visites domiciliaires ont lieu dans Laval, et Mlle des Mesliers ne peut y échapper. Elle ne déguise ni son nom ni ceux de ses libérateurs. La Commission militaire révolutionnaire du département de la Mayenne n'eut aucun égard au certificat de civisme de Marceau, et le comité instruisit contre les généraux une procédure qui eût pu leur devenir fatale, si Pierre Bourbotte, retenu quelques jours à Laval, ne s'était pas emparé des procès-verbaux rédigés à ce sujet.
Le , Angélique des Mesliers, jugée par la Commission militaire révolutionnaire du département de la Mayenne est exécuté en compagnie de 8 autres personnes[4].
La légende
L'imagination s'est exercée sur ces personnages : Théodore Perrin raconte que le général Beaufort se rendit de Laval à Paris, à franc étrier, pour sauver les dames Hay et Melle Desmesliers, et qu'à son retour, il aperçut leurs têtes abattues. Jacques Crétineau-Joly[5] met en scène Marceau qui, de l'armée des Ardennes, venu à Paris, arracher au Comité de salut public, la grâce d'Angélique, n'arriva, à Laval, que pour voir tomber la tête de cette infortunée.
Sources partielles
- Théodore Perrin, Les Martyrs du Maine, 1830.
- Isidore Boullier, Mémoires ecclésiastiques concernant la ville de Laval et ses environs, 2e édition, 1848, in-8.
- Étienne-Louis Couanier de Launay, Histoire de Laval 818-1855, Godbert, [détail des éditions]
- La justice révolutionnaire - Prairial an III d'après des..., Volume 1, 1870, p. 186.
Notes et références
- Emile Gabory, Histoire des guerres de Vendée, , 263 p. (ISBN 978-2-262-05089-4, présentation en ligne)
- Félix Deniau, Histoire de la Vendée : d'après des documents nouveaux et inédits ..., Lachèse et Dolbeau, (lire en ligne), p. 419
- L'original de cette pièce est aux Archives départementales de la Mayenne.
- Marie-Thérèse de Lort, femme Hay, et ses quatre filles : Sophie, Emélie, Eléonore et Cécile. Céleste-Jeanne Alain, veuve Ledoyen de Saumur ; Marie Richardeau, de Bagneux ; René Robin, de la Mayenne.
- La Vendée militaire, 1850, t. 1, p. 395. — Ce récit fantaisiste a été reproduit par Pitre-Chevalier, Bretagne et Vendée, p. 491, et par Dom Piolin, l'Eglise du Mans, etc., t, II, p. 391.
Bibliographie
- Henri Chardon, Les Vendéens dans la Sarthe, vol. 3, E. Monnoyer, (lire en ligne), p. 324 et 325
- G. Lenotre, Bleus, blancs et rouges : récits d'histoire révolutionnaire d'après des documents inédit, Perrin, , 388 p. (lire en ligne), p. 335
- Élie Fournier, La Terreur bleue : 15 octobre-23 décembre 1793, La Virée de galerne, Éditions Albin Michel, , 283 p. (ISBN 978-2-226-01985-1, lire en ligne), p. 258
Voir aussi
- Daniel Bonnin, Angélique des Mesliers (1775-1794) dans les archives départementales de la Sarthe
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