André Gernez
André Gernez, né le à Avesnes-les-Aubert et mort le à Roubaix, est un médecin cancérologue, radiologue et physiopathologiste[1] adepte des méthodes dites « non conventionnelles ».
Pour les articles homonymes, voir Gernez.
Plusieurs spécialistes du domaine ont dénoncé ses théories comme n'ayant « aucune légitimité scientifique » mais le professeur a acquis une certaine notoriété auprès des adeptes des médecines dites « non conventionnelles ».
Biographie
André Gernez est le fils de Germain Gernez et de Françoise Marie Thérèse Couveny.
Bachelier à quatorze ans par dérogation spéciale ministérielle, André Gernez est volontaire à l'engagement au service militaire dans le contexte naissant de la Seconde Guerre mondiale. En 1944, il devient médecin militaire ; il est alors le plus jeune médecin de France à l'âge de 21 ans[2]. Rendu à la vie civile après la victoire des alliés en 1945, il s'installe à Paris et devient attaché auprès de la Fondation française contre le cancer, l'Institut Curie[3].
De 1946 à 1949, ses recherches portent sur le syndrome de Plummer-Vinson (également appelé Brown-Kelly-Paterson), fréquent en Suède. Gernez étudie cette affection en Angleterre (Radcliff's, Oxford), en Suède (Karolinska, Stockholm), aux États-Unis (Presbyterian Hospital, New York), puis au Canada[réf. souhaitée].
Il revient en France, s'installe dans le Nord dans la commune de Marcq-en-Barœul et de 1950 à 1976, il travaille à Lille comme chef de service de radiologie[4] et établit son cabinet de radiologie-radiothérapie à Roubaix de 1968 à 1976[5].
André Gernez décède le d'une insuffisance respiratoire, au centre hospitalier de Roubaix, où il avait été chef de service de radiologie. Il avait 90 ans. Il repose avec sa femme Odile Scalbert au cimetière du Plomeux à Wasquehal.
Théories personnelles
En 1970, André Gernez conteste l'idée d'absence de neurogenèse après la naissance, formulée par Ramón y Cajal, et propose une théorie qui repose sur la non-fixité neuronale après la naissance[6].
Dans un autre registre, il propose en 1980 l'existence d'un « besoin biologique de croire » alléguant que le fait religieux serait fixé génétiquement dans le cerveau limbique[7].
Sa « théorie des cellules souches » et ses « protocoles de prévention » sont cités dans une étude de Maurice Israël et de l'oncologue controversé Laurent Schwartz[8].
Pour le Dr Jallut, spécialiste en oncologie, les traitements préventifs préconisés par Gernez sont trop risqués et ne sont pas acceptables ; quant aux traitements curatifs ils n'ont « aucune légitimité scientifique »[9]. Il s'associe aux alertes déjà lancées par Vigeral en 1988, qui décrivait les travaux de Gernez : « aucune base scientifique, étude aléatoire non coordonnée, méthodes d'évaluation déficiente, etc. »[10] et déconseille cette méthode jugée « inefficace et potentiellement dangereuse ».
Récompenses
- 1979 : André Gernez reçoit le prix « Hans Adalbert Schweigart » de l'Union mondiale pour la protection de la vie, fondée en 1958 par l’écrivain autrichien Günther Schwab, pour ses travaux sur les pathologies dégénératives le à Salzbourg en Autriche, simultanément avec Konrad Lorenz. Günther Schwab écrira alors à André Gernez : « Cette médaille est destinée à reconnaître des travaux d’une importance particulière pour la protection de la vie. Il nous est apparu que c’est justement le cas pour vos travaux sur la prévention systématique et le traitement curatif séquentiel du cancer que vous avez proposés dans une série de communications en 1968 et 1970 »[11].
- 2007 : Médaille d'or de l'association Société d'encouragement au progrès remise le au Sénat à Paris[12].
