Amtrak
Amtrak (sigle de l'AAR : AMTK) est une entreprise ferroviaire publique américaine, spécialisée dans le transport de voyageurs. Créée le , Amtrak a le statut d'une entreprise commerciale, mais est entièrement contrôlée par le gouvernement des États-Unis. Le nom d'Amtrak a été créé par la contraction des mots anglais AMerica et TRAcK (« la voie ferrée »). La raison sociale de l'entreprise publique qui gère Amtrak est National Railroad Passenger Corporation (Société nationale des transports ferroviaires de voyageurs).
Ne pas confondre avec Landing Vehicle Tracked (véhicule amphibie de l'armée américaine).
Amtrak | ||
Création | 1971 | |
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Prédécesseur | 20 independently owned and operated railway companies | |
Forme juridique | Quasi-corporation (en) | |
Sigle | AMTK | |
Siège social | Washington, D.C. États-Unis |
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Société mère | National Railroad Passenger Corporation | |
Filiales | Washington Terminal Company (en) | |
Site web | http://francais.amtrak.com/ | |
Chiffre d’affaires | 3 240 558 000 dollars américains ()[1] | |
Résultat net | -1 080 489 000 dollar américain ()[1] | |
Localisation | États-Unis contigus (à l'exception du Wyoming et du Dakota du Sud), Ontario, Québec et Colombie-Britannique | |
Longueur | 34 000 km | |
Dont électrifiés | Partiellement | |
Écartement des rails | 1 435 mm | |
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Histoire
Dans la conception initiale, Amtrak ne possédait aucune voie ferrée et n'était donc pas une compagnie de chemin de fer intégrée. Elle répondait plutôt à la définition de l'entreprise ferroviaire adoptée par la Commission européenne, à la différence près qu'Amtrak n'a aucun concurrent sur les rails. La société fut créée le par la volonté du gouvernement de maintenir des services de voyageurs sur rail, alors que les compagnies privées de chemins de fer préféraient se centrer sur l'activité, plus rentable, du transport de marchandises, malgré les obligations légales qui leur imposaient d'offrir des services voyageurs en tant que transporteurs publics. Il était prévu que les trains d'Amtrak continueraient d'emprunter les réseaux existants. Ce schéma prévaut encore aujourd'hui dans la plupart des cas, les trains d'Amtrak partageant les lignes et les horaires avec les trains de fret, avec l'inconvénient que le réseau est souvent mal adapté au trafic de voyageurs (confort, vitesse...).
Amtrak offre la possibilité aux propriétaires de wagons privés d'attacher leur propre wagon aux trains entre certains endroits pour visiter l'Amérique du Nord[2].
Difficultés dans les années 1990
Amtrak connaît une situation financière dégradée dans les années 1990. Le Congrès, à majorité républicaine, réduit les subventions accordées à l'entreprise à partir du milieu de la décennie[3].
La compagnie annonce un premier plan de restructuration en 1994 qui prévoit la fermeture de 20 % des lignes et 2 000 suppressions d'emplois. Ce plan avait amélioré la situation financière de l'entreprise mais la poursuite des baisses de subventions dans les années subséquentes ne permirent pas de rétablir complètement l'équilibre financier[3].
Amtrak lance le projet de ligne à grande vitesse entre Boston et New York en 1994, l'Acela Express. Le projet prévoyait initialement une ligne avec 26 trains circulant à plus de 200 km/h et qui devait ouvrir en [4]. Deux consortiums se forment pour répondre à l'appel d'offre lancé par Amtrak :
- Le premier est formé par Siemens, AEG et General Motors[4]
- Le second (qui remporte le contrat en ) est formé par le français GEC-Alsthom et le canadien Bombardier[5].
Le contrat final prévoit la fourniture de 18 trains (dérivés du TGV) circulant à 240 km/h pour un total de 3 milliards de francs (soit 600 millions d'euros actuels). Du fait des difficultés financières d'Amtrak, le contrat prévoit un mode de financement particulier basé sur un contrat de type crédit-bail. Cependant le consortium se déclare satisfait d'avoir remporté ce marché jugé stratégique[5].
En un deuxième plan de restructuration est annoncé. Celui-ci comprend la fermeture de 42 gares, la suspension du service sur 4 lignes et la suppression de 600 postes. En contrepartie le service est renforcé sur plusieurs lignes au départ de New-York, Chicago, La Nouvelle-Orléans et San Francisco[3].
Quelques jours après les attentats du 11 septembre, Amtrak fait une demande d'aide d'urgence de 3 milliards de dollars au gouvernement pour améliorer son réseau. Les conséquences des attentats sur le secteur aérien amenant un surcroît de passagers, le président d'Amtrak, George Warrington, explique que cette aide est vitale pour permettre à l'entreprise de se développer et de renforcer la protection de son réseau[6].
Amtrak est dans une situation financière extrêmement critique au cours de l'année 2002 après une perte de 1,1 milliard de dollars en 2001. David Gunn, son président depuis , obtient du département des Transports un prêt de 100 millions de dollars en (accompagné d'une promesse de financement de 170 millions). Dans un contexte de dégradation rapide de sa situation financière, la découverte en août de fissures dans les systèmes de suspension de trois locomotives Acela Express force Amtrak à suspendre intégralement le service entre Boston et Washington[7].
