Alphonse Péphau

Jean Alphonse Péphau, né le à Marsolan et mort le au Vésinet, est un administrateur français.

Biographie

Péphau a commencé ses études au lycée d’Auch, puis les a continuées au lycée de Cahors, où il s’est lié d’une amitié indéfectible avec Léon Gambetta. Monté à Paris pour faire son droit, il a obtenu sa licence[1]. Ce diplôme en poche, il est entré, par concours, le , au ministère des Finances, comme chef de section à la direction générale de la comptabilité publique.

Le , Gambetta, devenu ministre de l’Intérieur pendant le siège de 1870, l’a fait rejoindre, le , son administration, à la direction à l’Intérieur de l’ordonnancement des dépenses de la garde mobile, de la garde nationale de Paris et des corps francs[1]. Comme délégué du ministère des Finances, il le chargea du soin d’assurer la subsistance et le logement des habitants des communes suburbaines réfugiés dans Paris, mission dont il s’est acquitté avec zèle et intelligence[2].

Le , il a fondé, avec Gambetta et l’élite de ses amis politiques, la République française, puis, le , la Petite République[α 1],[3].

Appelé, le , à la direction de l’hospice national des Quinze-Vingts, il a été installé le suivant. À partir de cette époque, il a introduit, dans cet établissement, d’utiles innovations et des améliorations successives procurant le bien-être de ses sujets, qui lui ont valu le titre de « roi des aveugles » de la part de l’inspecteur général des asiles Augustin Constans[1].

Au lieu de se contenter de diriger et l’administrer paternellement les 600 000 francs de revenus annuels de la maison, sous l’égide du ministre de l’intérieur, il a étendu son intérêt à des aveugles du dehors, en leur accordant des pensions externes variant de 100 à 200 francs par an[1].

Les ressources financières des Quinze-Vingts étant insuffisantes pour secourir, en dehors des 300 pensionnaires, les 1 800 aveugles externes, avec son ami le Dr Fieuzal, ophtalmologue de l’hospice des Quinze-Vingts, il a étudié le projet d’installer une clinique ophtalmologique nationale et un laboratoire d’histologie pour diminuer, dans la mesure du possible, le nombre toujours augmentant des aveugles[1].

Grâce à son activité, il a fondé, sous le patronage du sénateur Léon Say, et d’autres notabilités, la Société d’Assistance pour les aveugles qui a été reconnue d’utilité publique, en 1886. Sous son impulsion, cette Société d’Assistance a donné : la clinique nationale des Quinze-Vingts en 1880, le pavillon d’isolement et l’école Braille de Saint-Mandé. La Clinique recevait et opérait gratuitement tous les Français indigents dont la cécité paraissait curable[α 2].

Il a ensuite fondé l’École Braille à Maisons-Alfort[α 3], école professionnelle apprenant un métier aux non-voyants. Comme complément, le conseil municipal, sous son inspiration, a décidé la création d’un atelier-asile annexé à l’École. Il a porté toute sa vie le titre de directeur honoraire des Quinze-vingts avec fierté[2].

Le , le Conseil général de la Seine lui a décerné, pour le dévouement et l’abnégation au-dessus de tous éloges, une médaille d’or d’une valeur de 200 francs. Nommé chevalier de la Légion d’honneur, le , il a été promu officier, le , et Commandeur le [4] . Le , la Roumanie l’a décoré l’ordre de la couronne de Roumanie[1].

Publications

  • Monographie de l’École Braille à Saint-Mandé (Seine), Paris, impr. de Larousse, , 80 p., in-4°, fig., pl. et portr. (OCLC 37928315, lire en ligne sur Gallica)
  • Monographie de la clinique ophtalmologique des Quinze-Vingts (préf. Henri Monod), Paris, Impr. de Chamerot et Renouard, , viii-31 p., figure, et portraits, in-8° (OCLC 457408640, lire en ligne)
    Extrait de la Revue philanthropique, du 10 février 1901.

Notes et références

Notes

  1. Devenue, par la suite, la Petite République française.
  2. En 1889, près de 4 000 malades étaient venus se faire soigner à la nouvelle institution, dont les quatre cinquièmes étaient repartis guéris de la clinique.
  3. Celle-ci sera ensuite transférée à Paris, au 152, rue de Bagnolet, le , puis à Saint-Mandé, le , où elle prendra le nom d’« Institut départemental des aveugles de la Seine ».

Références

  1. Constantin Golesceano (préf. Jean-Baptiste-Vincent Laborde), Les Aveugles à travers les âges : la clinique nationale ophtalmologique des Quinze-Vingts, Bar-sur-Aube, Impr de A. Lebois, , vi-270 p., 1 vol. : planches ; in-8° (OCLC 458001583, lire en ligne sur Gallica), p. 25-6.
  2. Pierre Larousse, « Péphau », Grand dictionnaire universel du XIXe siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique…, Paris, t. 17 Suppl. 2, (lire en ligne sur Gallica [17 vol. ; in-fol.], consulté le ).
  3. Jean-Marie Mayeur, Léon Gambetta : La Patrie et la République, Paris, Fayard, , 562 p. (ISBN 978-2-21364-556-8, lire en ligne), p. 72.
  4. Archives nationales, « Dossier LH//2093/2 », sur base Léonore (consulté le ).

Liens externes

  • Portail de la presse écrite
  • Portail de l’œil et de la vue
  • Portail de la France au XIXe siècle
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.