Publications
- La carcinogénèse : mécanisme et prévention : essai sur la dynamique des populations cellulaires, 1969 ?, 181 p. (OCLC 14883266)
- Néo-postulats biologiques et pathogéniques, impr. J. Verschave, 1re édition 1968, 122 p.
- Loi et règles de la cancérisation, Roubaix, éd. Verschave, 1970, 168 p.
- Le Cancer (écrit avec la collaboration de Georges Beau), Presses de la Cité, .
- Les grands médicaments, avec Henri Pradal, Paris, éd. du Seuil, 1975.
- L. Léger, J. Bertrand, A. Gernez et J. Castaing, « La dysphagie sidéropénique, maladie de Plummer-Vinson ; état précancéreux [Sideropenic dysphagia; Plummer-Vinson's diseases; precancerous state] », La Presse médicale 1951 ; 59(82) : 1736-9.
- « Dysphagie sidéropénique et membranes œsophagiennes » La Presse médicale 1949 ; 57 : 362.
- « L'intérêt du syndrome de Plummer-Vinson en cancérologie » Paris médical , no 18. (cité, ainsi que le précédent, dans l'ouvrage Iron Metabolism, chapitre Iron deficiency, de I. Bernàt, Éd. Springer, 1983 : 215 - 274)
Vidéo
- André Gernez, Le Scandale du siècle, vidéo/DVD produit par Jean-Yves Bilien, 2007-2008.
Références
- « André Gernez (1923-2014) », sur data.bnf.fr (consulté le )
- Cérémonie de remise des distinctions, « La Tribune du Progrès », sur http://www.sep-france.org, oct - déc 2012 (n°46) (consulté le )
- André Gernez, Les problèmes du vieillissement, Lettre de l'Association internationale Carità politica concernant le rôle des ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège, septembre 2006, page 72-75.
- « À propos du Docteur André Gernez », Jean-Yves Bilien, Magazine Enquêtes de santé, no 1, juin-juillet 2010, p. 29
- [PDF]Relations extérieures de la direction de l'université Paris Diderot, page 36.
- « une cellule génératrice engendre deux cellules génératrices pendant la période embryonnaire. Après la croissance, une cellule génératrice engendre une cellule génératrice et une cellule fonctionnelle » (Néo-postulats biologiques et pathogéniques, André Gernez, impr. J. Verschave, 1968, p. 102).
- Gérard Minart, « Salle comble à la Sorbonne pour trois médecins de Roubaix qui ont traité de la biologie du phénomène religieux », La Voix du Nord, 27 février 1980
- (en) [PDF] Maurice Israël, Laurent Schwartz « The metabolic advantage of tumor cells » Molecular Cancer 2011; doi:10.1186/1476-4598-10-70
- Olivier Jallut, Médecines parallèles et cancers : modes d'emploi et de non-emploi, Bordeaux, L'Horizon chimérique, , 363 p. (ISBN 2-907202-35-9, OCLC 463415559), p. 315
- P. Vigeral, « La scandaleuse “campagne de prévention de la dégénérescence cancéreuse et artérielle” », Prescrire 8, p. 188-192, 1988, cité par Olivier Jallut dans Médecines parallèles et cancers.
- « Un médecin roubaisien reçoit une distinction internationale pour ses travaux sur le cancer », La Voix Du Nord, no 10863, , p. 4
- La Tribune du Progrès no 34, hiver-printemps 2009
Annexes
Bibliographie
- Pierre Lance, Savants maudits, chercheurs exclus, Éditions Trédaniel, 2003-2010.
- Soline Abbeville (préf. Pierre Delahousse), Les Maladies dégénératives : Les propositions du docteur André Gernez, Saint-Denis, Kontre kulture, , 153 p. (ISBN 978-2-36725-041-0)
Liens externes
- Dossier consacré au Docteur André Gernez sur le site de l'AMESSI
- André Gernez sur le site médecinecharlatan
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