Caractéristiques
Corridor du Nord-Est
Le corridor du Nord-Est est l'une des zones les plus importantes du réseau Amtrak. C'est un ensemble de lignes électrifiées reliant Washington à Boston via New York. Ce corridor est largement composé de lignes appartenant à Amtrak, lignes acquises en 1976 lors de la liquidation de la compagnie Penn Central Transportation. Après cette acquisition, Amtrak teste sur cette ligne des locomotives européennes susceptibles de remorquer les rames de voitures de voyageurs, dont la X996 française d'Alstom[8]. Amtrak possède, dans ce corridor et dans d'autres zones, au total 730 miles de lignes (dont 17 tunnels pour 29,7 miles et 1 186 ponts, incluant le célèbre Hell Gate Bridge) pour 42,5 miles. Mais tandis que dans la plupart des zones des États-Unis, Amtrak doit négocier les créneaux horaires avec les compagnies de fret propriétaires des réseaux, dans le corridor du Nord-Est, la coordination se fait avec les agences de transport public qui jouent le rôle d'autorités organisatrices au niveau des États ou des agglomérations.
Quelques chiffres
Amtrak emploie plus de 20 000 salariés[9]. Le réseau desservi s'étend sur 22 000 miles et dessert plus de 500 destinations dont 46 États sur le territoire national, dans la capitale, ainsi que dans trois provinces du Canada le long de la frontière américaine[9]. Les seuls États non desservis par les trains d'Amtrak sont l'Alaska, Hawaii, le Dakota du Sud et le Wyoming.
Amtrak a transporté près de 31,7 millions de passagers en 2017[9].
L'entreprise enregistre pour l'année 2017 un chiffre d'affaires s'élevant à près de 3,3 milliards de dollars pour un bénéfice d'exploitation de 193,7 millions de dollars (+ 15,8% par rapport à 2016)[9].
Services de banlieue
Amtrak assure différents services de banlieue, en coordination avec les autorités régionales en Californie, dans le Maryland, le Connecticut[9].
La compagnie offre également des services à d'autres compagnies opérant en tant que services de banlieue dans le Massachusetts, le Washington et la Floride notamment[9].
Financement
Le financement de la compagnie Amtrak par l'État est un sujet qui suscite de nombreux débats[10].
La compagnie perçoit des financements prévus par le "Passenger Rail Investment and Improvement Act"[11] de la part de 18 États pour certains trajets de courte distance (moins de 1 200 kilomètres)[9]. Le gouvernement fédéral participe lui aussi dans le financement public de la compagnie qui atteint au total plus de 1,3 milliard de dollars[12].
Lignes desservies
Police ferroviaire
Semblable à la Surveillance Générale de la SNCF (SUGE) en France, le Département de police d'Amtrak (Amtrak Police Department (en)) emploie, en 2020, 452 agents de police servant pour 25 d'entre eux[13] au sein d'unités d'intervention spéciales[14] ou encore pour des unités K-9 (canines)[15]. Ces policiers procèdent à l'inspection aléatoire de passagers et de bagages à main et enregistrés mais surtout à des vérifications de sécurité à bord des trains et à des vérifications de l'identité des voyageurs[16],[17].
Notes et références
- « https://www.amtrak.com/content/dam/projects/dotcom/english/public/documents/corporate/financial/Audited-Consolidated-Financial-Statements-FY2016.pdf »
- « Voyagez dans votre propre voiture privée pour découvrir l'Amérique du Nord | Amtrak »
- « L'américain Amtrak contraint à une nouvelle restructuration », Les Échos,
- « Siemens-AEG-GM pour un TGV Boston - New York », Les Échos,
- Denis Fainsilber, « Bombardier et GEC Alsthom placent un dérivé du TGV aux États-Unis », Les Échos,
- « Amtrak demande à son tour une aide », Les Échos, (lire en ligne, consulté le )
- « Amtrak suspend son service Acela Express », Les Échos, (lire en ligne, consulté le )
- Alstom s'écrivait avec un « h », à l'époque.
- « Amtrak National Facts | Amtrak », sur francais.amtrak.com (consulté le )
- (en-US) Philip Bump, « Why is funding Amtrak such a struggle? Because Republican districts don’t use it. », Washington Post, (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le )
- (en) « The Passenger Rail Investment and Improvement Act of 2008 (PRIIA) », US Department of Transportation, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Federal Grants to Amtrak | Federal Railroad Administration », sur www.fra.dot.gov (consulté le )
- http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2020/09/15/federal-tactical-teams-21445.html?c
- (en-GB) « Amtrak Police Department - SOU », sur police.amtrak.com (consulté le )
- (en-GB) « Amtrak Police Department - K-9 Unit », sur police.amtrak.com (consulté le )
- « Our Commitment to Safety & Security | Amtrak », sur francais.amtrak.com (consulté le )
- (en-GB) « Amtrak Police Department - Home », sur police.amtrak.com (consulté le )
Bibliographie
- « Amtrak, quand le rail en appelle au financement routier », La Vie du Rail, no 2592, , p. 10
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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