Alphonse Berget

Thomas Claude Xavier Alphonse Berget, baron, né à Sélestat le [1] et mort à Paris (6e)[2] le , est un physicien, géophysicien et océanographe français.

Alphonse Berget
Naissance
Sélestat (France)
Décès (à 73 ans)
Paris
Nationalité France
Domaines physique, géophysique, océanographie
Institutions

Sorbonne (Laboratoire de géographie physique)

Institut de France

Institut océanographique
Diplôme Sorbonne
Distinctions Prix Binoux et Gay (géographie) de l'Académie des sciences

Biographie

Le physicien

Il mène des études supérieures à la Sorbonne, où il obtient, à 26 ans, l'agrégation. En 1886, il entre au laboratoire de recherches physiques de la faculté des sciences de Paris sous la direction de Gabriel Lippmann[3]. Il y soutiendra sa thèse de doctorat en sciences physiques à 28 ans, dont le thème est la conductibilité calorifique des métaux (notamment le mercure). Il présente également une note à l'Académie française sur la mesure de la conductibilité calorifique du mercure, en valeur absolue[4].

Le géophysicien

À partir de 1891, il publie plusieurs notes dans les Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences sur des expériences liées à la gravitation, notamment une méthode graphique pour déterminer les valeurs relatives de la gravité en différents lieux [5]. Dans le cadre de ses travaux sur la rotation de la Terre, il participe à la répétition de l'expérience de Foucault avec un pendule d'un mètre, et à la répétition solennelle, le , pour le cinquantenaire de l'expérience du Panthéon avec Camille Flammarion[6].

Pendule de Foucault - L'expérience reconstituée en 1902 par Camille Flammarion et Alphonse Berget (à droite)

Il entre au laboratoire de géographie physique de Charles Vélain, comme chef de travaux, puis comme maître de conférences. En 1904, il publie ses conférences dans son livre Physique du globe et météorologie qui obtiendra le prix Binoux de géographie décerné par l'Académie des sciences [7], et dont plusieurs chapitres traitent de l'océanographie physique.

L'océanographe

Cette même année 1904, il se voit confier les conférences relatives à l'océanographie physique par le Prince Albert Ier de Monaco qui vient de fonder, à Paris, un cours d'océanographie. Son œuvre consiste alors en la mise au point d'instruments d'une part, et en l'enseignement d'autre part. Ainsi, il met au point un système de détermination précise de la salinité de l'eau de mer par la mesure de l'indice de réfraction[8] ; il conçoit une très légère machine à sonder les fonds marins jusqu’à 2 000 mètres[9] ; il imagine un sondeur piézométrique, basé sur la compression de l'eau de mer avec la profondeur[10] ; il réalise un aréomètre à immersion totale sans correction capillaire[11] ; il améliore l'hypsomètre de Regnault qu'il équipe d'un chauffage électrique[12] ; il publie une note sur la constante capillaire de l'eau de mer[13] ; il imagine un réfractomètre marin à double déviation[14]. Comme professeur d'océanographie, ses Leçons d'océanographie physique seront publiées peu de temps avant sa mort, et lui vaudront le prix Gay de l'Académie des sciences en 1933[15].

En 1912, il présente à l'Institut océanographique de Paris le résultat de recherches tendant à prouver que le centre de l'hémisphère continental est situé sur l'île Dumet, au large de la Loire-Atlantique et du Morbihan (vers 47° 24′ 42″ N, 2° 37′ 13″ O)[16].

En 1925, il publie un article dans la revue La Science et la Vie sur L'Atlantide[17].

Professeur d’océanographie physique à l’Institut océanographique à partir de 1906 et jusqu’à son décès, Alphonse Berget aura été également rédacteur de la revue La Nature et directeur de la collection d'ouvrages de vulgarisation scientifique publiée chez Hachette « La bibliothèque des merveilles »[18].

Sa devise était « Mons Arva Superat », la montagne domine la plaine[19].

Œuvres

Sous le pseudonyme de L. Miral et A. Viger (ou Miral-Viger), alias Léon Miral (Ernest Jacob) et A. Viger (Alphonse Berget[20]), avec le romancier Ernest Jacob (1858-1942) :

  • L'Anneau de lumière : grand roman scientifique d'aventures, en feuilleton dans Le Petit Parisien, du au . En volume sous le titre L'Anneau de feu, signé Miral-Viger, Hachette, 1922. Ce roman d'anticipation scientifique, qui relate un voyage en fusée d'un groupe de Terriens vers Mars et Saturne, annonce la découverte (par des astronomes de la planète Mars) d'une planète transneptunienne encore inconnue des Terriens, nommée Pluton, dans son feuilleton n°57, le , planète dotée d'un gros satellite (p. 275 du volume), https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6048876/f2.item.zoom
  • La Bataille de l'or, en feuilleton dans Le Petit Parisien, au
  • La Loi de Mars, en feuilleton dans Le Petit Parisien, au . Suite de L'Anneau de lumière.

Notes et références

  1. « Acte de naissance numéro 291 du 24 novembre 1860 », sur archives.bas-rhin.fr (consulté le )
  2. « Table des décès de 1933 du 6e arrondissement de Paris », sur canadp-archivesenligne.paris.fr (consulté le )
  3. Le laboratoire sous la direction de Gabriel Lippmann
  4. « Mesure de la conductibilité calorifique du mercure, en valeur absolue », Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. T105, , p. 224 (lire en ligne)
  5. « Méthode graphique pour déterminer les valeurs relatives de la gravité en différents lieux », Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. T112, , p. 573 (lire en ligne)
  6. « Le pendule de Foucault à redécouvrir au Panthéon », sur monuments-nationaux.fr (consulté le )
  7. « Prix Binoux », Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. T139, , p. 1079 (lire en ligne)
  8. « détermination précise de la salinité des eaux de mer par la mesure de l'indice de réfraction », Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. T152, , p. 984 (lire en ligne)
    note présentée par S.A.S. le prince de Monaco
  9. « Une nouvelle machine à sonder », Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. T153, , p. 38 (lire en ligne)
    note présentée par S.A.S. le prince de Monaco
  10. « Sur un sondeur piézométrique » (note présentée par S.A.S. le prince de Monaco), Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. T158, , p. 1465 (lire en ligne)
  11. « Aréomètre à immersion totale sans correction capillaire », Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. T154, , p. 1294 (lire en ligne)
    note présentée par S.A.S. le prince de Monaco
  12. Albert Viger, L'atmosphère, Paris, Hachette, coll. « La Bibliothèque des merveilles », , 192 p., p. 32
  13. « Sur la constante capillaire de l'eau de mer », Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. T160, , p. 677 (lire en ligne)
    note présentée par S.A.S. le prince de Monaco
  14. « Sur un réfractomètre marin à double déviation », Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. T180, , p. 680 (lire en ligne)
  15. « Prix Gay », Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. T197, , p. 1490 (lire en ligne)
  16. « La répartition géographique des océans et la détermination du pôle continental », Annales de l'Institut océanographique, vol. V, no 10, , p. 1–12 (lire en ligne)
  17. « L'Atlantide, d’après la légende et devant la science moderne », La science et la vie, vol. 91, , p. 19 à 26
  18. Berget, Alphonse (1860-1934 ; baron). Auteur du texte et Berget, Alphonse (1860-1934 ; baron), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr, (consulté le )
  19. Jules Rouch, « Leçon d'ouverture du cours d'océanographie physique », Revue scientifique, , p. 14 (lire en ligne)
  20. Source Dossier Léon Miral, Société des gens de Lettres

Liens externes

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