Amédée Thalamas

Amédée Thalamas ( à Paris à Bellerive-sur-Allier) est un professeur d'histoire et géographe français. Professeur de l’enseignement secondaire, il a enseigné au lycée Condorcet, puis au lycée Charlemagne et à la Sorbonne. Il a également été directeur général de l’Instruction publique en Indochine. Il fut député radical de Seine-et-Oise de 1910 à 1914.

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Biographie

Jeunesse et débuts

Amédée François Thalamas naît le à Paris[1]. Son père est employé des Chemins de fer de l'Ouest. En mai 1874, à la mort de son père, il est élevé par sa mère, « ouvrière en lingerie ». Sa scolarité est brillante : boursier externe au lycée de Versailles, il reçoit deux prix et deux accessits au Concours général. Après ses deux baccalauréats, il entre en octobre 1886 au lycée Henri-IV mais échoue par deux fois au concours d'entrée de l'École normale supérieure (1887 et 1888). En 1892, il est reçu premier à l'agrégation d'histoire et géographie[2].

Il devient professeur au lycée de Saint-Quentin (1892-1894), puis à celui d'Amiens (1894-1902).

Jugé « mûr pour Paris » par un inspecteur général[3], il est nommé au lycée Michelet de Vanves, puis au lycée Condorcet de Paris en .

Polémique

En novembre 1904, éclate la première « affaire Thalamas » : selon une lettre en date du 14 novembre de Georges Berry, député monarchiste « rallié » de la Seine, au ministre de l'Instruction publique Joseph Chaumié, le professeur aurait « outragé en termes inqualifiables devant ses élèves la mémoire de Jeanne d'Arc[4] ». Le 15, une campagne de presse hostile est déclenchée. Des manifestations sont organisées. Le 29 novembre, le ministre Chaumié nomme Thalamas au lycée Charlemagne, après lui avoir adressé un blâme.

En décembre 1908, l'« affaire » rebondit : Thalamas doit assurer un cours libre en Sorbonne sur la « pédagogie pratique de l'enseignement de l'histoire ». Des incidents éclatent, impliquant notamment des étudiants « nationalistes et royalistes ». Maurice Pujo[5], à la tête des Camelots du roi, branche de l'Action française, dirige ainsi les manifestants. L'Action française fait ainsi parler d'elle et élargit son audience en perturbant les cours, frappant et insultant Thalamas. Le 17 février, à la suite d'une énième perturbation, le cours est annulé[6].

Années ultérieures

En 1921, il soutient une thèse de doctorat sur La Géographie d'Ératosthène[7].

Notes et références

  1. Archives numérisées de l'état civil de Paris, acte de naissance no 17/2176/1867 (consulté le 15 décembre 2012)
  2. http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/?q=agregsecondaire_laureats&nom=Thalamas&annee_op=%3D&annee%5Bvalue%5D=&annee%5Bmin%5D=&annee%5Bmax%5D=&periode=All&concours=All&items_per_page=10.
  3. Sirinelli 1988, p. 221.
  4. Sirinelli 1988, p. 222.
  5. Il évoque longuement cette affaire dans ses Camelots du Roi, Flammarion, 1933, p. 23-210.
  6. Sirinelli 1988, p. 224.
  7. http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/?q=theses-record/2246.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-François Sirinelli, « Un boursier conquérant : Amédée Thalamas », Bulletin du Centre d'histoire de la France contemporaine, Paris X-Nanterre, no 7, , p. 197-206.
    Article reproduit dans : Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle : khâgneux et normaliens dans l'entre-deux-guerres, Paris, Fayard, , 721 p. (ISBN 2-213-02040-X, présentation en ligne), p. 220-226, [présentation en ligne], [présentation en ligne].
    Réédition : Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle : khâgneux et normaliens dans l'entre-deux-guerres, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige » (no 160), , 720 p. (ISBN 2-13-044685-X), p. 220-226.
  • Nadia Margolis, « La chevauchée solitaire du professeur Thalamas : rationalistes et réactionnaires dans l'historiographie johannique (1904-1945) », Bulletin de l'association des amis du Centre Jeanne d'Arc, no 15, , p. 7-28.
  • Anne Rasmussen, « L'affaire Thalamas », L'Histoire, no 210, , p. 62.
  • « Amédée Thalamas », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960

Liens externes

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