Amalur

Amalur ou Ama Lur Terre-Mère » en basque) est le réceptacle de tout ce qui existe, de tous les êtres vivants et, par conséquent, celui qui rend possible l'existence de l'être humain lui-même. Est dans la mythologie basque une entité féminine, un ventre, une forme creuse qui chaque jour enfante du soleil (Eguzki) et de la lune (Ilargi). Cet enfantement cyclique est mouvement, donc énergie dans le Cosmos des Basques. Le soleil et la lumière (Argi) étant deux entités distinctes, ce cycle s'effectue dans le firmament le jour et dans la terre la nuit[1].

Amalur est un « parcours » dont les deux extrémités sont des trous béants permettant de passer alternativement de la lumière à l'obscurité (Gau)[1].

Description

« Amalur »

Dans la mythologie basque, on considère la terre Lur comme étant la mère du soleil (Eguzki) et de la lune (Ilargi ou UIlargi Amandre).

C'est aussi un vaste réceptacle, demeure habituelle des âmes, de la plupart des divinités et autres êtres mythiques dont certains se manifestent sous forme de taureau (Zezen), de cheval (cheval), de verrat, de chèvre, de bouc (Aker), de mouton etc.

La terre a une force vitale qui fonde le règne végétal. Elle fortifie l'organisme humain tantôt par son contact, tantôt par l'intermédiaire de formules et de gestes magiques. Elle assure la préservation du bétail moyennant des offrandes ou des sacrifices d'animaux domestiques.

C'est au génie de la terre que s'adressaient sans doute beaucoup de dévots lorsque, dans le temps, ils déposaient leurs offrandes (surtout des pièces de monnaie) dans les cavernes, afin que ce génie leur accorde quelques faveurs. C'est dans ce type de culte, semble-t-il, que trouvent leur origine certains ermitages édifiés dans des grottes ou des cavernes converties en chapelle. Il en va de même en ce qui concerne l'origine des prières récitées à l'entrée de certaines cavernes du pays.

Étymologie

Lur signifie « terre » en basque. Le suffixe a désigne l'article : lurra se traduit donc par « la terre ». Notez l'ajout d'un R lorsque l'on intègre ce mot dans une phrase, ici la terre est déjà une phrase.

Arbre généalogique

Princesse
de Mundaka
 
 
Sugaar
(Feu, serpent)
 
 
 
Mari
(Déesse)
 
 
 
 
Amalur
(La Terre Mère)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Jaun Zuria
(Seigneur des Basques)
 
Mikelats
(Mauvais esprit)
 
Atarabi
(Bon esprit)
 
 
 
Eguzki Amandre
(La grand-mère soleil)
 
Ilargi Amandre
(La grand-mère lune)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Amilamia
(Bienfaisante)
 
Urtzi
(Dieu du ciel)
 
Basajaun
(Seigneur de la forêt)
 
Basandere
(Dame de la forêt)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Laminak
(Petits êtres fantastiques)
 

Prononciation

Il n'existe pas de genre (masculin, féminin) dans la langue basque et toutes les lettres se prononcent. Il n'y a donc pas d'association comme pour le français où QUI se prononce KI. Exemple :

Lau « le chiffre 4 » se prononce laou et non lo (la lettre u se prononçant comme l'espagnol, ou, sauf en souletin, langue parlée en Soule, province française du Pays basque où il se prononce comme en français).

Dans la culture populaire

Amalur est le nom du monde dans lequel se déroule le jeu vidéo de fantasy Les Royaumes d'Amalur : Reckoning. Celui-ci s'inspire de nombreux mythes, principalement celtes.

Références

  1. Claude Labat, Libre parcours dans la mythologie basque : avant qu'elle ne soit enfermée dans un parc d'attractions, Bayonne; Donostia, Lauburu ; Elkar, , 345 p. (ISBN 9788415337485 et 8415337485, OCLC 795445010), p. 46, 47

Bibliographie

  • José Miguel Barandiaran et traduit et annoté par Michel Duvert, Dictionnaire illustré de mythologie basque [« Diccionario Ilustrado de Mitología Vasca y algunas de sus fuentes »], Donostia, Baiona, Elkarlanean, , 372 p. [détail des éditions] (ISBN 2903421358 et 9782903421359, OCLC 416178549)
  • José Miguel Barandiaran (trad. Olivier de Marliave, préf. Jean Haritschelhar, photogr. Claude Labat), Mythologie basque [« Mitología vasca »], Toulouse, E.S.P.E.R, coll. « Annales Pyrénéennes », , 120 p. [détail des éditions] (ISBN 2907211056 et 9782907211055, OCLC 489680103)
  • Patxi Xabier Lezama Perier, «Euskal Mitologia», dans Académie royale de la langue basque Euskaltzaindia.
  • Wentworth Webster (trad. Nicolas Burguete, postface Un essai sur la langue basque par Julien Vinson.), Légendes basques : recueillies principalement dans la province du Labourd [« Basque legends »], Anglet, Aubéron, (1re éd. 1879), 328 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980805 et 9782844980809, OCLC 469481008)
  • Jean-François Cerquand, Légendes et récits populaires du Pays Basque : Recueillis dans les provinces de Soule et de Basse-Navarre, Bordeaux, Aubéron, (1re éd. 1876), 338 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980937 et 9782844980939, OCLC 68706678, lire en ligne)

Liens externes

Un trésor gardé sous la terre

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