Anacaona

Anacaona, née en 1474 et morte en 1504[1], est une cacique du caciquat du Xaragua sur l'île Hispaniola, laquelle portait le nom d'Ahatti ou Bohio en langue taïno.

Elle succède à son frère Bohechio. Elle est pendue sur ordre du gouverneur espagnol Nicolás de Ovando.

Biographie

Anacaona est née à Yaguana, la capitale de Xaragua (actuellement Léogâne, Haïti)[2].

Son nom est dérivé des mots taíno « ana », qui signifie « fleur », et « caona », qui signifie « or, doré »[3].

Son frère, Bohechío, est un chef local et a consolidé le pouvoir sur tous les territoires à l'ouest de Xaragua en 1475[4].

En 1492, Christophe Colomb arrive dans le royaume de Marien, à la recherche d'une route directe vers les Indes. À son arrivée, il est accueilli par des Taïnos, qui sont beaucoup plus petits que les Espagnols. Il est accueilli avec de l'or, du maïs et d'autres ressources naturelles. En 1493, la couronne espagnole établit des colonies pour extraire ces minéraux. Les Tainos sont kidnappés, assassinés, violés et réduits en esclavage pour satisfaire les besoins de la couronne espagnole[3].

Après la mort de Bohecio en 1500, Anacoana règne jusqu'à son exécution[5].

Arrestation et mort

Anacaona
Le massacre de la reine Anacaona et de ses sujets. Gravure probablement de Joos van Winghe, publiée en 1598 dans la Brevísima relación de la destrucción de las Indias de Bartolomé de las Casas. Les Espagnols brûlent un bâtiment plein d'Amérindiens ; la noble amérindienne est pendue à un arbre. En arrière-plan, des Espagnols poursuivent à cheval les indigènes. Après une réception célébrant l'arrivée du gouverneur d'Hispaniola, Nicolás de Ovando, l'entourage de la reine Anacaona est brûlé vif. En déférence à son rang, elle fut pendue.

À l'automne 1503, le gouverneur de Nicolas Ovando et son groupe de 300 personnes se rendent à pied à Xaragua[5]. Ils sont reçus lors d'une cérémonie par Anacaona, ses nobles, et plusieurs chefs taïnos[5].

Alors que les Taïnos présentent la réception comme un geste de bienvenue, les Espagnols présents la caractérisent comme une distraction[6]. Le parti d'Ovando pense qu'Anacoana et les chefs préparent une révolte[5]. Ovando attire les chefs dans une grande hutte pour un tournoi et donne le signal aux Espagnols pour qu'ils saisissent et ligotent les caciques[7]. Les caciques sont brûlés dans la hutte, tandis que d'autres Taïnos  sont abattus à l'extérieur. Anacaona est arrêtée et pendue[6].

Selon l'historien Troy Floyd, les récits de ces événements restent incertains pour de nombreuses raisons. Même si les récits séparés donnent l'impression qu'il s'agit d'une lutte parfaitement séparée entre les Taïnos et les Espagnols, les deux groupes ont coexisté et se sont liés par des mariages mixtes pendant les six années précédentes[6].

Influence

Anacaona est également poète et compositrice, et est par conséquent commémorée dans l'art et la littérature contemporains à travers les Caraïbes[8]. Une statue la commémorant se trouve à Léogane, à Haïti[9].

Littérature

  • (en) Edwidge Danticat, Anacaona : Golden Flower, Haiti, The Royal Diaries series, . 
  • (en + fr) Maryse Noël Roumain, Anacaona, Ayiti's Taino Queen/Anacaona, La Reine Taino D'Ayiti, Trafford Publishing, (ISBN 978-1-4669-5199-0, lire en ligne). 

Musique

  • Anacaona - Ansy and Yole Dérose
  • Anacaona - Tite Curet Alonso
  • Anacaona - Irka Mateo
  • Anacaona - Cheo Feliciano

Bibliographie

  • (es) Pedro L Vergés Vidal, Anacaona (1474-1503), Editora Montalvo, (lire en ligne). 
  • F.A. Kirkpatrick, Les conquistadors espagnols, Paris, Payot, . 
  • William Robertson, L'histoire de l'Amérique, Janet et Colelle Librairie, . 
  • Jean Métellus, Anacacona, Paris, Collection Monde Noir, , 141 p. (ISBN 2-7473-0189-3). 

Liens externes

Notes et références

  1. (es) « MUSEO ANACAONA - Taino Museum ~ The History Of The Queen Anacaona », sur MUSEO ANACAONA  - Taino Museum (consulté le ).
  2. (en) Michael R. Hall, Historical Dictionary of Haiti, Lanham (Ma.), Scarecrow Press, , 295 p. (ISBN 978-0-8108-7810-5, lire en ligne).
  3. Franklin W. Knight et Henry Louis Gates, Dictionary of Caribbean and Afro–Latin American Biography, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-993579-6, lire en ligne).
  4. (en) Manuel de Jesús Galván, « A novel look at the environment of marriage in the first colony », (consulté le ).
  5. (en) Bartolomé de las Casas, A Short Account of the Destruction of the Indies, EMPIRE BOOKS, , 92 p. (ISBN 978-1-61949-146-5, lire en ligne)
  6. Ursula Lamb, « The Columbus Dynasty in the Caribbean, 1492-1526 », Hispanic American Historical Review, vol. 54, no 4, , p. 703–706 (ISSN 0018-2168 et 1527-1900, DOI 10.1215/00182168-54.4.703, lire en ligne, consulté le )
  7. Lawrence A. Clayton, « Las Casas the Political Animal », dans Bartolomé de las Casas, Cambridge University Press (ISBN 978-1-139-04740-1, lire en ligne), p. 151–187
  8. (en) Edwidge Danticat, Anacaona, Golden Flower, Scholastic, , 186 p. (ISBN 978-0-439-49906-4 et 978-1-4155-8214-5, OCLC 55671862, lire en ligne)
  9. « Le spectacle des majors-joncs au rara à Léogâne », sur Le Nouvelliste (consulté le )
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