Amédée de Gislain

Amédée de Gislain, né à Bastia le et mort à Marseille en 1989, est un peintre et sculpteur sur bois, considéré par ses contemporains comme faisant partie de l’école paysagiste provençale[1],[2].

Biographie

Né à Bastia de Henry de Gislain, commis au service télégraphique de Bastia, issu de la famille de Gislain de Bontin anoblie au XVe siècle, et de Benoîte Puccinelli, fille d’un sellier-harnacheur de Bastia[3]. Cadet de la famille à la suite de ses frères François et Victor, Amédée se fait remarquer au lycée pour ses prédispositions artistiques. Il est encouragé à suivre des études artistiques par son professeur Salvatore Magnaschi, lui-même ayant réalisé Le Christ et le Saint Sacrement, huile sur toile, en 1879, pour l'église Sainte-Marie-de-l’Assomption de Bastia[4].

En 1911, à la mort de son père, la famille s’installe à Marseille. Amédée de Gislain est reçu aux Beaux-Arts de Marseille sous la direction du professeur Marius Barret[5]. L’aquarelle est alors sa technique de prédilection. La première guerre mondiale et la conscription obligatoire interrompent ses études. Mobilisé en décembre 1914 au 140e régiment d’infanterie, il est victime de sévères engelures au pied en décembre 1915 et renvoyé à Marseille[3]. Ayant perdu son oncle et ses frères à la guerre, il détruit tous ses croquis des tranchées pris sur le vif afin de n’en conserver aucun souvenir[5].

Voulant s’assurer un certain confort matériel lui permettant de continuer en parallèle sa passion, la peinture, Amédée prépare le concours d’admission aux P.T.T. et est nommé à Paris en 1921, où il s’inscrit à l’académie Julian[3]. Il substitue peu à peu à l’aquarelle la peinture à l’huile, plus à même selon lui de rendre la lumière parisienne.

En 1928, il est muté à Marseille suivant ses désirs, et se marie avec Fernande Gros en 1929[3]. Il continue en parallèle la peinture en privé. Ce n’est qu’en 1936 qu’il se décide à présenter pour la première fois une de ses toiles à un Jury, le salon des Artistes Français, ou sa toile « l’Enfant et la Poupée » est reçue et ses droits acquis pour reproduction par une revue parisienne désireuse d’en faire sa couverture[5]. Cette même année, Amédée se voit commander la décoration de la salle principale de la clinique de Bonneveine, ainsi que des décors pour la société artistique des P.T.T. de Marseille[5]. La ville de Marseille lui achète également deux toiles lors du Salon du Conseil Général[5]. Il expose à la galerie Gabriel Bossy à Marseille en 1938[6]. Il remporte le Prix d'Honneur du Salon de Printemps de Tarascon en 1947 et le Prix Hors-Concours du Salon de Printemps en 1951[7].

En 1954, après vingt-cinq ans de réflexion[8], il réalise sa première grande exposition personnelle à la galerie Jouvène, à Marseille[9]. Le critique d'art André Alauzen dira à cette occasion qu'Amédée de Gislain est un poète de lumière et [...] bien le seul post-impressionniste des ateliers provençaux". À la suite de cette exposition, il présente également une importante sélection de ses œuvres en Avignon à la galerie Arlette Chabaud en 1957[10]. La plupart des toiles présentées ont été peintes à Venasque, dans le Vaucluse[11],[12], où il expose en 1954, en 1963[13], puis dans la salle d'honneur de la Mairie du au [14]. Ses œuvres sont également présentes à l'exposition inaugurale du salon de l'Union des Artistes de Provence au Palais Longchamp en 1966[15]. Il participe au Salon des P.T.T. de Paris en 1968 et reçoit le Diplôme de Sélection avec félicitations du jury au Prix International de Peinture du Pradet en 1969[7]. Il reçoit également le Grand Prix International de Provence en 1969 pour l'ensemble de ses œuvres avec Félicitations du Jury pour sa toile Effet d'Automne en Vaucluse[16].

Amédée de Gislain est Officier de l'Ordre des Palmes Académiques et Chevalier de l'Ordre du Mérite Postal[7].

Influences

Bien qu'influencé par les courants de son époque, le fauvisme et le cubisme[17], l’œuvre d’Amédée de Gislain se rattache au courant paysagiste provençal incarné par ses contemporains Auguste Chabaud et Louis-Mathieu Verdilhan[18],[19]. Amédée de Gislain se reconnaît comme influence principale Jean-Honoré Fragonard, qu’il a découvert à Paris[5], son style pictural ne s'en ressentant pourtant guère. Sa peinture est reconnue et appréciée de critiques locaux, au premier plan desquels Georges Bavastro (écrivant principalement dans le journal le Méridional), André Alauzen (le Méridional), Odyse Richemont (le Provençal), Jean de Morgiou (le Provençal), Jean Tourette (la Marseillaise)[7]. André Bécriaux décrit Amédée de Gislain comme "un peintre qui demeure dans la plus pure école provençale que l'on peut placer sans prétention entre un Seyssaud et un Chaban, c'est un figuratif classique mais non académique."[19]

Notes et références

  1. Annuaire National des Beaux-Arts 1986-1987, Paris, Editions D.T.
  2. « Hommage à De Gislain », Le Méridional,
  3. « Amédée de Gislain, peintre de Provence », PTT Arts,
  4. Jean de Morgiou, « La vie paisible d'Amédée de Gislain chez Jouvène », La France,
  5. Georges Bavastro, « De Gislain, Chantre du Ventoux », Arts PTT,
  6. « Exposition A. de Gislain à la Galerie Gabriel Bossy », Le Marseillais,
  7. Lettre d'Amédée de Gislain à Mme Barthiau, secrétaire de l'Association Artistique des P.T.T., Maison-Alfort, écrite le 07/02/1970 à Marseille.
  8. J. de M., « La peinture à travers les expositions », Le Méridional,
  9. André M. Alauzen, « Amédée DE GISLAIN ou le rat des champs », Arts PTT n°21,
  10. André-Pierre Becriaux, « Le peintre Amédée de Gislain présente à la galerie Arlette Chabaud une importante sélection de ses oeuvres », Le Méridional,
  11. Jean Tourette, « A. de Gislain, chez Jouvène », La Marseillaise,
  12. G. Rouvier, « A. de Gislain, peintre de la douceur provençale », Le Provençal,
  13. R.B., « Un artiste marseillais, M. de Gislain, présente une exposition de peinture uniquement axée sur le village de Venasque », Le Provençal,
  14. « L'exposition Amédée de Gislain, Vernissage dimanche 7 août », Le provençal,
  15. Georges Bavastro, « Inauguration du Salon de l'Union des artistes de Provence au Palais Longchamp », Le Méridional,
  16. Diplôme du Grand Prix International de Peinture de Provence, Le Pradet (Var), 18 Février 1969
  17. André-Pierre Becriaux, « De Gislain, peintre de la mesure et de la difficulté », Arts PTT,
  18. Anré M. Alauzen, La peinture en Provence du XIVe siècle à nos jours, La Savoisienne, , p. 190
  19. André Becriaux, « Le peintre de Gislain, de Vénasque, sort devant le grand public », Le Méridional - edition du Vaucluse,

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