Alphonse II (roi des Asturies)

Alphonse II des Asturies dit « Alphonse le Chaste », né à Cangas de Onís vers 760 et mort le à Oviedo [1], est roi des Asturies de 791 à 842.

Origine

Il est le fils du roi Fruela Ier et de son épouse Munia. À la mort de son père en 768, il est pris en charge par sa tante Audesinde. Il exerce la gouvernance du palais sous le règne de Silo de 774 à 783. À la mort de Silo, il est soutenu par sa tante et des grands de la cour pour devenir roi. Mais son oncle Mauregat intervient et réussit à le déposer ; Alphonse se réfugie en Alava, résidence de sa famille maternelle. Il reste en exil sous le règne du successeur de Mauregat, Bermude Ier. Quand celui-ci renonce au trône après la déroute de ses armées à la bataille de Burbia, Alphonse revient des Asturies et est proclamé roi le .

Règne

Alphonse II, manuscrit de Saint-Jacques-de-Compostelle
Carte de la péninsule ibérique en 814 avec les campagnes de Charlemagne et la création de la marche d'Espagne.

Le long règne d'Alphonse II correspond à ceux de Al-Hakam Ier et d'Abd al-Rahman II en Al-Andalus et de Charlemagne et de Louis le Pieux chez les Francs dont le territoire s’étendait jusqu’au nord de l’Espagne actuelle. Plusieurs ambassades sont envoyées à la cour franque: en 797 et 798 selon les Annales regni Francorum[2].

Le nouveau roi cherche à légitimer son pouvoir sur l'autorité du royaume wisigoth et il veut faire d'Oviedo fondée vers 781 l'héritière de Tolède. Il fait construire un palais ainsi que diverses églises, dont il reste seulement les ruines de l’église de San Tirso. Dans les faubourgs de la ville, il édifie l’église de Santullano. Il crée pour son royaume une chancellerie royale avec un notarius regis et nomme des comites et des judices afin d'assurer l'administration des territoires. Dans le domaine religieux, il crée un évêché dans sa capitale et se présente comme le successeur des rois wisigoths soutenus par l'église [3].

C'est sous son règne qu'est « miraculeusement » découverte entre 810 et 830 la tombe de Saint-Jacques en Galice dans le diocèse d'Iria Flavia. Cet évènement est présenté comme « un signe du ciel » et, dès 834, Alphonse II déclare l'apôtre « patronus et dominus totius Hispaniae » [4]. Son règne connaît toutefois quelques troubles liés aux factions du palais. Vers 801/802, Alphonse II est brièvement déposé et enfermé dans un monastère puis rétabli dans son pouvoir[5].

Le Royaume des Asturies de 814 à 850

Alphonse II le Chaste est également un combattant valeureux. Alors qu'en 794 Oviedo est encore pillée, les expéditions envoyées par les émirs en Galice et en Alava sont contenues. En 798, Alphonse II parvient à atteindre Lisbonne, qui est mise à sac [6]. Il réussit aussi à vaincre les musulmans à Nalón et Anceo en 825. Il conforte ses positions en Galice, León et Castille, et favorise leur repeuplement. En 833 il appuie la rébellion contre Cordoue du mawla de Mérida à qui il donne asile avant de le faire tuer [7]. Il meurt en 842 selon la chronique « après avoir porté pendant 52 ans et de manière chaste, sobre, immaculée, pieuse et glorieuse le gouvernement du royaume. »

Alphonse II meurt célibataire, ce qui ouvre une crise de succession. Son cousin Ramire lui succèdera.

Notes et références

  1. (en) & (de) Peter Truhart, Regents of Nations, K. G Saur Münich, 1984-1988 (ISBN 359810491X), Art. « Europe/Southern Europe Europa/Südeuropa » Castilla, p. 3172
  2. Georges Tessier Le Mémorial des siècles : VIIIe siècle Charlemagne Albin Michel Paris (1967) p. 161 & 163
  3. Yves Bonnaz « Divers aspects de la continuité wisigothique dans la monarchie asturienne ». Dans: Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 12, 1976. p. 81-99
  4. Adeline Rucquoi Histoire médiévale de la Péninsule ibérique Point Histoire H 180 éditions du Seuil Paris 1993 (ISBN 2020129353) p. 165
  5. Adeline Rucquoi op.cit p. 168
  6. Les Annales regni Francorum mentionnent les trophées qu'il envoie à Charlemagneà cette occasion
  7. Adeline Rucquoi op.cit p. 167

Bibliographie

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