André Schiffrin

André Schiffrin, né le à Paris et mort, dans la même ville, le [1],[2], est un éditeur franco-américain qui a exercé à New York au sein des éditions Pantheon Books puis à The New Press[3].

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Biographie

André Schiffrin est le fils de Jacques Schiffrin fondateur de la Pléiade, le neveu du producteur de cinéma Simon Schiffrin et un cousin éloigné de Lalo Schifrin. Jeune enfant, il doit partir en 1941[4] à New York avec sa famille pour fuir les persécutions anti-juives en France[5]. Le , l’ambassadeur de France aux États-Unis, François Delattre, a reconnu « le tort commis contre Jacques Schiffrin en même temps qu’il voulait honorer André Schiffrin[6]. »

En tant que socialiste anticommuniste, Schiffrin s'opposa aussi bien à l'invasion soviétique en Hongrie qu'à la guerre du Viêt Nam menée par les Américains. Il fut l'un des fondateurs de l'organisation « Étudiants pour une société démocratique » (Students for a Democratic Society)[7]. En 1968, il signa la « pétition des écrivains et éditeurs contre l'impôt de guerre » (Writers and Editors War Tax Protest) appelant à refuser de payer ses impôts afin de s'opposer à la guerre au Viêt Nam[8].

André Schiffrin a été de 1962 à 1990 à la tête d'une des plus prestigieuses maisons d'édition américaines, Pantheon Books, et a permis la publication de Foucault, Sartre, Chomsky, Medvedev, entre autres[9]. Il quitte cette maison d'édition à la fin des années 1980 en raison de son désaccord avec l'orientation éditoriale imposée cherchant des publications à la rentabilité maximale et garantie[5]. À partir 1991, il a dirigé The New Press, une maison d'édition indépendante qui publie notamment Noam Chomsky et Eric Hobsbawn[9].

Pendant les dernières années de sa vie, il partage son temps entre New York et Paris. Il meurt à Paris d'un cancer du pancréas[2].

Famille

Sa fille Anya est mariée à l'économiste et prix Nobel Joseph Stiglitz. Sa fille Natalia est mariée à l'avocat international Philippe Sands (en).

Édition et globalisation

Fervent défenseur de la petite édition, André Schiffrin a analysé les menaces qui pèsent sur le monde éditorial et a dénoncé dans ses ouvrages les phénomènes de globalisation qui touchent le monde de l'édition et des médias.

Ouvrages

  • L'Édition sans éditeurs, aux éditions La Fabrique, 1999. Traduction de Michel Luxembourg
  • The Business of Books: How the International Conglomerates Took Over Publishing and Changed the Way We Read (2000) (ISBN 1-85984-362-X) (Hardback (ISBN 1-85984-763-3))
  • Le Contrôle de la parole, aux éditions La Fabrique, 2005. Traduction de Éric Hazan
  • Allers-retours, éditions Liana Levi, 2007. Traduction de Fanchita Gonzalez-Batlle. Titre original : A Political Education: Coming of Age in Paris and New York
  • L'Argent et les Mots, aux éditions La Fabrique, 2010. Traduction de Éric Hazan

Notes et références

Sources

Notes

  1. « Avec la mort d'André Schiffrin, l'édition perd un “éditeur différent” », Florence Noiville dans Le Monde du 2 décembre 2013.
  2. (en) « André Schiffrin Publishing Force and a Founder of New Press Is Dead at 78 » dans The New York Times du 2 décembre 2013.
  3. Nécrologie sur le site de The New Press.
  4. Voir notice d'autorité de la BnF.
  5. « André Schiffrin, “alter-éditeur” ? » dans Télérama du 16 mai 2010.
  6. John R. MacArthur, « L’histoire des Schiffrin, père et fils », Le Devoir, 5 décembre 2011.
  7. Voir sur newyorker.com.
  8. Writers and Editors War Tax Protest, 30 janvier 1968 dans le New York Post.
  9. Mathieu Lindon, « La Pléiade, une histoire en 566 volumes », Libération, (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

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