Andreï Babitski

Andreï Babitski (en cyrillique Андрей Бабицкий) est un journaliste russe né à Moscou le . Babitski est correspondant de presse pour Radio Free Europe. Il s'est rendu célèbre en couvrant les guerres de Tchétchénie et pour son arrestation par les autorités russes.

Babitski est l'un des spécialistes de la Tchétchénie. En 2000, il était familier de la région au point d'avoir de bonnes relations avec les combattants tchétchènes. Il parvient ainsi à interviewer l'un des chefs de la guérilla, Chamil Bassaïev.

Babitski a un dernier contact avec ses collègues le puis disparaît. Les autorités russes démentent, dans un premier temps, avoir arrêté Babitski puis, le , admettent l'avoir arrêté le 23. Le parquet russe l'accuse d'« avoir enfreint les règles de conduite des journalistes dans la zone de l'opération anti-terroriste »[1]. Babitski est officiellement échangé comme prisonnier de guerre contre deux soldats russes, ce qui s'avérera n'être qu'un simulacre[2]. Il finit ensuite par être libéré et part s'installer à Prague, où se trouve le siège de Radio Free Europe.

Il rapportera cette expérience dans son ouvrage Un témoin indésirable (trad. Galia Ackerman et Pierre Lorrain, Paris, Robert Laffont, 2002).

En 2014, Babitski est licencié de Radio Free Europe pour ses positions pro-russes lors de la crise de Crimée et la guerre du Donbass[3],[4].

En 2015, il déménage à Donetsk, « une des plus belles villes de Russie », d'après lui[5], et y crée un site Internet pour discuter de l'actualité dans l'est de l'Ukraine[4].

Babitski estime que le système de gouvernement idéal pour la Russie est la monarchie, car le pouvoir d'un monarque « provient de Dieu » et cherche à rendre la vie de ses sujets « non pas plus confortable mais plus pure et spirituelle ». En ce sens, il estime que la politique de Vladimir Poutine se rapproche beaucoup de cet idéal monarchique car en contiguïté spirituelle avec le peuple russe et non pas animée par l'égoïsme et le calcul, comme les Occidentaux[6]. En 2004, Babitski déplorait pourtant la dérive autoritaire de Poutine et lui prédisait un jugement sévère de la postérité : « Il faut avoir pitié de Vladimir Poutine, il ne laissera pas un bon souvenir dans l'histoire. Franchement, le destin de cet homme est assez triste »[7].

Références

  1. (ru) Анна Новосельская, « Корреспондент "Свободы" – в СИЗО », sur Независимая газета, (consulté le ).
  2. Thérèse Obrecht, Russie, la loi du pouvoir : Enquête sur une parodie démocratique, Paris, Autrement, , 189 p., p. 119.
  3. (ru) « "Радио Свобода" отстранило журналиста от работы за согласие с Путиным по Крыму », sur Forbes, (consulté le ).
  4. (ru) Владимир Дергачев et Елизавета Маетная, « ДНР начала "Диалог" с Украиной », sur Газета.Ru, (consulté le ).
  5. (ru) Сергей Фролов, « "Донецк – один из самых красивых городов России…" », sur Совершенно секретно, (consulté le ).
  6. (ru) Андрей Бабицкий, « Царь не умер, да здравствует царь! », sur Взгляд, (consulté le ).
  7. Obrecht 2006, p. 125.

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