André Colbert

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André Colbert
Biographie
Naissance ~1648
Reims
Décès
château de Régennes
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale
par François de Harlay de Champvallon
102e évêque d'Auxerre
Autres fonctions
Fonction religieuse
chanoine de Reims
chanoine de la collégiale d'Appoigny
archiprêtre

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

André Colbert (~1648 - 1704) est un prélat français du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle, évêque d'Auxerre de 1676 à sa mort.

Famille

André est le fils de Charles Colbert de Saint-Mars, président du présidial de Reims et de Marguerite de Mesvilliers. Il est le cousin germain et l'élève de Nicolas Colbert, son prédécesseur à l'évêché d'Auxerre, et le cousin germain du ministre Jean-Baptiste Colbert.

Biographie

Il naît en 1647 à Reims. Il devient chanoine de Reims en 1663 et est reçu docteur en Sorbonne le [1]. Son cousin Nicolas Colbert, 101e évêque d'Auxerre (1672-1676), l'appelle à ses côtés, lui donne un canonicat à la collégiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul d'Appoigny puis le nomme archidiacre d'Auxerre. André Colbert se distingue par des prêches remarqués dans les paroisses de Molesmes et de Treigny. En 1675 le clergé d'Auxerre l'élit pour son représentant et député à l'assemblée provinciale de Sens[2].

Nomination à l'évêché d'Auxerre

Pierre de Broc, évêque d'Auxerre 1640-1671, avait nommé Charles Testu de Pierre-Basse (du diocèse d'Angers), fils de sa sœur jumelle Antoinette de Broc, à la fonction de vicaire général ; auparavant Charles Testu avait été élu doyen du chapitre - seulement deux semaines après avoir été nommé sous-diacre et chanoine[3]. Quand Nicolas Colbert meurt le , Charles Testu se met sur les rangs pour lui succéder. Mais la renommée grandissante d'André Colbert et, argument imparable, le soutien tout-puissant de son oncle le ministre Colbert, font prévaloir André. En 1676 Louis XIV le nomme évêque d'Auxerre mais grève l'évêché de plusieurs pensions dont l'une de 1 500 livres pour l'abbé Baluze, conservateur de la bibliothèque Colbertine[2],[n 1].

L'épiscopat

Le premier problème auquel se heurte André Colbert est l'activité du chapitre pendant la vacance, qui a duré cinq ans. En vertu de la régale, les chanoines ont exercé leur droit d'administration pendant ce laps de temps. Ils ont entre autres nommé trois économes, ce qui déplaît à André Colbert qui veut nommer à ce poste son protégé et hommes d'affaires Maître Panier. Colbert fait signifier au chapitre que le roi l'a pourvu, lui André Colbert, de l'économat. Le chapitre lui en fait des reproches. Colbert, qui avait auparavant ordonné à Me Panier de ne pas faire de vexations aux chanoines, se fâche et tranche l'affaire en obtenant deux lettres de cachet. Me Panier rejoint l'économat du chapitre[2].

Il attend jusqu'en 1478 la bulle papale confirmant son poste à Auxerre[2], résidant à Paris, à la Sorbonne[4]. Pendant ce temps des vicaires généraux gouvernent le diocèse[2]. Quand la bulle papale arrive enfin, il est sacré le dans la chapelle de la Sorbonne par l'archevêque de Paris[4].

En 1680 il confie la direction de son séminaire aux lazaristes, leur assure un traitement sur les décimes du diocèse et fonde deux bourses pour de pauvres clercs. Il dédie l'église paroissiale de Saint-Pierre en 1685, arrête dans l'assemblée de 1695 les statuts synodaux. André Colbert fait aussi travailler au palais épiscopal et embellit considérablement son château de Régennes. Un arrêt qu'il obtient en 1693 contre les entreprises des chanoines, le met en discorde avec eux. Il est le créateur de la Confrérie de Saint-Vincent de Pouilly-sur-Loire, le . Bien en cour, mais mal en province, selon Armand Jean, il participe à l'Assemblée du clergé de 1681 et à l'Assemblée extraordinaire de l'année suivante.

Les revenus de la collégiale de Saint-Laurent-lès-Cosne étant très modiques à cette époque, déjà en 1640 Pierre de Broc en avait supprimé deux prébendes pour n'en laisser que dix ; André Colbert supprime encore deux prébendes le [5]. En 1699, alors qu'il visite son diocèse pour la dernière fois, il donne de nouveaux statuts aux quatre religieux restants de cette abbaye qui se sont fort éloignés de la règle et de la discipline[6]. Cette même année 1699 il tonsure Jean Lebeuf, âgé de 12 ans et futur illustre historien du diocèse et de ses environs[7].

Il meurt le au château de Régennes[6].

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • [Jean 1891] Armand Jean, Les évêques et les archevêques de France depuis 1682 jusqu'à 1801, Picard (Paris), Fleury et Dangin (Mamers), , sur archive.org (lire en ligne), p. 369.
  • [Lebeuf 1743] Jean Lebeuf (abbé), Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre..., vol. 1, Auxerre, Perriquet, , 886 p. (lire en ligne).
  • [Lebeuf et al. 1851] Jean Lebeuf (abbé), Ambroise Challe et Maximilien Quantin, Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre : continués jusqu'à nos jours avec addition de nouvelles preuves et annotations, vol. 2, Auxerre, Perriquet, , 549 p., sur archive.org (lire en ligne). Vie de André Colbert : pp. 293-310.

Notes et références

Notes

  1. La bibliothèque Colbertine est celle du ministre Jean-Baptiste Colbert, réputée troisième bibliothèque d'Europe. Le Fonds des Mélanges Colbert du département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, est constituée de l'ensemble des manuscrits de la Colbertine, rachetés par le roi vers 1728. Pour un résumé de son contenu et histoire, voir par exemple « Cabinet de Colbert, Jean-Baptiste », série Les cabinets de curiosités en Europe, sur curiositas.org.

Références

  1. Lebeuf et al. 1851, vol. 2, p. 293.
  2. Lebeuf et al. 1851, vol. 2, p. 294.
  3. Lebeuf 1743, vol. 1, p. 707.
  4. Lebeuf 1743, vol. 1, p. 295.
  5. Lebeuf et al. 1851, vol. 2, p. 303.
  6. Lebeuf et al. 1851, vol. 2, p. 309.
  7. [Quantin 1848] Maximilien Quantin, Annuaire statistique du département de l'Yonne : recueil de documents authentiques destinés à former la statistique départementale, Auxerre, éd. Perriquet, , sur books.google.fr (lire en ligne), « Personnages historiques de l'Yonne : Jean Lebeuf », p. 205-237.


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